TRIBUNE 
PAR OLIVIER GUILBERT (IdealX)
Microsoft remonte sur le ring pour relancer le débat sur les brevets
Lundi 24 octobre : Bill Gates intervenait lors d'une conférence autour des perspectives de développement des éditeurs de logiciels en France. Mais très vite le masque est tombé...  (04/11/2005)
 
PDG de la société de service spécialisée en logiciels libres IdealX
 
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IdealX
L’affiche était alléchante : "Les éditeurs de logiciels en France : enjeux et perspectives de développement" [NDLR : lire l'article du 27/10/2005].

Si l’on pouvait déjà se demander pourquoi en France et pas en Europe, la conférence s’annonçait passionnante, malgré l’absence totale de représentants éditeurs de logiciels Open Source. Un contenu bien en ligne avec le nouveau dogme du patriotisme économique régulièrement affiché par nos politiques et Bill Gates en personne annoncé en "guest star".

Jour J, 13H30, salle comble, le Pavillon Gabriel ouvrait à guichet fermé, les représentants de toute l’industrie informatique française et du capital risque se pressent à l’entrée pour franchir un système de sécurité digne d’un aéroport américain.

Quelques instants plus tard le masque tombe "bienvenue chez Microsoft". L’assistance prend conscience du piège : après la gifle infligée par le Parlement Européen - qui a rejeté l’été dernier la directive sur les brevets logiciels à 648 voix contre 14 - Microsoft remonte sur le ring et suivent 2H30 de palabre médiatique pour relancer le débat sur les brevets.

 
"Que Microsoft fasse son lobbying , rien de plus naturel, mais le le logo de la république française devait-il y être associé ?"
 

Que Microsoft fasse son lobbying avec ses partenaires : rien de plus naturel, par contre déguiser cette initiative sous la bannière de la relance du développement logiciel en France l’est beaucoup moins. De plus, constater que le logo de la république française soit associé à cette manifestation n’est pas acceptable.

A l’heure des économies budgétaires, il est temps que nos politiques prennent conscience du poids de l’impôt technologique prélevé par quelques éditeurs américains. La facture pour le seul secteur public français se chiffre en centaines de millions d’euros chaque année.

La relance de l’industrie du logiciel en Europe est un vrai sujet qui méritait un meilleur traitement : ce n’est pas en s’assujettissant à Microsoft qu’on va créer les conditions d’une industrie du logiciel en Europe.

Au-delà du vibrant discours sur le patriotisme économique, la réalité en France alterne trop aujourd’hui entre tentative de "plan calcul bis" ou l’épisode du 24 octobre.

La France dispose d’un savoir faire unique en matière de développement logiciel, l’Open Source offre aujourd’hui une opportunité de rupture sur le modèle traditionnel des éditeurs propriétaires.

Les asiatiques l’on parfaitement compris et ont adopté une politique volontariste et innovante ; alors pour une fois : copions sur les Chinois !

Olivier Guilbert
 
 

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