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Georgéric Legros (Factéa) : "La pression des actionnaires et les évolutions du marché contraignent les sociétés à opérer des revirements stratégiques"
Le directeur du cabinet de conseil Factéa, spécialisé dans le domaine de la stratégie et de l'amélioration de la performance des entreprises, livre son analyse des raisons et des conséquences d'un revirement stratégique pour les acteurs informatiques.   (28/11/2005)
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JDN Solutions. Quels facteurs déterminent un revirement stratégique et quelles conséquences pour l'entreprise ?
Georgéric Legros. Les revirements stratégiques s'expliquent surtout par des facteurs externes comme celui de l'évolution croissante de l'Open Source, impactant la stratégie de l'ensemble des éditeurs.

Contraints à réduire le prix de leurs logiciels, nombre d'éditeurs informatiques tirent de la maintenance et des services une part prépondérante de leurs revenus. Un autre facteur exogène est celui de la concurrence accrue des pays à bas coûts, fortement impactante sur la stratégie des éditeurs de logiciels.

Parmi les facteurs internes, le plus déterminant est certainement la pression des actionnaires sur l'amélioration de la rentabilité qui favorise les rachats et par conséquent la concentration rapide de cette industrie. Oracle en étant un exemple symbolique.

Les conséquences, elles, sont de plusieurs ordres. La première est financière, car un revirement stratégique est censé rassurer les actionnaires et donc permettre une valorisation de l'action. La deuxième conséquence, interne, touche le plus souvent directement les employés. Le rachat de Peoplesoft par Oracle a par exemple entraîné la suppression de 5 000 postes.

D'autre part, l'exploitation de synergies entre différentes sociétés lors d'une PMI (Post Merger Integration) répond à une logique de création de valeur pour les actionnaires. L'offshoring -tendance qui va s'accélérer- si elle est mal vécue dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord, permet cependant une redistribution des richesses dans les pays plus pauvres. C'est une conséquence indirecte et souvent oubliée du revirement stratégique.

L'exploitation des synergies entre sociétés répond à une logique de création de valeur
La troisième conséquence touche les clients. Ainsi Novell poursuit le cap de sa stratégie Linux, suscitant la crainte de certains de ses clients qui redoutent la fin du support de produits historiques tels que Netware.

En tout état de cause , un revirement stratégique se décidera toujours en comité de direction, qu'il soit d'impulsion interne ou dû à la contrainte des actionnaires, et ce, qu'il soit défensif -en réponse à une évolution externe- ou offensif -pour anticiper les tendances du marché-.

Quelles sont les spécificités du secteur des nouvelles technologies en matière de revirements ?
La spécificité principale est très certainement la rapidité des revirements stratégiques à l'inverse d'industries lourdes où les revirements peuvent être beaucoup plus longs comme dans les secteurs automobile, métallurgie ou nucléaire. Cette spécificité est à double tranchant. Si elle permet très rapidement la création "d'empires" -comme le souligne le succès justifié de Google-, elle peut mettre en péril des sociétés fortement fragilisées par des évolutions trop rapides et non anticipées.

Une autre spécificité est le "va et vient" entre le soft et le hard. Le retrait d'IBM suite à la vente des Thinkpad à Lenovo, illustre par exemple son incapacité à lutter sur les prix déclinant du hard ou par une reconsidération complète des processus, comme dans le cas de Dell. Apple, de son côté, a montré combien une solution propriétaire peut à la fois être la clé du succès -comme l'Ipod- tout comme la raison d'un échec -avec la non compatibilité des Machintoch avec les logiciels PC-, expliquant en partie l'hémorragie de sa clientèle dans les années 90.

Quelles sont les grandes tendances en matière de revirements stratégiques ?
La première tendance de fond est la concentration, qui, bien que ne constituant pas un revirement stratégique en soit, s'y apparente, dans la mesure où elle oblige parfois les sociétés chassées à reconsidérer entièrement leur offre et donc leur positionnement.

La tendance en matière de rachats répond alors à un besoin croissant des clients qui exigent des éditeurs une intégration de plus en plus forte des processus métiers, des données et des applications. Autre tendance de fond, celle de la forte volonté à développer les services, seul moyen de faire face à la part croissante de l'Open Source dans le monde informatique.

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La troisième tendance corollaire de la précédente, tient en la volonté d'offrir une offre Open Source. IBM a ainsi déjà investi près d'un milliard de dollars autour de Linux fin 2000. Il est aujourd'hui suivi par HP, Dell ou encore Oracle.


Dominique FILIPPONE, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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