Dans un contexte où l'information sur un concurrent, un marché ou encore un brevet est un facteur essentiel de l'aide à la décision,
les entreprises ont le choix de se doter d'une cellule de veille ou bien de recourir à une prestation externalisée.
Dans le cas où l'entreprise décide d'organiser et de structurer sa veille en interne, elle fera le plus souvent par l'acquisition d'outils parmi les nombreuses solutions présentes sur le marché (lire l'article du 28/09/2005).
"La majeure partie des grandes ou moyennes entreprises ont tendance à
acquérir des outils alors que très peu de PME sont suffisamment
sensibilisées à la démarche d'intelligence économique pour les acheter", prévient Alain Beauvieux, directeur général de Go Albert, éditeur de solutions de veille.
En outre, l'externalisation du ou de ses processus de veille (commerciale, technologique, marketing, juridique...), découle le plus souvent d'une contrainte financière, l'entreprise n'ayant pas nécessairement la capacité de pérenniser un ou plusieurs postes dans ce domaine.
"Les avantages d'externaliser sa veille sont avant tout liés à la
flexibilité et au coût alors que l'un des freins est lié à la phase de découverte - chronophage -, consistant à cerner l'activité mais également à gagner la confiance du client", fait savoir Christophe Thil, gérant de Blueboat, prestataire en veille commerciale et
concurrentielle.
Au-delà de cette phase de découverte, le manque de sensibilisation de l'entreprise avec la notion de veille et d'intelligence économique explique également le choix de recourir à un prestataire externe.
"Les entreprises n'ayant pas d'expérience en matière de veille externalisent" - Claude Molly-Mitton |
"Ce sont principalement les entreprises qui n'ont jamais structuré ni
organisé leur processus de veille qui choisiront dans un premier temps
d'externaliser, avant de se doter éventuellement de cellules de veilleurs", note Claude Molly-Mitton, consultant indépendant en intelligence économique.
L'externalisation semble en tout cas constituer une première étape nécessaire avant de pérenniser par la suite l'activité de veille : "les entreprises qui recourent à nos prestations ne souhaitent pas se doter
pour le moment de compétences spécifiques en interne car leur activité de veille n'est
pas récurrente", confirme Christophe Thil.
La pression concurrentielle constituerait par ailleurs un autre élément déterminant qui pousse les entreprises à conserver la maîtrise de leur processus de veille de bout en bout : "plus le secteur d'activité est concurrentiel, plus la société recherche des
outils au détriment des prestations, ces dernières étant alors réservées à
des études prospectives où le facteur temps à moins d'importance", précise Alain Beauvieux.
Pour autant, les sociétés qui se sont déjà dotées d'une cellule de veille n'excluent pas de recourir à des prestations externes, même si elles seront exclusivement réservées à la recherche d'informations et non à leur analyse.
"Si les entreprises peuvent confier facilement leur recherche d'informations en
externe, il n'en va pas de même pour le traitement et l'analyse de
l'information où les réticences sont ici beaucoup plus fortes. Externaliser
son intelligence économique n'a pas de sens alors que l'externalisation
d'une partie de sa veille peut se révéler pertinente", analyse le consultant indépendant, Claude Molly-Mitton.
Et Patrick Kervern, directeur marketing Europe continentale et Moyen-Orient de Factiva, agrégateur de sources d'informations stratégiques en ligne de conclure : "moins l'entreprise sera familière des technologies et de la gestion de l'information, et plus elle sera à même de recourir à des prestations externalisées de veille".
|