ANALYSE
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Les versions bétas : l'outil relationnel en vogue chez les éditeurs
Outil de communication privilégié des éditeurs, envers clients, prospects et partenaires, les versions bétas ont profité de la montée en puissance de l'Internet et de l'Open Source pour étendre leur champ d'application.   (12/01/2006)
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 Panorama des solutions de test de logiciels
Avec la hausse des équipements Internet, le recours par les éditeurs aux bétas s'est simplifié et multiplié. En témoigne leur utilisation par Google ou Yahoo, pour des services tels que Gmail, Google Actus, Yahoo Messenger…

Ces pré-versions de produits prochainement disponibles en magasin ou en ligne permettent à ces acteurs de l'industrie du logiciel de tester en grandeur nature ces produits, avant la sortie d'une version définitive fiable, sécurisée et surtout adaptée aux usages des utilisateurs potentiels. Elles conditionnent donc en partie le succès commercial d'une sortie de produit.

"Les programmes de béta tests concernent chez Adobe tous les produits, mais sur des publics plus ou moins larges. En général, il y a peu de béta testeurs à travers le monde, mais ils sont très impliqués et donnent beaucoup de retour et d'idées. Ils nous permettent à la fois de tester les produits dans des environnements de production, de mettre à l'épreuve les fonctionnalités, de valider leur mise en œuvre et ce dans des contextes d'utilisation différents de ce que nous réalisons comme tests en interne", déclare Robert Raiola, directeur marketing Europe pour Adobe.

Pour des cas particuliers, des bétas publiques sont tout de même organisées et distribuées au plus grand nombre, à l'instar du produit Lightroom. Outil complémentaire à Photoshop mais consacré à la gestion de la lumière et des éclairages, Lightroom vise une catégorie de métiers spécifique (les photographes) à travers un produit nouveau. Dans ce cadre, la diffusion publique de la béta cherche principalement à recueillir l'avis de la population ciblée.

Une rigueur nécessaire avant lancement
Chez Microsoft, l'utilisation courante des pré-versions a donné lieu à un certain formalisme quant aux étapes à franchir. "En général, pour tous les produits, nous retrouvons le cycle béta 1, béta 2 et Release Candidate. Les bétas nous servent à figer les développements en cours en termes de fonctionnalités", déclare Jean Christophe Cimetiere, chef de produit plates-formes et .Net pour Microsoft France.

"En béta 1, nous fournissons un package qui correspondra à peu près à ce que sera le produit lors de sa commercialisation. En béta 2, nous apportons les dernières touches nécessaires concernant les fonctionnalités et travaillons surtout sur la qualité du produit. Enfin, la Release Candidate valide la fiabilité du produit", ajoute le chef de produit pour Microsoft France.

Entre ces différentes étapes - et avant même le lancement de la béta 1 -, Microsoft pratique ce qu'il appelle les CTP (Community Technology Preview), des versions intermédiaires dans lesquels le dialogue est favorisé et les versions fournies moins formelles et "figées". Le Web est alors - pour l'éditeur -, un canal idéal servant à faire remonter les informations des testeurs.

"Nous fournissons notamment des CTP très en amont sur des marchés neufs, à l'image de ce que nous avons fait pour Atlas, un framework .Net pour gérer les applications Ajax. Prévu pour être intégré à .Net 2.0, une CTP a été présentée en septembre 2005 à l'occasion de la conférence développeur de Microsoft. Plus le processus de pré-version est démarré tôt et plus le public doit être ciblé", explique Jean Christophe Cimetiere.

L'Open Source capte le besoin utilisateur dès l'origine
Une démarche assez similaire à celle du monde de l'Open Source et des logiciels libres, basée sur la participation communautaire. Dans ces modèles, l'application est constamment disponible à l'utilisateur qui peut directement influencer son orientation en développant ou en faisant développer des modules grâce à l'accès au code source.

"Auparavant, les éditeurs traditionnels travaillaient dans leurs tours d'ivoire et préparaient du logiciel qui était ensuite testé sur le marché. Si le produit était bien accueilli, l'éditeur continuait le développement selon sa propre feuille de route. Puis, après avoir épuisé leur imagination, et sous la pression des utilisateurs n'achetant plus de mise à jours insipides, les éditeurs propriétaires étaient amenés à créer des clubs utilisateurs ou des forums, pour établir un contact avec leurs clients", affirme David Barth, directeur technique de Mandriva.

"Le mode de développement Open Source a renversé l'approche car les produits naissent directement du besoin des utilisateurs et un éditeur Open Source a pour essentiellement pour rôle de susciter ces projets, de les structurer, d'en assurer le rayonnement et de les maintenir. Nous collaborons dès le début avec nos utilisateurs", ajoute David Barth.

A travers son programme Mandriva Cooker, l'éditeur réalise au besoin chats et sondages en ligne, stabilise tous les trois mois une nouvelle version de la béta en cours. Les membres du Club Mandriva peuvent aussi bénéficier de réductions sur certains produits.

Le beta-testeur : un témoin privilégié à la sortie du produit
L'organisation des bétas tests reste toutefois un processus lourd, qui mobilise une bonne partie des ressources de l'éditeur. Bien souvent, l'équipe de développement elle même est chargée de la coordination, du support et de la remontée d'information des pré-versions. Certains éditeurs pratiquent à la fois des tests ciblés auprès de clients pré-sélectionnés et l'envoi de versions bétas aux clients qui en font la demande.

La traduction de ces versions temporaires n'est pas systématique, les utilisateurs, ici qualifiés d'early adopter, n'hésitent pas à participer même si la béta n'est ouverte qu'en anglais. Lors des bétas publiques en revanche, la traduction de l'application est couramment réalisé.

Pour les clients, ces pré-versions sont surtout l'occasion d'un dialogue rapproché avec les équipes techniques de l'éditeur, qu'ils ne voient généralement pas ou peu. Par le biais de cette relation unique, ils peuvent faire pencher les développements dans un sens qui leur est profitable, surtout pour des produits très spécialisés et destinés à un public bien défini.

Hormis l'aspect purement technique, essentiel, les pré-versions sont principalement des opérations de communication. D'abord, envers les entreprises clientes, qui peuvent ainsi suivre les directions prises par l'éditeur et préparer leur système d'information à y faire face. Mais aussi vis-à-vis des développeurs qui peuvent appréhender les nouveautés et développer des interfaces autour d'un nouveau logiciel.

"Il n'y a aucun problème à conserver une image de marque dès lors qu'il est clair que ces versions sont destinées à être évaluées. Au contraire, il est bénéfique pour l'image de l'éditeur d'être réceptif aux remontées des utilisateurs", confie Robert Raiola.

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D'où l'importance d'être à l'écoute de son client, de l'informer des évolutions en cours et de le rassurer quand aux problèmes éventuels de performance, stabilité ou autres des pré-versions du produit. D'autant plus que ces utilisateurs deviendront les portes-parole officieux du produit lors de sa sortie.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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