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Joachim Krause (Telindus Arche) : "En matière de phishing, la sensibilisation reste la solution la plus efficace"
Joachim Krause, consultant senior sécurité chez Telindus Arche, revient sur la tentative de phishing touchant le Crédit Lyonnais et expose les enjeux du phishing dans les banques.  (03/02/2006)
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Pouvez-vous revenir sur l'attaque de phishing dont les clients du LCL ont été victimes ?
Joachim Krause. Historiquement, le premier cas de phishing orienté vers les banques françaises est apparu en mai 2005. Ce technique frauduleuse existant depuis plus longtemps aux Etats-Unis et en Angleterre, ces pays ont déjà mis en place des moyens pour se protéger. Les fraudeurs se reportent naturellement sur des "marchés" moins protégés contre les attaques, la France en fait partie.

Le premier cas de phishing était une tentative maladroite avec des mails pleins de fautes. Les autres tentatives de phishing qui ont suivi n'ont pas été plus réussies. Celle de la semaine dernière dirigée contre le LCL est la plus dangereuse. En effet, les fraudeurs n'ont pas fait un choix pas hasardeux, le Crédit Lyonnais venant de changer d'image, il était plus simple de piéger les clients de l'établissement bancaire.

Le phishing s'appuie sur une copie du site bancaire, qui est en général imparfaite. De manière générale, je dirais que neuf clients sur dix s'arrêtent au mail en anglais ou en français. Et pour le dixième qui aura cliqué, des éléments liés au site vont le troubler, comme l'URL.

Dans le cas du Crédit Lyonnais, qui vient de changer de nom et de charte graphique, le client n'a donc plus de repère sur le site. Et c'est là que l'attaque est inquiétante car les fraudeurs se perfectionnent techniquement dans le social engineering.

Comment les établissements bancaires et les internautes peuvent-ils se prémunir face au phishing ?
Cette menace a été prise très au sérieux par LCL, le site ayant été immédiatement bloqué. Il s'agit là d'une première. La Fédération des Banques Françaises a envoyé un message de prévention à tous les établissements financiers pour les avertir de cette attaque.

Le phishing est détecté rapidement : les clients ayant reçu le mail envoient rapidement un avertissement à l'établissement. Après, c'est une course de vitesse qui s'engage entre le site bancaire contre le site frauduleux pour empêcher toute transaction.

Les banques luttent contre le phishing sur trois plans distincts : d'abord, elles mettent en garde et sensibilisent leurs clients. Ensuite, les établissements font appel à des sociétés spécialisées dans la veille qui, entre autres, surveillent les noms de domaines déposés. Ainsi, si un nom de domaine proche de celui de la banque est déposé, cette dernière est avertie. Enfin, ils mettent en place des techniques pour empêcher la capture d'information. A l'exemple du clavier virtuel, où l'internaute ne saisit pas ses mots de passe via le clavier. Cependant, cette technique est déjà obsolète. En effet, au Brésil, où le phishing est un phénomène plus ancien, les fraudeurs ont déjà mis en place des copies de site munis également d'un clavier virtuel.

Le phishing n'est en effet pas la menace principale, le code malicieux est bien plus important
La technique la plus efficace est le one time password c'est-à-dire un mot de passe qui ne sert qu'une seule fois. Déjà mis en place dans des établissements financiers nordiques et anglo-saxons, il permet une authentification forte. Mais ce mécanisme a un prix. Il nécessite soit d'envoyer au client ses différents identifiants via ses relevés, ce qui n'arrange pas les établissements qui souhaitent mettre en place le "zéro papier". Soit de donner à leur client une petite calculette qui fournit un mot de passe généré dynamiquement, appelé "token" [NDLR : jeton]. Déployé à grande échelle, ce mécanisme reste très coûteux, seuls quelques établissements réservés aux clientèles fortunées proposent cet outil.

Du point de vue de l'internaute, se prémunir contre le phishing est complexe. Il existe des barres anti-phishing, mais elles restent réservées aux populations anglo-saxonnes et aux personnes technophiles. Ces barres ne sont pas adaptées aux clients consultant leurs comptes en ligne. Il faut donc être attentif lors de la réception d'un mail. La sensibilisation reste la solution la plus efficace, étant donné que les techniques anti-phishing n'existent pas.

Quelles autres menaces pèsent sur les sites bancaires ?
Le phishing n'est en effet pas la menace principale. Le code malicieux est bien plus important. Il s'agit d'un cheval de troie qui s'installe sur le poste du client. Concrètement, ce code se déclenche lorsque vous vous rendez notamment sur un site bancaire. Il enregistre toutes les données tapées sur le clavier et lors de la déconnexion du client envoie les informations au pirate. Au lieu de braquer la banque, autant braquer le client qui a un poste ouvert sur l'extérieur...

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Une tendance est d'ailleurs à souligner : les virus sont en voie de disparition et sont remplacés par des codes malicieux, dont le but est le plus souvent lucratif. Cette attaque est plus sournoise et plus large, car elle ne concerne pas uniquement les identifiants bancaires d'un compte, mais toutes les données pour toutes les banques et les sites B to C.

 
 
Emmeline RATIER, JDN Solutions Sommaire Sécurité
 
 
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