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Editeurs : lever des fonds est-il vraiment indispensable ?
Les fonds d'investissement sont à l'initiative de nombreux projets technologiques. Rares sont les éditeurs n'y faisant pas appel. Peut-on développer et commercialiser des solutions en France sans ce soutien financier ?  (06/02/2006)
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Nombre d'éditeurs de logiciels se lancent chaque année dans un marché très difficile, tentant de percer par des innovations technologiques rendant plus de services aux utilisateurs que leurs concurrents. Mais, pour véritablement réussir, ces jeunes pousses ont-elles réellement d'autres moyens que de passer par une levée de fonds ?

"C'est très rare pour un éditeur de démarrer sans un tel apport de fonds. Une telle activité ne peut être intense sans capital, sauf si une activité parallèle est capable de supporter le démarrage. Dans le "Truffle 100", classement des 100 premiers éditeurs français, je n'en vois aucun n'ayant pas fait appel à un fonds d'investissement", témoigne Jamal Labed, directeur général de l'éditeur Staff&Line et porte-parole de l' Association française des éditeurs de logiciels (AFDEL).

Il est vrai que le risque d'échec est bien plus fort sans cet appui. L'exemple récent de Mayetic est à ce titre révélateur de la fragilité de certaines sociétés. Le spécialiste des espaces de travail collaboratif a été contraint de fermer boutique précipitamment lorsque la Caisse des Dépôts et Consignations - son seul actionnaire à hauteur de 35% - a refusé de prolonger son soutien financier, un premier tour ayant déjà été réalisé en 2002 (cependant, d'autres raisons, rentrent peut-être aussi en jeu, lire à ce sujet notre article du 18/01/2006).

"Souvent, les échecs se traduisent en rachats comme avec celui d'ISO, éditeur de solutions CRM acquis par Coheris, ou par des disparitions, telle celle d'Absia, acteur du marché des SIG [ndlr : systèmes d'information géographique] qui n'avait pas réussi sa levée de fonds. En l'absence de fonds propres, les éditeurs ont peu de chances et il arrive un moment où la trésorerie interne ne permet plus de survivre", reconnaît le porte parole de l'AFDEL.

Les avantages liés aux levées de fonds sont nombreux, même si une part du capital est le plus souvent cédée aux investisseurs : suivi serré et évolutif du business plan, financement du fond de roulement, capacité de recrutement de cadres expérimentés, etc. Autant d'atouts fortement appréciés par ceux qui bénéficient de ce type de financement extérieur (lire l'article du 10/10/2005) et qui représentent un accélérateur pour les entreprises innovantes.

"Il vaut mieux perdre le contrôle d'une société qui pèse lourd que de piloter un éditeur marginal"
(Jamal Labed - Staff&Line)
"Il y a une véritable faiblesse à l'amorçage dans notre pays, où seuls quelques business angels sont présents. Aux Etats-Unis, ils sont bien plus nombreux. Ce pays favorise l'essaimage. De plus, les partenariats entre laboratoires privés et publics sont plus développés", poursuit Jamal Labed.

"Et comme le système français ne prête pas vraiment aux start-up, mieux vaut avoir recours à un capital-risqueur, quitte à perdre son autonomie. Il vaut mieux perdre le contrôle d'une société qui pèse lourd que de piloter un éditeur marginal", poursuit-il.

Un avis qui n'est pas du goût d'Alain Risbourg, l'un des co-fondateurs de Jalios, société qui s'est développée depuis sa création sur fonds propres. "Mon approche repose sur le fait qu'un éditeur doit se concentrer sur son cœur de métier, à savoir développer des solutions, plutôt que sur la course aux levées de fonds. Pour Jalios, la création de valeur d'un éditeur repose sur son innovation technologique".

"Nous somme arrivés en 2001, à une époque où la bulle Internet avait éclaté. C'est un choix mûrement réfléchi au démarrage. Notre anti-modèle de développement était la société Reef, travaillant comme nous dans la gestion de contenu. Cette dernière, malgré une levée de 27 millions d'euros au printemps 2002, n'a pas tenu et a déposé son bilan trois mois après", poursuit Alain Risbourg.

"Le démarrage fut difficile. Il n'est pas aisé de gagner ses premieres affaires. Notre trésorerie arrivait presque à bout "
(Alain Risbourg - Jalios)
"C'est pourquoi nous avons choisi de créer de la valeur en allant directement vers le client. Il y avait déjà Vignette sur ce marché. Le démarrage fut difficile. A la fin du premier exercice fiscal, nous nous posions beaucoup de questions. Il n'est pas aisé de gagner ses premieres affaires. C'est d'ailleurs grâce à un contrat avec Clarins que nous avons pu continuer, notre trésorerie arrivait à bout", ajoute le co-fondateur de Jalios.

Jalios fonctionne aujourd'hui toujours en auto-financement. L'éditeur a choisi de ne pas rejoindre l'Anvar pour un appui financier. Mais la société possède une force : le statut de jeune entreprise innovante. C'est un atout de premier choix lui permettant de réduire ses charges.

Existant depuis cinq ans, avec un chiffre d'affaires de 700 000 euros réalisé en 2005, l'éditeur n'est pourtant pas fermé aux capitaux. "Recourir à une levée ? Oui, pourquoi pas plus tard. Nous envisageons à court terme un développement international, ce qui nécessite de gros investissements. Aborder l'Europe puis ensuite l'Amerique du Nord, cela a un prix", note Alain Risbourg, qui reconnaît que l'industrie française du logiciel est consommatrice de gros capitaux.

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"Beaucoup d'entreprises sont mortes car elles sont arrivées trop tôt et les capitaux risqueurs français sont plus frileux que sur le marché américain", précise-t-il. "Toutefois, si l'investissement de départ est lourd, le retour peut être fort avec un bon effet de levier. Il faudrait en France l'équivalent du Small Business Action, lobby californien dont l'action est de réserver le marché public aux jeunes entreprises", termine Alain Risbourg.

 
 
Christophe COMMEAU, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
 
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