ANALYSE
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Pourquoi Mayetic a sombré en quelques mois
Retour sur une affaire complexe où se sont mêlés incompréhensions entre la start-up et son unique actionnaire, difficultés financières et campagnes de diffamation supposées par et contre la mairie d'Asnières. Eclairage.   (13/02/2006)
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Suite au placement en liquidation judiciaire de Mayetic le 13 décembre dernier par le Tribunal de Commerce de Paris, un repreneur a été désigné le 24 janvier 2006. Il s'agit de la société Oodrive Technologies, qui se porte acquéreur de l'ensemble des activités de Mayetic.

Mais derrière les accusations réciproques de diffamation entre les fondateurs de Mayetic et le député-maire d'Asnières, Manuel Aeschlimann (lire l'article du 18/01/2006), quelles ont été les circonstances économiques de cette disparition prématurée ?

"Nous suivions Mayetic depuis longtemps et nous savions que son taux de cash burning était élevé. Comme nous sommes spécialisés dans le stockage en ligne, nous réfléchissions depuis quelques temps à ajouter une couche de collaboration. Quand nous avons su que la société était en dépôt de bilan, nous avons hésité à faire une offre commune avec France Telecom, qui était l'un de leurs partenaires. Mais comme nous avons proposé de reprendre toutes les activités de Mayetic, nous avons été préférés par l'administrateur judiciaire", déclare Stanislas de Rémur, P-DG d'Oodrive Technologies.

"Cash burning élevé" ? Une expression qui fait immédiatement réagir Bruno de Beauregard, co-fondateur et ancien président de Mayetic. "Nous étions à 1,2 million d'euros de chiffre d'affaires, pour 1,2 million d'euros de pertes. Pour une start-up dont le mode de croissance est de consommer du cash pour atteindre une bonne position sur le marché, ce n'est rien ! Sur 2005, nous avions prévu de réaliser 1,6 million d'euros de CA prévisionnel, le business plan prévoyant d'atteindre l'équilibre fin 2006", précise l'ancien dirigeant.

Des fonds au compte-goutte de la part de la CDC ?
Mais pour Bruno de Beauregard, une des raisons expliquant la chute de son entreprise est de n'avoir jamais pu obtenir les fonds suffisants de la part de son principal actionnaire, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).

"En trois ans, nous avons eu 11 retards de salaires ! Mayetic a été financé au dé à coudre. Quand nous avions besoin d'un montant d'argent donné, ils nous en donnaient le tiers de la moitié... S'ils avaient été bons au niveau financier, cela se verrait dans la structure financière de l'entreprise", note Bruno de Beauregard.

La levée de fonds initiale réalisée par Mayetic a eu lieu en 2002, auprès d'une filiale de la CDC (CDC Kineon) pour 2,2 millions d'euros, à un moment où les investisseurs ne se bousculaient plus au portillon. "En 2002, il y avait peu de solutions de fiancement. La CDC nous a vanté ses avantages et nous a demandé d'être seule actionnaire. Mais six mois après, toute la CDC se réorganisait et nos interlocuteurs nous ont alors demandé d'aller chercher nous-mêmes d'autres investisseurs. C'est un cas typique de l'incapacité de l'Etat à financer les start-up innovantes", ajoute Miguel Membrado, co-fondateur de Mayetic.

Sur le site Esprit Media 13, un communiqué de la mairie d'Asnières (accusée par Bruno de Beauregard d'avoir orchestré une campagne de diffamation à son encontre) permet d'en savoir un peu plus, la CDC n'ayant pas répondu à notre demande d'interview.

On peut en effet y lire : "Le 5 septembre 2005, Mayetic a officiellement demandé à la CDC un nouveau financement de 2,2 milions d'euros. La CDC a répondu par la négative le 8 septembre 2005. Ce refus a été clairement motivé par la non-réalisation des prévisions budgétaires pour 2005, ainsi que par l'absence de perspective de nouvel investisseur, contrairement aux annonces faites par Mayetic".

"Même nous, nous ne savons pas pourquoi ils nous ont lâchés"
(Bruno de Beauregard)
Bruno de Beauregard réagit à ce nouvel argument : "Normalement, nous aurions du être à court de "pétrole" fin 2004. Comme moi, vous savez que le budget d'une entreprise se vote en fin d'année. Or, le nôtre a été voté en mars 2005 et financé en mai de la même année ! Nous n'avions donc pas les ressources économiques pour faire tourner le modèle économique. La CDC a écrit dans un communiqué que nous n'avions pas réalisé les chiffres. Effectivement, nous étions en dessous des prévisions de chiffre d'affaires de 345 000 euros... De là à fermer tous les robinets... Même nous, nous ne savons pas pourquoi ils nous ont lâchés", témoigne Bruno de Beauregard.

Quoi qu'il en soit, la base installée (200 000 utilisateurs sur Internet, 14 000 organisations réparties dans une centaine de pays, 50 clients en version payante) a pu être sauvée. Le repreneur, Oodrive Technologies, a même l'intention de reprendre certains (5 ou 6) salariés de Mayetic (sur les 26 qu'employait la société).

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"Une partie du fonctionnement technique de Mayetic va être prise en charge par Oodrive, dans une démarche de mutualisation. Notre idée est également de mettre en place une nouvelle stratégie commerciale. La partie gratuite restera gratuite, avec cependant quelques aménagements à réaliser, les niveaux de services ne pouvant pas rester les mêmes que ceux de la partie payante, ce qui est normal", déclare Stanislas de Rémur.

Oodrive compte actuellement 27 salariés et se définit comme financièrement à l'équilibre. En 2006, elle table sur un chiffre d'affaires compris entre 3 et 3,5 millions d'euros.

Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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