ANALYSE
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Entrer en bourse, frein ou catalyseur pour l'innovation ?
Pour certains, elle bloquerait la dynamique de recherche et développement. Pour d'autre, elle est au contraire une condition pour entrer dans la cour des grands de l'informatique.   (23/03/2006)
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Dossier L'innovation informatique face à la propriété intellectuelle
L'entrée en bourse favorise t-elle la dynamique d'innovation technologique sur le créneau informatique ? La question semble anodine au premier abord. Elle se pose pourtant de manière récurrente au sein des équipes dirigeantes envisageant une telle opération.

Il est vrai que la levée de fonds permise par une telle opération, lorsqu'elle est réussie, apporte à la société high tech un niveau de trésorerie qu'elle n'aurait jamais pu atteindre aussi rapidement en misant sur une croissance purement organique. Des ressources financières dans lesquelles l'entreprise peut alors puiser pour développer sa capacité commerciale, ainsi que ses activités de R&D.

Depuis son entrée en bourse en mai 2000, Linedata Services, fournisseur d'applications de finance, a pu réaliser 11 acquisitions. Au quatrième trimestre 2005, cet acteur français, qui consacre environ 9% de son chiffre d'affaires à la R&D, a notamment mis la main sur deux éditeurs dans le domaine de la gestion d'actifs (ou asset management) : l'américain GIS et l'anglo-américain Beauchamp Financial Technology.

"Cette politique de croissance externe qui n'aurait pas été possible sans cette entrée en bourse contribue à accélérer notre croissance en nous permettant d'intégrer rapidement des logiciels innovants qui ont fait leur preuve sur des marchés en cohérence avec notre positionnement", résume Thomas Hirsch, Directeur communication et marketing de la société.

Mais il est vrai que la démarche est également en cohérence avec la stratégie marketing de Linedata Services. "Nos clients sont aussi nos actionnaires, dans la mesure où nous nous adressons au secteur de la finance. Ce sont en majorité des investisseurs institutionnels. Cette spécificité nous oblige à mettre un accent particulier sur la pertinence et la qualité de nos produits", explique Thomas Hirsch.

La bourse : une vision à court terme peu propice à la R&D
Spécialiste du reporting sur le front de la gouvernance, notamment en matière de gestion des risques, gestion sociétale et développement durable, Enablon fait partie des entreprises informatiques françaises s'interrogeant actuellement sur l'opportunité d'une entrée en bourse. Derrière cette réflexion : la volonté de se donner les moyens de se développer à l'international.

"Pour nous, la recherche et le développement sont des points clés. Cela représente 40% de notre chiffre d'affaires", commente Dan Vogel, PDG fondateur d'Enablon. "L'entrée en bourse nous permettrait de renforcer notre position à l'international tout en maintenant nos dépenses dans ce domaine. Nous n'envisageons pas de rachat." Autre démarche évaluée par la société : la levée de fonds. "Tout dépendra des contraintes que voudront nous imposer les fonds d'investissement", note sur ce point Dan Vogel.

Olivier Zara, CEO de Axiopole -start-up spécialisée en intelligence collective-, se veut plus critique. "La bourse implique de réaliser des résultats à court terme. Or l'innovation demande du temps et ce sont finalement les entreprises bien établies qui peuvent à la fois innover et satisfaire la bourse", note t-il. " C'est pour ça qu'il y a des business angels pour permettre des innovations."

Et Eric Seulliet, fondateur et animateur de la société de conseil en prospective et innovation E-Mergences, renchérit : "après une entrée en bourse les fondateurs ne sont généralement plus maîtres chez eux, donc certainement moins impliqués et moins motivés... et cela n'est pas bon pour l'innovation". Sans compter un processus de gouvernance alourdi par la nécessité "d'en référer aux actionnaires et faire avaliser les principales décisions".

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Dossier L'innovation informatique face à la propriété intellectuelle
"Bien souvent, l'innovation résulte d'une alchimie assez éloignée de la logique financière. Celle-ci met en jeu des éléments aussi variés que la créativité, l'intelligence collective des acteurs, un fonctionnement en réseau, les partenariats, la pluridisciplinarité, l'imagination, le rêve même", s'interroge pour finir Eric Seulliet.

Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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