Oracle a présenté mercredi dernier à la presse américaine sa Business Intelligence Suite. Cette suite décisionnelle repose sur l'intégration de l'infrastructure maison avec les technologies Siebel, acquises en 2005 (lire l'article du 13/09/2005). Rappelons que Siebel réalisait plus de 25% de son chiffre d'affaires avec les outils analytiques.
L'offre applicative hérite de deux composants clés : la plate-forme Oracle 10g et Siebel Analytics, et s'inscrit donc pleinement dans la stratégie "Fusion", entreprise il y a an (lire l'article du 08/02/2005), après le rachat de Peoplesoft.
Le marché du décisionnel, sur lequel la France est bien positionnée (lire l'article du 13/04/2005), est très concurrentiel, et c'est sur le segment des PME (lire l'article du 04/10/2004) que la bataille est en train de se déplacer.
C'est pourquoi une version de la suite Oracle sera réservée au mid-market. Elle incluera un gestionnaire de bases de données associé à des outils ETL (extraction, transformation, chargement de données)
et d'aide à la décision (requêtage, statistiques, tableaux de bords).
Une autre version reprend les mêmes éléments et ajoute Oracle Discover (outil de création de requètes à la volée), ainsi qu'un composant externe assurant la connexion avec Microsoft Office. Elle est entièrement dédiée aux clients existants d'Oracle et se limite à la base de données Oracle.
"Il n'a pas d'évolutions techniques aujourd'hui. Cette suite s'appuie sur Siebel 8 et Oracle 10g"
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Enfin, la version Enterprise Edition, orientée grands comptes, ajoute un serveur analytique et des outils renforcés de prise de décision.
Elle s'intègre aussi à Office et est compatible avec les bases de données Microsoft SQL Server, IBM DB2 et Oracle.
"Il n'a pas d'évolutions techniques aujourd'hui. Cette suite s'appuie sur Siebel 8 et Oracle 10g. Mais d'ici un an, chaque version disposera d'évolutions pour ses propres modules, comme la publication de rapports, des nouveaux connecteurs aux différentes sources [NDLR : y compris SAP], des nouveaux composants de migration et de traitement ETL" précise Frédéric Demajean, responsable de l'agence décisionnelle d'Oracle France.
"En plus d'ajouter la plate-forme Siebel, la grande nouveauté de cette suite est son ouverture. Elle se base sur les standards du marché." ajoute-t-il.
Mais pour SAP, son principal concurrent, Oracle réalise un effet d'annonce. "Il faudra attendre trois ans pour une réelle fusion entre les applications de l'éditeur" commente ainsi Jean-Michel Franco, responsable
marketing des solutions de
SAP France.
Il est vrai qu'il faudra attendre la mi 2007 pour une réorganisation totale de l'offre produits d'Oracle.
"Du point de vue technique, Oracle se dirige vers une plate forme homogène, reconnaît Jean-Michel Franco, mais nous n'avons pas vu le volet corporate management. Cette composante budget était un module de Peoplesoft mais Oracle ne semble pas l'avoir unifié et cette absence me surprend. Business Objects, Hyperion, Cognos ont pensé à cette fonctionnalité. Je suis d'autant plus surpris car Oracle est entré dans le décisionnel en rachetant Express en 1995".
SAP mise davantage sur le croisement d'applications : sa future version de Netweaver sera dédiée aux applications métiers, rôle par rôle, capables de produire des décisions opérationnelles quotidiennes. L'approche est donc sensiblement différente de celle d'Oracle. |