ANALYSE
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Les grandes opérations de fusion en 2005 offrent un bilan mitigé
Si Oracle et Adobe dégagent déjà de leurs rachats une augmentation significative de leur résultat, la situation à deux ans reste floue en termes d'intégration des produits. Symantec, IBM et Lenovo ont quant à eux encore tout à prouver.   (30/03/2006)
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 Quel sera le prochain gros rachat parmi les éditeurs ?
L'année 2005 aura été marquée par une concentration des éditeurs logiciels. Une concentration mise en valeur par des opérations de grosse envergure : Symantec / Veritas (13,5 milliards de dollars), IBM / Lenovo (1,25 milliard de dollars), Adobe / Macromedia (3,4 milliards de dollars), Oracle avec PeopleSoft et Siebel (16,1 milliards de dollars réunis) ou encore Ascential et IBM (1,1 milliard de dollars).

Des rachats de grande envergure qui se révèlent finalement à risque sur le secteur de l'industrie logicielle où l'innovation et la réactivité font loi. Pourtant, que ce soit chez Adobe, Symantec ou Oracle, ils ont été présentés comme nécessaire par la direction afin d'attaquer au plus tôt de nouveaux marchés et de bénéficier déjà d'une base solide de produits sur ces nouveaux marchés. Un an après les annonces, quelles leçons l'industrie tire-t-elle de ces opérations d'envergure ?

Tout d'abord, la lenteur des procédures de validation des opérations de fusion par les autorités de régulation des marchés. Il aura fallu entre 4 à 8 mois en moyenne pour obtenir ces autorisations, le plus long délai ayant été requis pour l'opération Adobe / Macromedia, susceptible de générer des situation de monopole aux yeux des régulateurs.

Une fois cette première validation passée, il apparaît clairement qu'un rapprochement entre deux entreprises, aussi bien en termes de produits que d'organisation - voire de méthodes -, ne peut s'inscrire dans un plan à court terme. L'opération massive la plus rapide - en 2005 - a certainement été la reprise de la branche PC d'IBM par le chinois Lenovo, même si la fusion des deux ensembles est loin d'être terminée.

Premier atout à cette fusion : les deux acteurs venaient du même secteur, et tous deux commercialisaient des produits relativement standardisés. Ensuite, les équipes ont été gardées en place pour la plupart, il n'y a eu que très peu de chevauchement de postes, donc peu de suppressions de postes et moins de tensions dans l'entreprise. Le management a lui aussi peu changé jusqu'à présent.

Le rachat de la branche PC d'IBM par Lenovo a multiplié par 5 l'activité
Cela a également permis au groupe de sortir cette année ses premiers produits estampillés Lenovo en Europe, tandis que la marque IBM s'efface petit à petit. Mais il reste encore beaucoup à faire : d'abord la fusion entre produits grands publics et professionnels n'est pas encore d'actualité en France et aux Etats-Unis. Elle ne devrait survenir qu'à partir de 2007, nous confiait dernièrement Jean-Michel Donner, le P-DG France de Lenovo (lire l'article du 08/12/2005).

Autre défi à relever pour Lenovo, celui des gains de productivité financière. En effet, malgré le rapprochement avec IBM et la multiplication des ventes, le résultat net de l'entreprise n'a pour l'instant pas bougé. Au 31 décembre 2005, la société enregistrait des ventes de 10,2 milliards de dollars pour ses trois premiers trimestres fiscaux cumulés, contre 2,3 milliards de dollars un an plus tôt. Son résultat net stagnait toutefois autour des 130 millions de dollars.

A l'inverse, l'opération où il reste le plus à faire est celle du rachat de Veritas par Symantec et pour des raisons exactement opposées à celles d'IBM / Lenovo. Les deux acteurs viennent de mondes différents : la sécurité pour l'un, le stockage pour l'autre. Ils se basent sur des modèles de vente différents, s'adressent à des clients différents et comptent chacun une riche gamme de produits. Il y a donc un travail d'intégration à réaliser, beaucoup plus lourd et plus long (lire l'article du 22/09/2005).

Pendant ce temps, l'impact de la fusion ralentit les résultats du groupe. Symantec - habitué sur son créneau à des croissances à deux chiffres - a dû se contenter au deuxième trimestre de son exercice fiscal 2005 d'une hausse de 8% de son chiffre d'affaires non-GAAP et d'un ralentissement de 5% d'un trimestre à l'autre. Au troisième trimestre, les résultats ne sont pas plus glorieux : 5% de croissance annuelle pour le CA non-GAAP et 5% de croissance également mesurée séquentiellement.

Une croissance ralentie à périmètre égal chez Symantec
Mais déjà les premières combinaisons de produits sont apparues, notamment la réunion de Symantec Antivirus et Backup Exec de Veritas. L'harmonisation des licences et des procédures d'installation et de mises à jour n'est prévue que plus tardivement toutefois. De même, les connecteurs entre produits sont aujourd'hui inexistants.

De ce coté, le rapprochement IBM / Ascential semble plus facile. En effet, les deux acteurs étaient déjà depuis longtemps partenaires, Ascential ayant même obtenu plusieurs certifications IBM. Les produits ont d'ailleurs été tous renommés depuis la fusion et font désormais partie du catalogue IBM, comme IBM Websphere Information Integration ou IBM Datastage.

Chez Oracle, le rapprochement avec PeopleSoft et Siebel se montre beaucoup plus complexe à gérer. Des coupes sont ainsi prévues dans les marques, notamment la suppression - à terme - de certaines gammes PeopleSoft au profit de J.D. Edwards ou des produits Oracle. De même, les produits Siebel viennent concurrencer la gamme J.D. Edwards. Pour les clients, le projet Fusion d'Oracle fait le point régulièrement sur les choix pris par la direction d'Oracle (lire l'article du 23/01/2006).

Déjà des bénéfices en hausse chez Adobe et Oracle
Si la visibilité est relativement claire en ce qui concerne Oracle Fusion Applications, la gamme unique d'applications métiers d'Oracle à l'horizon 2008, Oracle Fusion Architecture (qui regroupe son offre en solutions d'intégration), n'est pas encore bien définie. Coté financier, en tout cas, le résultat est là. Après une croissance des ventes de 16% entre l'exercice 2004 et 2005, Oracle affiche 20% de progression au cours des 9 premiers mois de l'exercice 2006.

Mieux, son résultat net suit la tendance, bien que plus timidement. Après une hausse de 3% entre 2004 et 2005, il bondit de 12% lors des 9 premiers mois de l'exercice 2006.

Même constat chez Adobe où le résultat a crû de 30% au premier trimestre fiscal 2006 tandis que le chiffre d'affaires augmentait de 28,4%. Malgré ces bons résultats, l'entreprise a décidé en décembre dernier de supprimer environ 700 postes, soit 11 à 12% de la masse salariale consécutivement au rapprochement.

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 Quel sera le prochain gros rachat parmi les éditeurs ?
Les produits Macromedia, eux, restent maintenus en totalité à l'heure actuelle. Certains rapprochements ont même été évoqués, notamment celui de Flash et du PDF, mais aussi de Flex et d'Ajax à travers le produit Fabridge. Car l'enjeu de ces gros rachats pour les clients reste la garantie d'une part du support de leur produit mais aussi et surtout la sortie de services ou de produits combinés dont le rapprochement apporte un réel plus.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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