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Face à la concurrence, le modèle de réussite irlandais résiste |
Tête de pont de l'industrie américaine en Europe, l'Irlande continue de présenter nombre d'avantages aux investisseurs étrangers : fiscalité attrayante, population jeune et formée, appartenance à l'UE.
(29/05/2006) |
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On ne compte plus les centres d'appels, de production informatique ou de R&D implantés en Irlande. Depuis le début des années 1980, ils ont grandement contribué à la prospérité du pays, notamment dans les villes de Dublin, Cork et Limerick.
Dell, Intel, Microsoft, Apple, IBM, HP, Cisco, Oracle, Sun, Xerox... font en effet partie de ces très nombreuses entreprises ayant choisi le pays comme tête de pont entre les Etats-Unis et l'Europe.
Dès 1973, son entrée dans l'Union européenne dote l'Irlande d'un premier atout de taille. Ensuite, le faible taux d'imposition des sociétés pratiqué dans les années 1980 et 1990 (il a été plafonné en 2003 à 12,5%) en augmente d'autant plus l'attrait.
Les entreprises IT sont en effet en quête non seulement de main d'uvre bon marché - ce qui est alors le cas en Irlande - mais aussi d'environnements fiscaux favorables.
Qui plus est, la population est la plus jeune d'Europe (près de 40 % de la population a moins de 25 ans). Elle est aussi celle qui offre le plus de diplômés en sciences et technologies : dans la tranche 20/29 ans, il y en a 23,2 pour 1 000 diplômés, loin devant la France (19,6), le Royaume-Uni (16,2) et les Etats-Unis (10,2).
En 2002, l'Irlande est classée par l'OCDE au premier rang des exportateurs de
logiciels au monde. Classement identique un an plus tard réalisé par l'IMD (International Institute for Management Development).
La population active la plus flexible et adaptable au monde |
Ce même institut classe en 2005 l'Irlande comme le pays ayant la population active la plus flexible et adaptable au monde. Et sur le critère de la productivité, le pays arrive encore en tête, juste devant la France.
Si l'Irlande se positionne parmi les pays les plus exportateurs de logiciels au monde, il faut en revanche bien voir que les entreprises nationales ne sont à l'origine de ce flux qu'à hauteur de 10%. Parmi les fleurons irlandais, on compte Riverdeep (e-learning), Iona Technologies (plates-formes d'intégration), Skillsoft (formations sur étagère) et Baltimore (sécurité).
Côté matériel, même raisonnement : si l'Irlande fabrique près d'un ordinateur vendu en Europe sur trois, c'est surtout le fait de multinationales. Dell possède par exemple à Limerick une unique usine pour couvrir les territoires européen, asiatique et africain.
Depuis deux à trois ans, en revanche, en raison principalement de la hausse de la main d'oeuvre, le pays a vu un certain nombre de contrats d'externalisation ou de projets de construction d'usine lui échapper, au profit des pays de l'est ou de destinations encore plus "offshore". En février dernier, NEC a par exemple décidé de fermer, purement et simplement, son unité de semi-conducteurs située à Ballivor (300 personnes), pour la transplanter en... Malaisie.
Il faut dire aussi que la politique fiscale attractive menée jusqu'à présent a ses limites. Intel en a ainsi fait les frais en mars 2005, se voyant refuser une subvention de 170 millions d'euros pour l'installation d'une usine de 3 milliards d'euro à Leixlip, dans les environs de Dublin. Le versement de cette subvention aurait pu déclencher l'ouverture d'une enquête par les autorités de régulation européennes.
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