ANALYSE
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L'enjeu du financement des projets Open Source
Pour peser face aux géants propriétaires, les projets libres et Open Source doivent trouver des moyens de financement. Au centre de ces dispositifs : les dons en argent mais aussi, et surtout, en temps.   (06/06/2006)
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 Mozilla Europe
Dossier Logiciels libres/Open Source
De quelles façons les projets Open Source financent-ils leurs travaux ? Comme pour toutes les organisations à but non-lucratif, cette question se pose au sein de ces structures dont l'objet est de promouvoir et de faire vivre une certaine vision de l'informatique, par définition libérée de toute contrainte de rentabilité financière ou de réalisation de bénéfices.

Des regroupements dont la seule vocation est de faire collaborer des développeurs, pouvant être des consultants indépendants ou des sociétés informatiques, autour de chantiers de création et de maintenance d'applications - dont la licence Open Source garantit la disponibilité des codes sources à tous, et la possibilité de redistribuer ces derniers une fois modifiés, avec comme seule contrainte de respecter leur ouverture.

Une stratégie qui implique de se doter de moyens financiers. Sur ce point, force est de constater une augmentation assez nette des budgets des organisations Open Source ces dernières années. Ainsi, le budget annuel de la fondation Gnome a doublé en deux ans, pour atteindre quelque 300 000 euros en 2006.

"Nous sommes financés par trois voies principales: les dons individuels, très minoritaires mais conséquents, les frais d'adhésion des sociétés qui nous soutiennent et les actions liées à nos évènements", explique Dave Neary, l'un des co-organisateurs du projet. "Notre conférence annuelle est bénéficiaire depuis plusieurs années, grâce à nos sponsors."

Même logique du côté de Mozilla qui bénéficie aussi de dons individuels. Le projet a également mis en place une boutique en ligne de produits dérivés (T-shirts...) qui représente une autre source de financement. Dernièrement, la fondation Mozilla a en outre reçu plusieurs dizaines de millions de dollars de dons en provenance des sociétés Google, Yahoo, Amazon et eBay qui souhaitaient la remercier d'avoir placé des liens vers leur site respectif dans la boîte de recherche du navigateur Firefox (voir l'image ci-dessous).


"Ces liens ont été retenus au départ pour leur pertinence", commente Tristan Nitot, président de Mozilla Europe. "Nous avons été ensuite approchés par ces acteurs qui voulaient nous rémunérer pour le trafic apporté par le biais du navigateur." Le nouvel apport a permis au projet de compléter son équipe de développeurs salariés, qui est passée de 15 à 55 personnes.

"Notre but est d'embaucher les contributeurs clés"
(Tristan Nitot - Mozilla)
Des permanents pour la plupart issus de Netscape, l'ancêtre de Mozilla passé en Open Source suite à son rachat par AOL. "Notre but est d'embaucher nos contributeurs clés, des gens très pointus, qui ont également une fibre humaine pour accompagner et conseiller les bénévoles", précise Tristan Nitot.

Pour ces organisations, l'argent n'en reste pas moins qu'un moyen pour atteindre l'objectif fixé. "Ce qui passe à la fois par l'élaboration de bons produits et l'augmentation de nos parts de marché", insiste Tristan Nitot. Au centre du métier de ces groupements : l'animation des communautés d'utilisateurs contribuant à la création des applications.

Une composante que Mozilla a décidé de prendre en compte suite à ses récents gains, en reversant une partie de ses revenus à ses développeurs indépendants. Plusieurs pistes sont envisagées, principalement autour d'actions de défraiement (touchant aux frais de déplacements, de matériel, de connexion, etc.).

Aux côtés des dons financiers, on relève aussi des dons en nature. Chez Gnome, il s'agit d'une piste largement explorée. Ces dons proviennent en général d'entreprises et peuvent porter sur de nombreux aspects : des bureaux physiques, de la bande passante, des serveurs, de l'espace d'hébergement par exemple.

Même logique à la Free Software Foundation Europe qui a notamment fait l'objet de dons de plusieurs serveurs HP et de matériels électroniques Samsung. Dans les univers libres et Open Source, l'acquisition de machines et d'espaces de stockage fait figure d'élément central, l'ensemble des échanges et des collaborations entre membres étant réalisé de manière dématérialisée, via Internet.

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Reste que le nerf de la guerre pour un projet Open Source ne réside pas seulement dans les dons en argent. Il se place aussi, et sans doute beaucoup plus, dans l'engagement de ses "militants", qui donnent de leur temps libre en travaillant à leurs heures perdues (ils seraient plus de 1 000 à travers le monde chez Gnome), mais également dans les investissements en jours / homme des sociétés impliquées. "Les éditeurs effectuent des dons de temps de travail d'ingénieurs. Chez nous, c'est le cas d'IBM, Red Hat, Novell, Google ou Sun", précise Tristan Nitot.

"Globalement, il est très difficile de chiffrer ce qui est dépensé par des sociétés autour de Gnome, mais si nous comptons 200 personnes à plein temps, principalement, aux Etats Unis, ce ne serait pas démesuré de suggérer que Gnome représente un investissement annuel, reparti sur plusieurs sociétés, de plusieurs millions d'euros par an", estime Dave Neary. Une somme non-négligeable pour une association qui, à la différence de Mozilla, ne dispose pas de salarié propre.

Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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