ANALYSE
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Unisys : un revirement stratégique dans la douleur
Le constructeur informatique, devenu éditeur, a opéré son virage vers les services informatiques depuis 1997 avec un succès inégal. Si la majorité de son chiffre d'affaires est désormais lié à cette activité, sa rentabilité reste incertaine.   (06/07/2006)
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Dossier SSII : concentration pour préparer la reprise
Depuis sa création en 1986, Unisys a changé de visage à de nombreuses reprises en cherchant à se diversifier et à opérer un changement de marché stratégique. Du métier de constructeur informatique, l'entreprise est devenue une société de service, un éditeur et depuis peu une société de conseil.

Spécialisé dans la fourniture de matériel (PC et serveur), le groupe a élargi son domaine de compétences à l'ensemble de l'infrastructure des clients : sécurité, stockage, matériel et architecture logicielle (serveur d'applications, middleware, architecture orientée services). Alors qu'à l'origine, 80% du chiffre d'affaires de la société étaient générés par la vente de grands systèmes, les services contribuent désormais à produire 80% du chiffre d'affaires, les 20% restant mélangeant la vente de licences et celle de matériel.

Le virage vers les métiers du conseil est plus récent. En 2003, le groupe lance sa stratégie Business Blueprinting, une méthodologie qui regroupe de la prestation de conseil et d'intégration, ainsi que des solutions de modélisation de processus pour formaliser l'architecture logicielle de l'entreprise et aligner chez le client l'informatique avec l'activité de l'entreprise. Unisys espère ainsi se placer sur le marché des services Web en plein développement.

Pour accompagner le virage vers les métiers des services, le groupe signe de gros contrats avec les administrations sur des projets innovants. Ainsi, depuis le début de l'année 2006, la SSII a remporté un contrat de 50 millions de dollars avec le centre de recherche de la NASA pour développer et étendre les fonctions du simulateur de vol logiciel.

Au fil des ans, la société a développé un savoir-faire en matière de biométrie et de reconnaissance vocale notamment. Elle a ouvert cette année à Bruxelles un centre d'excellence européen pour la technologie biométrique. L'entreprise a par ailleurs remporté avec Microsoft un contrat pour la fourniture du système d'information de l'espace Schengen II et du système d'information sur les visas. Ce projet vise à permettre le partage d'informations entre les pays européens.

Les résultats financiers d'Unisys au cours des 5 dernières années
(en millions de dollars)
Indicateur
2005
2004
2003
2002
2001
Chiffre d'affaires
5758,7
5820,7
5911,2
5607,4
6018,1
Résultat net
-1731,9
38,6
258,7
223,0
-67,1
Source : Unisys, juillet 2006

Mais cette transformation ne s'est pas faite sans douleur, et si la société a été à l'avant-garde dans ces domaines, elle a également accumulé du retard dans d'autres. Premier exemple : la généralisation de l'Open Source dans les années 2001-2003. Unisys, qui vient juste de prendre le parti d'encourager l'adoption de systèmes Windows par ses clients sur ses gros systèmes, rejette l'Open Source et les environnements Unix en général.

Un retard à rattraper dans l'Open Source et les serveurs x86
Petit couac de communication, car le marché ne fait que croître. Trois ans plus tard, la société prend le virage de l'Open Source en défendant Linux et les logiciels libres comme relais de croissance de ses clients. Elle lance à cet effet l'initiative OASIS (Open and Secure Integrated Solutions), combinaison de services et de logiciels autour de l'Open Source avec des technologies comme JBoss, MySQL, PostgreSQL, Linux.

Même son de cloche pour l'apparition et la généralisation des processeurs d'entrée de gamme (processeurs à architecture x86) d'Intel et d'AMD sur le marché des serveurs. D'abord ignorés du constructeur, au profit de ses grands systèmes propriétaires, à l'image de Sun ou de Bull, ces serveurs ont pourtant pris de plus en plus d'ampleur pour être finalement l'un des seuls leviers de croissance du marché en 2005 (lire l'article du 24/02/2006).

Or, face à cette évolution, plutôt que de se placer en précurseur, la société a attendu cette semaine pour annoncer l'adoption dans sa gamme de serveurs ClearPath, l'intégration des puces Xeon (entrée de gamme) et Itanium (milieu de gamme) d'Intel. Une situation qui la place en retard face à des concurrents comme IBM, Dell ou HP.

L'infogérance, levier de croissance du groupe, donne lieu à des acquisitions externes
Peu tournée vers les acquisitions externes, unisys agit au coup par coup. Le groupe a ainsi mis la main en début d'année 2006 sur l'activité de maintenance de Capgemini en France. Ses équipes d'infogérance se sont vues renforcées de près de 150 personnes pour l'occasion. En 2003, l'entreprise avait réalisé un coup similaire en s'emparant des actifs de KPMG pour la Belgique, développant ainsi son activité de conseil.

Financièrement, la SSII se trouve en plein flottement. En 2005, son chiffre d'affaires n'a toujours pas retrouvé le niveau de 2001 alors que son résultat net, lui, s'est détérioré. Cette situation a conduit la société à une première vague de licenciement de 1 400 personnes en 2005, suivie en 2006 par deux autres plans sociaux visant à écarter 3 600 salariés supplémentaires.

En France, la société emploie près de 800 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros. Invitée en chat, la directrice du recrutement d'Unisys, Céline Touati, évaluait à 200 le nombre de recrutements prévus par la SSII en France cette année (lire la retranscription du 06/02/2006).

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Dossier SSII : concentration pour préparer la reprise
Aujourd'hui, l'infogérance de systèmes est la première activité du groupe (1,8 milliard de dollars), devant l'intégration et le conseil (1,65 milliard de dollars), la vente de logiciels et de matériels (1,2 milliard de dollars) et les services d'infrastructures (800 millions de dollars). La part de la maintenance reste minoritaire, contribuant pour moins de 600 millions de dollars au résultat de l'entreprise.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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