IBM réclamait initialement l'annulation de 201 points litigieux, avant de revenir à 198. Finalement le juge Brooke Wells a décidé d'en rejeter 182 sur les 294 que SCO avaient portés à l'encontre d'IBM. Sans que le dossier ne soit définitivement clos, l'affaire semble cependant bien mal engagée pour l'accusation qui réclamait 5 milliards de dollars à Big Blue.
Pour mémoire, SCO affirme détenir des droits sur le système d'exploitation Unix, System V, dont était propriétaire Novell jusqu'en 1995, date à laquelle l'éditeur les a cédés à Santa Cruz Operations. Cette dernière fusionnera plus tard avec Caldera, donnant ainsi naissance à SCO Group.
L'éditeur s'est lancé dans une véritable croisade contre Linux, l'accusant d'être un plagiat d'Unix et de violer sa propriété intellectuelle. SCO a choisi d'attaquer le système d'exploitation libre sous plusieurs angles. En 2003, pas moins de 1500 entreprises américaines recevaient une lettre les avertissant de poursuites judiciaires auxquelles elles s'exposaient en utilisant des serveurs basés sur Linux.
La firme accuse notamment IBM d'avoir introduit du code Unix dans le noyau de Linux. Une accusation sérieusement mise à mal par la dernier jugement.
La décision prononcée par le juge Brooke Wells de rejeter 182 des points litigieux n'était cependant pas inattendue. Déjà en février dernier, à l'occasion d'une audience préliminaire, le premier avis prononcé par le juge Kimball n'augurait rien de bon. Il avait en effet estimé que les preuves fournies par SCO étaient nettement insuffisantes.
| Des utilisateurs qui peuvent être rassurés |
Le juge Wells a cette fois estimée que SCO avait échoué à identifier les lignes de codes d'IBM exploitant illégalement son copyright. Une décision qui ne devrait bien entendu nullement satisfaire le plaignant, qui peut encore décider de faire appel. A moins qu'il ne choisisse plutôt de concentrer ses efforts sur les 112 points restants de son accusation.
Pour de nombreux analystes, SCO ne devrait plus désormais être en mesure de menacer sérieusement les entreprises utilisant Linux. L'obstination de l'éditeur américain serait grandement, si ce n'est uniquement, motivée par ses mauvais résultats. La perte nette de l'entreprise s'élève déjà à 7,3 millions de dollars pour le premier trimestre de l'exercice fiscal 2006. En 2004, elle perdait 28,5 millions de dollars sur l'ensemble de l'année.
Un an plus tôt, SCO avait entamé un revirement stratégique en s'ouvrant à de nouveaux marchés afin de relancer son activité (lire l'article du 26/09/2006). Pourtant hostile au logiciel libre, la société signait un partenariat avec MySQL, éditeur de la base de données Open Source éponyme. Et le 19 septembre, elle dévoilait sa plate-forme de services mobiles
"Me".
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