Plus de 55 ans après leur apparition, les code-barres ont retrouvé
un second souffle. Pour quelle raison ? Il est désormais possible par leur
biais - couplés à l'utilisation d'un téléphone portable
équipé a minima d'un capteur photo d'1,3 million de pixels et d'une
connexion GPRS -, d'accéder à des sources complémentaires
d'information.
Pour y accéder, l'utilisateur capture simplement
le code-barres 2D en utilisant bien sûr la fonctionnalité appareil
photo de son téléphone portable. Toutefois, il doit au préalable
s'assurer que ce dernier soit bien doté d'un logiciel de décryptage
de code-barres 2D, comme celui proposé par MobileTag.
"Nous travaillons
avec les opérateurs afin d'intégrer l'application logicielle de traitement des
code-barres 2D directement dans les produits en usine", signale Cédric Mangaud,
président d'Abaxia, spécialisé dans le développement et les interfaces utilisateurs
pour plates-formes mobiles
Autrefois monodimensionnels - de type EAN (European
Article Numbering) 13 - , les code-barres devenus aujourd'hui matriciels (ou
bidirectionnels) permettent de décupler les possibilités d'interaction
entre un usager et le service ou produit qu'il est amené à consommer.
"Chaque
code-barres 2D dispose d'un index écrit selon une grammaire spécifique encryptée
dans le code-barres, impliquant une action particulière déclenchée après
une connexion transparente à un serveur distant", poursuit Cédric Mangaud.
"Les
code-barres 2D apportent un réel supplément d'interaction"
(Philippe Cessac- Laser) |
Si l'utilisateur sera le plus souvent conduit vers des mini-sites Web
via des URL stockées directement dans les code-barres puis décryptées,
cette action sera loin d'être la seule disponible. Les applications sont en effet variées,
comme par exemple dans le domaine de l'industrie agro-alimentaire.
"En
permettant au consommateur d'accéder à des informations de traçabilité sur l'origine
du produit, des détails sur les ingrédients ou des services liés à du couponing
et bons de réduction, les code-barres 2D montrent toute leur valeur ajoutée
par rapport à l'ancienne génération de code-barres",
indique Philippe Cessac, directeur du pôle projet au sein du groupe LaSer.
Ces
code-barres nextgen se retrouvent également (et principalement)
dans la presse papier (lire l'article : la
Société Générale recrute par tags du 29/06/2006),
mais demeurent malgré tout encore peu présents - tout du moins en
France -, sur les produits de consommation courante ou intégrés à du mobilier
urbain, aussi bien dans le cadre de campagnes publicitaires que dans celui des
services aux usagers (horaires, réservation de billets...).
Une
autre application actuellement disponible est celle de l'enregistrement automatique
de cartes de visites dans son téléphone : "particulièrement
intuitif et rapide, cette fonction couvre tout spécialement le domaine
de la mobilité d'entreprise et correspond à de véritables
besoins", analyse Cédric Mangaud.
La
capacité de stockage des code-barres 2D est le principal élément
clé de succès |
Il y a
cependant fort à penser que d'autres applications se développeront
au fil des jours : "dans le cas des produits de grande consommation, l'accès
à des informations sur des lignes de produits complémentaires à
celui initialement acquis par l'usager deviendra une réalité",
prévoit Cédric Mangaud.
Ces usages récents - ou en devenir
-, ont certainement été soutenus par des technologies mobiles toujours
plus performantes (débits, affichage graphique, ergonomie...). Or, et paradoxalement,
les formats sous-tendus par ces code-barres 2D sont loin d'être aussi récents
que l'on pourrait penser. Ainsi, la norme Data Matrix a été développée
en 1989, suivie notamment par Code One (1991), puis par QR (Quick Response)
Code, développé en 1994 par le japonais Denso.
Parmi les facteurs clé
contribuant aujourd'hui au développement des nouveaux usages dématérialisés, celui de la capacité de stockage est certainement le plus crucial. Avec
1 556 octets pour Data Matrix, 1 480 octets dans le cas de Code One, ou encore
2 953 concernant QR Code, les code-barres 2D à la mémoire décuplée
s'imposent sans grande difficulté par rapport à leurs ancêtres
monodimensionnels.
L'adoption de ces technologies a d'ores et déjà eu lieu
au Japon, où les échanges de services mobiles via les code-barres
2D au format QR Code ont dépassé ceux liés au SMS.
Le
même succès est-il à prévoir pour la France ? Il semblerait
que cela soit bien parti : "depuis février dernier, date à
laquelle les code-barres 2D MobileTag sont interopérables sous les 3 opérateurs
de téléphonie mobile, on recense plusieurs dizaines de milliers
de connexions par mois émanant de cette nouvelle source de connexion",
s'enthousiasme Cédric Mangaud.
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