ANALYSE
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La certification, une procédure qui vous veut du bien
La certification peut constituer un facteur de différenciation non négligeable pour les éditeurs de solutions de sécurité. Encore faut-il que la démarche ne soit pas un simple argument marketing.   (28/07/2006)
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Après avoir usé de tous les stratagèmes marketing possibles, quels autres moyens les éditeurs de sécurité peuvent bien mettre en œuvre pour se démarquer de leurs concurrents ? Réponse : en procédant à la certification de leur solution par un organisme indépendant, bien sûr !

Et de ce point de vue, ce ne sont pas les organismes de certification qui manquent, avec notamment, dans le domaine de la sécurité, Virus Bulletin, Check Mark (West Coast Labs), ICSA (Cybertrust), mais également Critères Communs (Common Criteria), conforme à la norme ISO 15408.

Loin de constituer pourtant un simple argument commercial, la certification Critères Communs va en effet dans le sens d'une amélioration constante de la qualité logicielle d'une solution et de son environnement de développement. Elle consiste pour cela en l'audit de 11 classes fonctionnelles d'une solution (support cryptographique, gestion des fonctions de sécurité, utilisation des ressources...), passées au crible de 130 critères de composants.

"La certification Critères Communs prend en compte les aspects directement liés au niveau de résistance du produit dont la vérification par des tests intrusifs, ainsi que la sécurité du développement ou encore la qualité de la documentation, et c'est en cela que la certification impose une démarche de développement plus rigoureuse", fait savoir Eric Dehais, directeur au sein d'Oppida, cabinet de conseil et d'expertise en sécurité informatique et CESTI français

La démarche de certification est motivée par le gain de la confiance client
En France, la certification Critères Communs est délivrée sous le contrôle unique de la DCSSI (Direction Centrale de la Sécurité des Systèmes d'Information), par l'intermédiaire de l'un des six CESTI (Centre d'Evaluation de la Sécurité des Technologies de l'Information), seuls organismes habilités à délivrer les certificats EAL (Evaluation Assurance Level).

"La certification Critères Communs est composée de 7 niveaux EAL dont le plus faible est EAL1, correspondant plus à une recette fonctionnelle du produit de sécurité candidat à la certification, tandis qu'EAL7 implique l'utilisation de méthodes formelles pour développer le produit", fait savoir Eric Dehais.

La démarche de certification est d'abord enclenchée par l'éditeur ou fournisseur d'une solution (pas nécessairement de sécurité), et motivée principalement par deux raisons : la volonté de gagner la confiance de ses clients actuels, et user de la certification comme d'un argument supplémentaire de crédibilité afin de séduire de nouveaux prospects.

Et à ce petit jeu, force est de constater que les éditeurs de solutions de sécurité réseaux - mais aussi anti-virus (ceux disposant tout du moins de fonctions de vérification d'intégrité) -, se lancent petit à petit dans la brèche ouverte par Arkoon (dès novembre 2004) et Netasq (en juin 2005).

"Même si les critères Communs ciblent originellement les éditeurs de sécurité au niveau réseau et pare-feu, nous envisageons d'aller vers une certification EAL2+ à court terme", signale Eugenio Correnti, directeur technique au sein de l'éditeur d'anti-virus F-Secure.

"Changer le noyau nécessitera une nouvelle procédure de certification" (Thierry Rouquet - Arkoon)
Et Philippe Honigman, directeur général de SkyRecon Systems, éditeur positionné sur la sécurité pro active du poste client, d'indiquer de son côté : "Nous nous préparons au processus de certification Critères Communs qui apporte une évaluation indépendante de la robustesse de la solution par rapport aux fonctions offertes. L'occasion nous sera alors donnée d'améliorer nos processus de développement".

Toutefois, la démarche de certification ne s'arrête pas à l'obtention du certificat, et le pourvoyeur de la certification rentrera dans un processus de maintien du certificat en passant avec le CESTI l'équivalent d'un contrat de maintenance.

"Un examen de différentiel sera nécessaire dans le cas de changements fonctionnels mineurs du produit. Une réévaluation complète de la certification sera obligatoire dans le cas d'un changement majeur d'architecture, de noyau ou de système d'exploitation", note Thierry Rouquet, P-DG d'Arkoon, éditeur de solutions dans le domaine de lé sécurité réseaux.

Mais l'obtention d'une certification Critères Communs est entourée de plusieurs barrières à l'entrée. La première se situant indéniablement au niveau du coût : "sous conditions que l'éditeur ait bien organisé sa documentation, la durée d'une certification EAL2+ pourra être inférieure à une année, pour un coût total compris entre 150 000 et 250 000 euros", prévient Thierry Rouquet.

L'autre faiblesse - plus préoccupante - de la certification Critères Communs, se découvre au niveau du périmètre couvert par la certification elle-même, à savoir la nature de la cible de sécurité retenue :"la certification ne permet pas à elle seule de déterminer la pertinence d'une offre car on peut ainsi certifier des technologies sur la base d'une cible de sécurité très réduite, ce qui permet d'obtenir plus facilement le fameux label, sans pour autant établir aucune supériorité fonctionnelle", poursuit Philippe Honigman.
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"Il faut prêter une attention toute particulière au contexte de certification et veiller à certifier un produit dans son environnement opérationnel réel et non dans des conditions de tests en laboratoire", renchérit de son côté Thierry Rouquet.

Sans remettre en considération l'utilité de recourir à la certification des solutions, un éditeur doit d'abord se poser la question du contexte de sa réalisation. Utilisée à des fins de boucle d'amélioration de la qualité logicielle et de l'environnement de développement, elle a tout sons sens. Quand au fait de s'en servir uniquement à des fins marketing... à moins que sa pertinence découle d'un subtil dosage entre ces deux motivations ?

Dominique FILIPPONE, JDN Solutions
 
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