ANALYSE
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La mémoire flash à la conquête du poste de travail
Cette mémoire, utilisée principalement dans les appareils portables, gagne petit à petit le PC, en raison de sa robustesse et de sa faible consommation électrique. Un marché en forte croissance qui attire les constructeurs.   (24/08/2006)
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Dossier Exploitation informatique
La concurrence s'intensifie lourdement en 2006 sur le marché de la mémoire flash, notamment sur son segment des cartes NAND, type de mémoire flash rapide et à haute capacité de stockage. Après le rachat de Lexar par Micron Technology en mars dernier, l'annonce de la coopération entre Intel et Micron, le rachat de M-Systems par SanDisk pour 1,55 milliard de dollars (lire l'article du 02/08/206), les industriels cherchent à nouer des alliances pour prendre le train en route sur un secteur dynamique.

En effet, selon le cabinet d'études iSuppli, le marché de la mémoire flash NAND a augmenté de 21% sur un an en valeur, une hausse qui s'établit également à près de 19% sur le secteur de la mémoire flash NOR. Clairement, la mémoire flash tire donc la croissance du secteur des semi-conducteurs, lui-même en croissance de 9,4% au cours des douze derniers mois selon l'association des fabricants de semiconducteurs (SIA).

Cet engouement pour la mémoire flash tient à ses propriétés physiques et à son coût de production. Il s'agit d'une mémoire permanente et réinscriptible, à l'image d'un disque dur. Cependant, contrairement à ce dernier, la mémoire flash ne possède pas d'éléments mécaniques, ce qui présente de multiples avantages : baisse de la consommation électrique, meilleure résistance aux chocs et encombrement moindre.

D'abord limitées par la rapidité de traitement des informations, les mémoires flash de type NOR se sont restreintes à équiper des appareils où le stockage d'informations ne donnait pas lieu à des modifications fréquentes (téléphones portables, appareils photos numériques, baladeurs MP3), mais elles restent inaptes à traiter des informations de masse rapidement comme le font les disques durs ou les mémoires vives.

Top 8 du marché de la mémoire flash NAND au 2e trimestre 2006
(en millions de dollars)
Acteur
CA Q2 2006
PdM Q2 2006
CA Q2 2005
Evolution
Samsung
1 264,0
46,2 %
1 250,0
+1 %
Toshiba
673,0
24,6 %
529,0
+27 %
Hynix
505,0
18,5 %
246,0
+105 %
Renesas
145,0
5,3 %
118,0
+23 %
Micron
68,0
2,5 %
20,0
+240 %
STM
40,3
1,5 %
52,0
-23 %
Infineon
21,0
0,8 %
44,0
-52 %
Intel
18,0
0,7 %
-
-
Total
2 734,3
100,0 %
2 259,0
+21 %
Source : iSuppli, août 2006

Seulement, les récents progrès réalisés sur les mémoires de type NAND viennent débloquer cette restriction des mémoires flash. Les derniers modèles produits par les fabricants affichent des vitesses de lecture dépassant les 50 Mo/s pour 28 Mo/s en écriture. Les capacités de stockage de ces puces atteignent jusqu'à 8 Gbits aujourd'hui et passeront à 16 puis 32 Gbits dès 2007. La mémoire flash de type NOR, elle, reste bloquée à des vitesses d'écritures de 0,5 Mo/s pour une capacité de stockage de 512 Mbits.

Avec cette hausse des débits, la mémoire NAND dépasse même les performances des disques durs magnétiques dont la vitesse en lecture comme en écriture se situe autour de 25 Mo/s. Autre avantage par rapport aux mécanismes du disques dur, l'accès à la mémoire est directe là où le disque dur doit faire pivoter la tête de lecture. Le chargement des données prend donc au minimum une dizaine de secondes, ce qui retarde le chargement du système d'exploitation sur un PC.

Top 3 du marché de la mémoire flash NOR au 2e trimestre 2006
(en millions de dollars)
Acteur
CA Q2 2006
CA Q1 2006
Evolution
Spansion
655
468
+40,0 %
Intel
518
536
-3,5 %
STM
361
327
+10,3 %
Total
2 130,0
2 010,0
+6 %
Source : iSuppli, août 2006

Outre la capacité des mémoires flash bien inférieure à celle des disques durs (2 Go contre 400 Go pour un disque dur standard), il reste encore un verrou qui limite son expansion : son prix. Pour une capacité d'un gigaoctet, un professionnel paiera moins d'un dollar pour une solution de stockage sur disque dur contre plusieurs dizaines de dollars pour obtenir l'équivalent en mémoire flash.

La baisse des prix affecte les marges des constructeurs
La situation ne devrait toutefois pas durer éternellement car, au vu de son intérêt, la mémoire flash multiplie ses usages et voit son prix baisser régulièrement. Ainsi, elle équipe désormais les imprimantes, les PDA et les systèmes de navigation GPS. Son usage est aussi étudié au sein des ordinateurs portables en raison de sa faible consommation d'énergie. Le cabinet d'étude IDC estime que, d'ici à 2009, le prix de la mémoire NAND aura baissé de 43%.

En 2006, la vente de mémoires flash est attendue à 13,5 milliards de dollars et s'élèvera à 17,1 milliards de dollars en 2007 selon les analystes de Korea Investment and Securities. Si ce marché semble juteux en apparence, il se trouve en réalité confronté à une concurrence féroce entre les différents fabricants de semiconducteurs (Intel, Spansion, Toshiba, Samsung, Hynix en tête) tandis que les clients profitent de bas prix. Les marges restent donc faibles.

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Face à cette situation, Intel comme AMD ont décidé de filialiser leurs activités de production de mémoire flash et de nouer des partenariats. Intel, principal producteur de mémoire flash NOR, s'est ainsi associé à Micron Technology, tandis qu'AMD à travers sa filiale Spansion s'est allié avec Fujitsu (Spansion est devenu indépendant depuis son entrée en bourse en décembre 2005 et se concentre depuis uniquement sur la production de mémoires flash).

La consolidation du marché semble donc une étape nécessaire pour rétablir des marges confortables chez les fabricants de mémoires flash.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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