ANALYSE
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Le télétravail dans l'informatique : un véritable parcours d'obstacles
Que ce soit chez les salariés ou auprès des employeurs : les réticences sont nombreuses et les cas encore relativement rares. Pourtant, les métiers du développement ou de l'exploitation s'y prêtent.   (07/09/2006)
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Dossier Quand les informaticiens deviennent entrepreneurs
Les nouvelles technologies, qui ont pourtant permis le développement du télétravail (accélération des débits réseaux sur Internet, voix sur IP, réseaux privés virtuels, ordinateur portable, informatisation des documents de travail…), restent encore très timorées en France quant à l'adoption de ce nouveau mode de travail. Selon l'ANPE, seuls 7% des salariés français travaillaient à distance en 2004.

Pourtant, dans certains cas, le télétravail prend de l'ampleur : les personnes handicapées à mobilité réduite, les très petites entreprises et les indépendants, les travailleurs nomades. Exercer son activité professionnelle de chez soi représente alors un moyen de limiter une gêne ou de réduire les frais de fonctionnement de son entreprise.

"J'ai commencé le télétravail il y a 5 ans. J'ai donc connu les limitations de la technologie. Pour envoyer des présentations, il me fallait compter un délai d'une heure et demi en moyenne, et encore à condition qu'il n'y ait pas de dysfonctionnement intempestif. Maintenant, ce problème est réglé et l'envoi ne prend plus que 3 minutes", affirme Gilles Cordesse, directeur technologie et stratégie Europe pour Avaya.

La première étape consiste alors à discuter avec son responsable et la direction des ressources humaines de manière à planifier les modalités de son contrat. Il existe trois catégories de télétravailleurs : le télétravailleur salarié, le télétravailleur à domicile ou le télétravailleur indépendant.

Dans le premier cas, le salarié effectue tout ou partie de son travail à l'extérieur de l'entreprise, au même salaire et en bénéficiant des mêmes droits que s'il se trouvait dans des locaux de son employeur. Le télétravailleur salarié bénéficie d'un avenant à son contrat de travail qui stipule s'il effectuera son télétravail de manière alterné, sédentaire ou nomade.

Un gain de temps efficace pour le salarié nomade
Le mode alterné reste aujourd'hui le contrat privilégié de manière à ne pas couper le salarié de son entreprise comme pourrait l'être un télétravailleur sédentaire. Le télétravailleur nomade peut exercer son activité en tous lieux (chez le client, en voyage, chez lui).

"En temps que directeur technique, je joue un rôle d'évangéliste. J'ai donc beaucoup de rendez-vous et de présentations à faire à l'extérieur. Je me suis aperçu qu'en arrivant au travail avec une liste de choses à faire, je ressortais souvent le soir avec une liste encore plus longue. Au bureau, j'étais perturbé par d'autres petits problèmes", explique le manager d'Avaya.

Plutôt que de multiplier les déplacements sur son temps de travail, le salarié nomade revient chez lui plus tôt et termine son compte-rendu, organise son agenda. Il est ainsi davantage présent pour sa famille, perd moins de temps dans les transports, et peut s'organiser librement.

Certains métiers de l'informatique se prêtent pourtant relativement mal à l'exercice du télétravail. C'est le cas notamment des professions peu techniques (chefs de projet, directeur informatique, responsable sécurité) car elles nécessitent beaucoup de contacts humains, ou sur des domaines bien spécifiques (administration de base de données, entrepôts de données, mainframes…) puisqu'il faut disposer d'un équipement bien particulier.

A l'inverse, l'exploitation informatique, le développement ou encore les consultants / experts, n'ont pas sans cesse besoin d'être en contact avec le reste de l'entreprise pour avancer dans leurs travaux. Il n'existe toutefois pas de règles établies et il faudra évaluer avec son responsable ce qui peut ou non, être effectué en dehors de l'entreprise. Les accès aux applications par le biais de réseaux privés virtuels, demeurent encore limités aux cadres dirigeants de l'entreprise en raison des coûts associés à cette technologie.

Des salariés parfois réticents à plonger dans l'inconnu
L'autre limitation au télétravail tient aux salariés eux-mêmes qui ont souvent peur de franchir le cap du travail chez soi en raison de l'éloignement avec l'entreprise et des risques de conflits entre travail et vie privée.

"Je pense que le télétravail génère aujourd'hui moins de conflits avec ma vie privée qu'avant. Je travaille quand je veux, aussi je vais par exemple le faire quand ma femme regarde un film qui ne m'intéresse pas. Par contre, je ne vais pas revenir en retard à la maison pour finir du travail alors que ma femme m'attend. Je suis plus disponible qu'avant", note Gilles Cordesse.

"Ma situation est un peu particulière car mes enfants ont 17 et 23 ans. Je ne me vois pas travailler de cette façon 10 ans en arrière. De même, pour les gens seuls, la situation est différente", ajoute Gilles Cordesse.

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Enfin, la dernière barrière à lever est relative au remboursement des frais professionnels (déplacements, factures de téléphone, connexion Internet). La méthode fastidieuse nécessitera l'épluchage de factures détaillés par les responsables, mais bien souvent les deux parties s'arrangent pour définir des conditions d'utilisation du matériel privé de la société.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Emploi
 
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