| ENQUETE |
| Les jeunes
diplômés issus de grandes écoles semblent voués à un avenir professionnel tout tracé. Qu'en est-il de ceux qui choisissent d'écourter leurs études pour évoluer en interne ? (06/10/2006)
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| Le diplôme passe comme une sorte d'assurance pour les étudiants pour garantir de trouver un emploi rapidement à leur sortie d'école. D'après les derniers chiffres de l'ANPE, cette impression semble fondée. En 2006, 57 % des jeunes sont en poste moins d'un an après l'obtention de leur diplôme, contre 51 % en 2005 et 49 % en 2004. Désormais, la durée médiane de recherche est de deux mois contre trois mois en 2004.
Plus probant, le taux d'emploi reste plus élevé parmi les diplômés d'écoles de commerce ou d'ingénieurs : les deux tiers d'entre eux sont en poste.
Dans le monde informatique et plus particulièrement les SSII, il est nécessaire de savoir comment se porte le marché de l'emploi pour adapter sa formation au mieux. Au cours des années 1998-2001, le secteur connaissait une forte pénurie de main d'uvre. Lors de cette période, les informaticiens ont été largement courtisés par les sociétés. Aujourd'hui, cette tendance n'est plus d'actualité, mais le secteur reste l'un des les plus
intéressants, en salaire comme en perspectives
d'évolution.
Autre donnée importante du secteur, l'employabilité est bonne. Selon les chiffres de l'agence nationale pour l'emploi, le taux d'informaticiens sans emploi se situait au mois de juin à seulement 5,3 %. Depuis le mois de janvier 2006 où il était à 6,7 %, ce taux n'a cessé de baisser.
Selon le site de l'agence, il reste toutefois difficile de travailler dans l'informatique sans posséder au moins un diplôme de niveau bac +2. "De
nombreux DUT, BTS ou DEUST mènent aux métiers de technicien en télécommunications et de technicien en informatique industrielle, qui débutent entre 1 300 et 1 700 euros par mois", chiffre le
site.
"Les longues études permettent d'explorer plus en profondeur les domaines qui nous intéressent"
(Erwan Le Doeuff - Morgan Stanley)
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Pour les formations bac+4 ou + 5, les postes proposés sont des postes d'ingénieurs. "Un ingénieur commercial peut espérer un salaire brut d'environ 40 000 euros par an à ses débuts, somme qui peut doubler après cinq années d'expérience. Une part importante de sa rémunération - entre 30 et 55 % - varie en fonction des résultats obtenus", estime ce site.
Ces tendances sont confirmés par les professionnels : "Les bacs+ 2 s'exportent beaucoup. Même si le besoin d'avoir des développeurs en France est présent, les sociétés recherchent en priorité des
décideurs et des chefs de projet ", note Joël Courtois, directeur de l'Epita (lire l'interview de Joël Courtois du
06/10/2006).
Pour Erwan Le Doeuff, qui travaille chez Morgan Stanley à New York dans les systèmes d'information, les opportunités d'emploi et les grilles de salaires utilisées par les entreprises favorisent le besoin de formation. "De plus, pour la qualité des connaissances, il me semble évident que des études au niveau bac+5, voir +6 permettent d'explorer plus en profondeur les domaines qui nous intéressent ", explique ce dernier.
Témoignage confirmé par Vincent Poujol, actuel directeur de l'agence résidentielle professionnelle des hauts de Seine pour France Telecom : "Après une
formation pluridisciplinaire, j'ai continué sur une année avec un DESS informatique, ce qui m'a permis de me spécialiser et de me conformer aux besoins du marché du travail", confie ce dernier. "L'aspect bac+ 5 avait son importance. Il s'agit d'une sorte d'équivalence au diplôme d'ingénieur. Dans les grands groupes, ce statut apporte l'opportunité de se faire embaucher directement à un poste de cadre. Et par-dessus tout, ce diplôme m'a permis d'avoir un bagage conséquent", ajoute-t-il.
"Le CV et la formation reste, après de nombreuses années, un élément sans cesse
regardé"
(Vincent Poujol - France Telecom)
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Comme le précise Catherine Macchia, responsable des RH de la SSII Osiatis, l'expérience terrain est intéressante dans le cas d'un profil expert. Si un profil se fait rare, les sociétés se battront becs et ongles pour l'attirer (lire l'interview de Catherine Macchia du 06/10/2006). Dans ce cas, parfaire son profil avec une formation au lieu de se lancer sur le marché ne serait pas la solution idéale. Il sera en effet beaucoup plus facile au profil rare d'imposer ses conditions et de monter plus facilement en interne.
L'informatique reste toutefois un domaine où il est possible de présenter un profil autodidacte. "Le domaine est vaste, en se servant d'Internet, il est possible de se former et s'instruire seul pour ce domaine", souligne Erwan Le Doeuff, "Malheureusement, les entreprises attachent beaucoup trop d'importance au nombre d'années d'études et au nom de l'école. Le plus dur reste d'avoir l'opportunité de faire ses preuves", conclut ce dernier
Dans certains cas, le diplôme continue a avoir une influence sur le reste de la carrière : "Dans un groupe tel que France Telecom, le CV et la formation reste, après de nombreuses années en poste, un élément sans cesse regardé et qui revêt toujours une importance pour le recruteur", affirme Vincent Poujol.
En clair, faire des études n'est pas obligatoire, mais aide à intégrer les sociétés de grande taille et à évoluer en interne. Les risques liés à la surqualification ne concernent pas le secteur informatique et le taux de chômage peu élevé dans le secteur laisse envisager.
En revanche, la formation n'est pas la seule méthode de proposer un profil complet aux sociétés informatiques. Comme le conseille Thierry Verdier, dirigeant du cabinet de recrutement 1001 talents, faire expériences innovantes peut être une bonne alternative et un bon moyen de se distinguer dans autres profils (lire l'interview de Thierry Verdier du 06/10/2006).
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Analyse
Emmeline RATIER, JDN Solutions