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| Tristan Nitot (Mozilla Europe) : "Nous nous devons d'être présents sur le long terme" |
| Le président de la fondation revient sur les ajouts majeurs de Firefox 2.0, quelques jours après sa sortie, alors que les navigateurs deviennent des portes d'entrées de plus en plus stratégiques vers d'autres applications.
(27/10/2006) |
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Selon OneStat, la part de marché de Firefox a légèrement reculé entre juillet et octobre. Quels sont les objectifs de la nouvelle version ?
 Tristan Nitot. Ces chiffres restent des statistiques, qui ont des résultats différents en fonction du panel interrogé.
XiTi, par exemple, n'a pas constaté de recul de notre part de marché sur la même période.
Pour Firefox 2.0, nous ne nous sommes pas à proprement parler fixés d'objectifs de parts de marché, en tout cas pas dans le sens économique du terme. Mozilla n'est pas une entreprise, mais une fondation à but non lucratif. A l'inverse d'une entreprise, le but est le produit, pas l'argent.
Néanmoins, notre croissance sur le marché des navigateurs favorise la concurrence et donc l'innovation technologique. Nous nous devons donc d'être présents sur le long terme. D'autant que le navigateur devient la porte d'entrée de toutes sortes d'applications, désormais accessibles en ligne telles que le traitement de texte et le tableur, pour ne citer qu'elles.
L'ajout de fonctionnalités ne va-t-il pas à l'encontre de l'esprit Firefox ?
Non, à une condition : les fonctionnalités ajoutées doivent être presque invisibles et n'apparaître que lorsque l'utilisateur en a vraiment besoin. C'est donc tout à fait l'inverse de la philosophie d'Internet Explorer 7.
C'est dans l'ère du temps : le navigateur Web doit absolument
s'effacer au profit du contenu de la page Web qu'il affiche mais ses fonctions 'transparentes' ont malgré tout leur importance. C'est le cas par exemple de la restauration de sessions crashées de la version 2.0 de Firefox. Elle permet de retrouver tous ses onglets ouverts et va jusqu'à restituer le texte saisi dans un formulaire Web après l'arrêt brutal du navigateur ou du système.
C'est aussi la raison d'être du nouveau correcteur orthographique : invisible à première vue, tout internaute pourra en profiter au fur et à mesure
de sa navigation. Tout comme la disponibilité immédiate en 37 langues qui offre une utilisation naturelle dès la première utilisation.
Vous travaillez déjà sur la version 3. Quelles sont les tendances du brainstorming lancé auprès des utilisateurs ?
Il est encore un peu tôt pour tirer le bilan du brainstorming d'une version qui ne sortira pas avant un an. Dans les grandes lignes, nous avons cependant plusieurs axes de travail.
| La refonte du système de marques-pages dans la version 3 |
A commencer par une amélioration du respect des standards
du Web, sujet sur lequel nous collaborons de près avec le W3C. Nos développements portent également sur la capacité à mieux utiliser la puissance des cartes graphiques de dernière génération (GPU), notamment autour des questions de l'accélération matérielle pour de meilleures performances de Firefox.
XULRunner fait également partie des priorités.
XULRunner doit permettre à des développeurs extérieurs de livrer des applications plus légères qui prendront appui, sur les postes clients, sur ce socle de lancement des applications Mozilla.
Enfin, la version
3.0 devrait voir la refonte totale du système de marque-pages, dont la logique est très orientée 'informaticien'. En effet, de nombreux internautes n'ont pas l'habitude d'utiliser des répertoires. Les usages et le nombre de sites visités ayant beaucoup évolué, le système de marques-pages ne semble plus adapté.
Nous avons donc lancé une réflexion sur le sujet. Un système mémorisant les sites les plus consultés et les suggérant à l'internaute lors de ses prochaines navigations a été évoqué mais rien n'est encore fixé.
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