ANALYSE
Sommaire Intranet-Extranet 
Jusqu'où Firefox peut-il repousser Internet Explorer ?
Le navigateur libre continue de prendre des parts de marché, mais son rythme de croissance a fortement ralenti. La dernière version du navigateur peut elle le relancer ? Quid de sa pénétration dans les entreprises françaises ?   (09/11/2006)
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 Comparatif IE 7 / Firefox 2.0
Respect des standards, sécurité, licence Open Source, options supplémentaires, design... autant de points sur lesquels a joué le navigateur pour s'imposer comme alternative réelle à Internet Explorer.

Mais aujourd'hui, le produit semble à la peine pour dépasser le stade des aficionados, des utilisateurs technophiles et "early adopters". En novembre 2004, quand Firefox 1.0 est lancé (lire l'article du 10/11/2004), sa part de marché reste anecdotique : 5% dans le monde en mai 2004 alors qu'Internet Explorer revendique plus de 94% du marché (chiffres OneStat).

A l'époque, la gronde monte chez les utilisateurs, lassés des failles de sécurité à répétition d'Internet Explorer et de la multiplication des virus ciblant ce navigateur. Les experts en sécurité informatique se joignent aux technophiles pour pousser à l'adoption de navigateur alternatif. Bilan : en cinq semaines, le navigateur dépasse les 10 millions de téléchargement à travers le monde.

La progression semble depuis inexorable. Fin 2004, Firefox dispose d'une part de marché de 7,4% dans le monde, toujours selon OneStat. Presque un an plus tard, en octobre 2005, la barre des 100 millions de téléchargements est franchie alors que se prépare le lancement de Firefox 1.5. En novembre 2005, le navigateur libre compte 11,5% de parts de marché contre 85,4% pour Internet Explorer, une part qu'il conserve peu ou prou aujourd'hui (85,2% pour IE / 12,1% pour Firefox).

Face à une concurrence féroce du nouvel Internet Explorer 7 (lire l'article du 20/10/2006), Firefox est-il suffisamment armé ? La gestion des technologies Web plaide en tout cas en sa faveur, avec un navigateur qui tolère désormais HTML, CSS, XHTML, RDF, XML, Javascript, XPath, XSL, MathML, DOM, SVG, APNG, XForms, XUL et les formats d'images Gif, Png et Jpeg. Il suit au plus près les recommandations du W3C, consortium chargé d'assurer la compatibilité des technologies Web.

Un respect des recommandations du W3C aujourd'hui à l'avantage de Firefox
Internet Explorer tente de le rattraper sur ce terrain mais accuse toujours un retard significatif. Il revendique depuis la version 7 du navigateur le support des technologies suivantes : CSS 2, PNG, XML. Reste que ce support est encore approximatif, que ce soit pour HTML 4, PNG ou les CSS car le navigateur ne passe pas le test Acid2 du W3C. Ce test valide le respect des standards par l'affichage d'une image. Firefox 2.0, sans le réussir complètement, s'en sort nettement mieux.

Le support du format SVG n'est d'ailleurs pas assuré dans IE 7, tandis que l'interprétation du code Javascript demande encore des adaptations spécifiques pour être réalisée, à l'inverse des autres navigateurs qui se conforment aux règles. Le navigateur interprète toujours à sa manière les tableaux HTML et reste plus tolérant sur les pages erronées (balise fermée manquante notamment).

Sur l'aspect sécurité, les deux navigateurs ont corrigé plusieurs trous de sécurité tout en introduisant une protection contre les arnaques en ligne (phishing). Mais Internet Explorer 7 va plus loin en proposant cette fois de désactiver par défaut tous les contrôles ActiveX, très utilisés sur Windows XP par les codes malveillants pour installer des programmes à distance.

Enfin, avec Windows Vista, le prochain système d'exploitation de Microsoft, le navigateur Internet Explorer sera isolé du reste du système de manière à éviter la contamination par la navigation. Les principaux défauts d'Internet Explorer partiellement corrigés, Firefox peut-il imaginer un jour prendre 30% de parts de marché au niveau mondial voire davantage ?

Le navigateur libre a comme avantage - mais aussi comme limite - son aspect sobre et efficace. Firefox est un navigateur et rien qu'un navigateur. Il limite volontairement ses fonctionnalités, contrairement au projet Mozilla dont il est issu et mise avant tout sur la performance, la légèreté et donc la sécurité en évitant de multiplier les trous de sécurité possibles.

A l'inverse, Internet Explorer bénéficie de tout l'environnement logiciel Microsoft. Très implantés dans les entreprises, les produits de l'éditeur américain sont en relation permanente les uns avec les autres, que ce soit par le biais du framework .Net, des contrôles ActiveX, de la suite Office ou de la messagerie Outlook. Avec les fonctions COM et OLE-Automation, Internet Explorer se lie très fortement aux applications locales, une fonctionnalité très appréciée dans les intranets d'entreprise notamment.

Internet Explorer fidélise les entreprises par sa compatibilité ascendante
Contraint par la nécessité d'une compatibilité ascendante en termes de sécurité et de fonctionnalités, Internet Explorer en tire également une fidélisation client importante car changer de navigateur implique dès lors de réécrire tout ou partie de ses applications Web.

L'autre facteur limitatif pour Firefox tient à la toute puissance de Windows aujourd'hui sur les postes clients. Avec 95% des systèmes d'exploitation des internautes équipés du produit Microsoft - où Internet Explorer est pré-installé et configuré comme le navigateur Web par défaut -, s'imposer n'est pas simple. Aujourd'hui, seule une percée soudaine de Linux sur le poste client pourrait inverser la tendance.

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 Comparatif IE 7 / Firefox 2.0
Et c'est peut-être là l'un des atouts qui pourraient relancer la croissance de Firefox. En limitant Internet Explorer 7 à Windows XP SP2 et Windows Vista, Microsoft bloque son navigateur à un haut niveau d'exigence matérielle. En plus du coût de la licence Windows, le renouvellement du PC est ici obligatoire pour en profiter. Sachant que l'éditeur abandonne par ailleurs le support de sécurité de ses anciennes versions de Windows (dernièrement Windows 98 et Windows Millenium), les PME / PMI pourraient bien envisager une alternative au tout-Microsoft.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Intranet-Extranet
 
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