ENQUETE 
 
Guillaume Plouin
Responsable veille technologique
SQLI
Guillaume Plouin
"Dans un projet de client riche, il ne faut pas négliger la réflexion sur l'ergonomie"
Deux ans après le début de la vague Web 2.0, les solutions arrivent à maturité et ne demandent qu'à être exploitée. A condition de ne pas tomber dans certains écueils.
13/11/2006
 
  Enquête

Clients riches

 Analyse
 Frédéric Massy (Adobe)
 Laurent Jouanneau (XulFr)
 Guillaume Plouin (SQLI)
 Alexis Moussine Pouchkine (Sun)

JDN Solutions. En matière de clients riches, vous distinguez deux catégories : les RIA et les RDA. Pourquoi ?
Guillaume Plouin. Cette classification standard distingue les clients riches qui s'exécutent dans la page Web - Ajax et Flash -, dits RIA, et les clients riches qui fonctionnent même quand le PC est éteint - XUL, .Net et Java.

Que regroupe la dénomination RIA ?
Ajax tout d'abord, sorti il y a deux ans mais issu d'une vieille technologie : le Javascript. Il a connu des débuts difficiles car pour obtenir des résultats intéressants, il fallait travailler sur HTML, Javascript et XML directement. Maintenant, des frameworks assez aboutis comme celui de Google permettent de profiter de fonctions avancées sans avoir à rentrer dans le code.

Il faut d'ailleurs distinguer les frameworks centrés autour de HTML, avec une optique d'intégration, et les frameworks centrés autour des développeurs, écrits en Java ou en .Net et qui génèrent en sortie du code Javascript. Pour cette dernière catégorie, il existe des produits comme Atlas chez Microsoft, Google Web Toolkit ou JSF chez Sun.

Les développeurs, dont une majorité ne connaissent pas Javascript, sont demandeurs de technologies .Net ou Java qui représentent leur environnement habituel.

Améliorer l'interface utilisateur à partir de Javascript ne risque-t-il pas d'alourdir le poids de pages Web et donc de pénaliser la navigation ?
En effet, des frameworks Ajax pèsent parfois jusqu'à 500 Ko dans un navigateur, ce qui est assez lourd sans connexion haut débit. L'exemple type est l'outil de messagerie Live de Microsoft, complètement écrit en Ajax mais dont le temps de chargement est assez long.

Généraliser les clients riches implique d'adapter son infrastructure en conséquence"
De plus, en généralisant les clients riches sur des applications Internet, on multiplie les retours entre le serveur et le navigateur. Cela nécessite des adaptations en termes de sécurité et de fiabilité. Typiquement, lorsqu'une application attaque directement un annuaire LDAP, il faut préparer la montée en charge pour l'annuaire.

A l'inverse, quel est l'intérêt du RDA ?
Les applications riches - ou RDA - prennent parfois le relais des interfaces riches (RIA). Par exemple, lorsque l'utilisateur se situe dans le train, ou plus généralement quand la connexion Internet n'est pas possible, le RDA a un intérêt puisqu'il peut fonctionner en mode déconnecté. Souvent, les interfaces RDA proposent davantage d'interactivité puisque le programme réside sur le PC. Les raccourcis claviers ou la saisie de masse tireront parti du RDA.

En développant une application RDA avec Java ou .Net, on bénéficie de mise à jour automatique à la Windows Update, Java Web Start ou Xul. Ainsi, avec la même interface et les mêmes fonctions que des architectures clients / serveurs, l'informatique évite d'avoir à résoudre des problématiques de déploiement.

Quelle analyse faites-vous des différentes technologies présentes sur le marché ?
Concernant Flash, c'est une technologie souvent associée au multimédia et manipulée par des profils de type graphistes. Ces compétences n'ont pas forcément les moyens de bâtir des interfaces graphiques avec des composants bien maintenus, un développement très propre. Les développeurs, quant à eux, n'ont pas voulu faire du Flash. L'offre Flex d'Adobe essaie donc de masquer Flash au développeur par l'intermédiaire de l'environnement Eclipse, mais jusqu'à présent le problème n'est pas réglé.

Ajax va permettre de travailler sur l'ergonomie des pages de manière à repousser les limites du HTML. Cependant, dès lors que cela devient trop sophistiqué, il faut recourir à Flash comme l'a fait Google avec son outil Google Finances. Peu de gens utilisent les fonctions ergonomiques d'Ajax à bon escient. Il sert d'abord à appeler des fichiers XML de manière asynchrone.

Peu de gens utilisent les fonctions ergonomiques d'Ajax à bon escient"
Chez Microsoft, le langage de description d'interfaces s'appelle XAML et il est prévu pour Windows Vista. Mais il s'agit plutôt de RDA. Coté RIA, la réponse s'appelle Windows Presentation Fondation / Everywhere. Il s'agit d'une alternative à Ajax ou Flash, compatible avec XAML et multi-plates-formes.

Peu d'entreprises développent en XUL en raison d'un problème de ressources et de compétences. C'est une belle technologie mais comme les compétences sont rares sur le marché, elle ne parvient pas à s'imposer.

Qui s'empare aujourd'hui du thème des clients riches en entreprise ?
Le RIA, qui concerne des pages Web pures, provient en majorité des gens des métiers qui le demandent pour leur intranet ou des applications spécifiques. L'objectif étant de faire évoluer les interfaces Web. Nous voyons même apparaître des portails compatibles Ajax comme SharePoint Portal Server.

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 Guillaume Plouin (SQLI)
 Alexis Moussine Pouchkine (Sun)

Les directions informatiques en ont entendu parler mais mélangent souvent les choses, elles ont besoin de décryptage de l'offre. Une fois que nous leur avons présenté les possibilités du client riche, elles constituent souvent leur propre RDA.

Quels sont les écueils d'un projet de client riche ?
Il ne faut pas négliger la réflexion sur l'ergonomie. La question qu'il faut se poser est : comment utiliser au mieux ces technologies Web 2.0 ?

La plupart des écueils concernent cette question, avec des entreprises qui reproduisent en Ajax des ergonomies Web classiques. C'est normal, les ergonomes Web se sont imposés en 10 ans certaines limites. Ils se retrouvent aujourd'hui confrontés de nouveaux à des interfaces plus complexes comme du temps des architectures client / serveur. Le challenge est un peu nouveau.

 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Guillaume Plouin est responsable de la veille technologique chez SQLI au sein du pôle conseil et formation.

Septembre 2001 Consultant architecte et responsable de la veille technologique SQLI
2001-2001 Consultant architecte au Studio, Lagardère Interactive Broadband
2000-2001 Coordinateur technique chez h3d SA
1997-2000 Responsable Web chez Statigest

   
 
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