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| Un projet d'entreprise avant tout |
| Répondant à des problématiques multiples, la refonte d'un site doit d'abord surmonter le poids de l'existant.
(27/11/2006) |
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Les années n'épargnent rien n'y personne, pas même nos constructions et vitrines numériques. Un site Web lui aussi subit les assauts du temps et poursuit son cycle de vie, suivant les méandres de l'évolution d'une entreprise. Au départ souvent simple plaquette commerciale webisée, le site a gagné ses lettres de noblesse pour devenir progressivement un outil stratégique.
Central pour les vendeurs détenant des boutiques en ligne, il l'est également pour nos administrations et la grande majorité des entreprises. Support de communication et de renforcement de l'image, interface d'accès à l'information, plate-forme de services et d'échanges, le site Web est un média privilégié de gestion de la relation avec l'internaute, qu'il soit citoyen, client ou partenaire.
Mais pour gérer cette relation de façon optimale, en réorganisant ou enrichissant le contenu, le site Internet ne peut être taillé dans le marbre. Bien au contraire, ses pans se doivent d'être malléables à volonté pour s'adapter à l'image et à l'activité des entreprises. Une refonte doit également marquer la volonté de répondre à une attente des utilisateurs, qu'ils soient collaborateurs dans le cas d'un intranet, ou clients.
La problématique d'un projet de refonte de site Web n'est donc pas unique. En effet, elle peut se motiver comme l'explique Isabelle Goanvic, conseillère référendaire, adjointe du service de documentation et des études pour la Cour de cassation de Paris, "par la volonté de moderniser la charte graphique et de faciliter la navigation ainsi que l'accès au contenu, tout en restructurant l'information et en intégrant un moteur de recherche".
Du côté de RFI (Radio France International), la dernière version du portail lancée en décembre 2005 était "un travail sur la charte graphique, mais aussi une réflexion sur les moyens de valoriser toute la richesse de nos 250 000 pages. L'idée était de donner un regard neuf sur la richesse du contenu grâce à une meilleure structure et valorisation des différentes entités alimentant le portail", relate son architecte d'entreprise, Olivier Bourrassé.
"Une volonté de moderniser la charte graphique et de faciliter la navigation"
(I.Goanvic - Cour de cassation de Paris)
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L'importance des contenus impose cependant de s'appuyer sur un outil de gestion de contenu (CMS), afin d'organiser, produire et gérer la vie des diverses informations publiées sur le site. Mais ce volume de données n'est pas sans poser des problèmes techniques et organisationnels lorsque vient la refonte et la nécessité d'assurer la reprise des contenus.
"La partie reprise de l'existant est sans doute le plus gros morceau lors de l'évolution du CMS. Il y a d'une part la partie données pures impactée par le changement du modèle de données : comment les données sont migrées d'un environnement à l'autre ? Mais il y a également la partie publiée sur le site dans le cas d'un nouvel affichage et formatage", explique Olivier Bourrassé.
"Une problématique supplémentaire par rapport à la création va consister en l'analyse d'impacts sur l'existant. Des impacts qui seront notamment technologiques, organisationnels, humains et juridiques", prévient-il également.
"Lorsque l'on part d'une page blanche, c'est plus facile, tout est à inventer. Lors d'une refonte, nous sommes confrontés à la problématique de l'inertie et de l'habitude. Il est souvent plus simple d'amener des outils quand rien n'était en place auparavant. La transition se gérera par des formations, des modules d'aide en ligne pour accompagner les utilisateurs dans la montée en compétence", poursuit Olivier Bourrassé.
"Il faut un pilote qui vienne de tout en haut pour pouvoir rendre des arbitrages"
(O.Bourrassé - RFI)
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Enfin, en s'octroyant une valeur stratégique au sein de l'entreprise, la gestion du site Web est sortie du giron des techniciens au profit des directions générales et métiers. La refonte est par conséquent, tout comme la création, avant tout un projet d'entreprise. Toutefois, la participation des directeurs techniques, DSI ou responsables de développement n'a pas été réduite à la portion congrue.
Ces derniers ont en effet toujours un rôle important à jouer dans la conduite de ces projets. "Nous avons travaillé en concertation avec le service informatique de la Cour de cassation qui apportait son conseil et son éclairage au fil de l'avancée du projet, notamment en validant la faisabilité. Son rôle était plutôt en consultation, tout comme il intervient concernant certains aspects des futurs développements", explique Isabelle Goanvic.
Et Olivier Bourrassé de rappeler que "la direction doit être présente sur les comités de pilotage. Il faut un pilote qui vienne de tout en haut pour pouvoir rendre des arbitrages qu'il soit d'image, de priorité ou d'organisation. Dans le cas d'une refonte, ce peut être ainsi de décider du positionnement de chacun. Tout le monde souhaite en effet être sur le portail et de préférence au milieu. C'est pourquoi il est important d'avoir des instances d'arbitrage."
La direction devra également accompagner le changement dans les méthodes de travail induits par l'adoption d'une solution de gestion de contenus. Les impacts organisationnels seront plus ou moins importants selon l'ampleur de l'écart entre l'ancien existant et le nouveau.
"Par exemple, si l'entreprise décide de faire de la vidéo, il lui faudra avant tout définir si les gens sont aptes à le faire, mais aussi s'ils sont désireux de le faire et si cela entre dans leurs fiches de poste. Les problématiques d'organisation de travail doivent être impérativement prises en compte au travers de l'analyse d'impact", insiste Olivier Bourrassé.
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Analyse