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Concurrence : le suspense selon Microsoft |
Juste à temps, Microsoft s'est soumis aux exigences de l'Europe en lui remettant une version révisée de la documentation technique réclamée depuis bientôt 3 ans pour une meilleure interopérabilité avec les produits concurrents.
(27/11/2006) |
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Claude Piéplu aurait certainement apprécié : telle une histoire de Shadocks, le feuilleton qui oppose la Commission Européenne à Microsoft sur les questions d'interopérabilité de ses produits avec les produits concurrents semble sans fin.
Et pour la deuxième fois en quelques mois, Redmond s'est plié aux exigences de Bruxelles quelques heures seulement avant l'échéance de l'ultimatum en transmettant à la Commission jeudi "une centaine de documents supplémentaires" selon le porte-parole de l'institution européenne. Des documents censés ouvrir l'accès aux protocoles de communication d'XP et Vista et ainsi permettre une interopérabilité totale entre les machines, quel que soit leur système d'exploitation.
Petit résumé des faits : en mars 2004, Microsoft est condamné par la Commission Europénne pour abus de position dominante. 497 millions d'amende et l'injonction formelle de modifier ses pratiques commerciales, notamment en fournissant au marché les données techniques nécessaires à rendre ses technologies interopérables avec les produits concurrents.
En décembre 2005, l'exécutif européen, sous l'égide de la commissaire à la concurrence Neelie Kroes, lassé d'attendre une hypothétique réponse du
géant du logiciel, lui lance un ultimatum. La menace d'une astreinte de 2 millions d'euros par jour de retard est même évoquée.
En janvier, Steve Ballmer décide de "lâcher du lest" en ouvrant une partie du code de son système d'exploitation Windows et en fournissant plusieurs centaines de documents. Une réponse "aussi insuffisante
qu'inadaptée" selon les propres termes du porte-parole de la Commission.
Le 31 juillet dernier, sous la menace d'une astreinte quotidienne de 3 millions d'euros à compter du 1er août et après avoir écopé d'une amende de 280,5 millions d'euros pour "non-respect persistant aux injonctions de la Commission", Microsoft
a cédé et fourni de nouveaux documents (lire la brève du 01/08/2006).
8 500 pages de documentation technique |
Toujours insuffisant selon la Commission. Microsoft devait donc rendre une nouvelle copie ce 23 novembre. Ce qu'il a fait au tout dernier moment.
Portant le dossier à plus de 8 500 pages, les commissaires parlent d'un examen des pièces de l'ordre "de plusieurs mois plutôt que de plusieurs semaines" afin de s'assurer de la complétude et de la conformité de la documentation supplémentaire.
Des pièces, disponibles sur demande selon Microsoft, que ne manqueront pas de réclamer les professionnels
du secteur afin de tester eux-même la pertinence des informations fournies.
Quoiqu'il en soit, le fin mot de l'histoire n'est donc pas pour tout de suite. D'autant que l'appel, interjeté par Microsoft auprès de la CJCE (Cour de Justice des Communautés Européennes) à l'encontre de la décision de mars 2004, n'a toujours pas permis de juger l'affaire au fond.
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