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| Linux : le poste client regorge de nouveautés |
| Face à Windows Vista, les distributions font valoir leur robustesse et leur sécurité. Elles ont nettement progressé en matière de gestion de parc, de reconnaissance du matériel et d'ergonomie.
(08/02/2007) |
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Alors que Windows vient de passer à la vitesse supérieure depuis la sortie officielle de la nouvelle version baptisée Vista (lire notre dossier du 31/01/2007), les distributions Linux pour le poste client continuent d'évoluer progressivement sur un rythme annuel, remportant désormais de beaux succès.
En effet, après l'Assemblée nationale, qui vient de lancer un appel d'offre pour équiper ses postes clients sous Linux, le groupe automobile PSA Peugeot Citroën vient d'entamer la migration de 2 500 serveurs et 20 000 postes clients sous le système d'exploitation libre (lire la brève 20 000 clients et 2 500 serveurs Linux chez PSA du 31/01/2007). Une petite révolution pour un produit d'abord considéré comme une solution d'infrastructure serveur, et sans référence dans le monde du poste client.
Les distributeurs y croient et portent désormais aussi leurs efforts sur ce nouveau marché, jusqu'alors très peu convoité. Novell avec Suse Linux Enterprise Server 10, Red Hat avec Red Hat Enterprise Linux 5, Mandriva 2007 ou encore Ubuntu 6.10 : tous disposent du potentiel pour séduire les administrateurs de parc en offrant un coût de possession de plus en plus bas.
"On ne peut pas encore parler d'une forte démocratisation. La majeure partie des applications n'est pas disponible sous Linux et les PC en supermarché sont toujours vendus avec Windows. Mais en entreprise, le constat est différent. Sur les déploiements de postes bureautiques génériques, le marché reste inerte", déclare Franz Meyer, directeur Europe du Sud pour Red Hat.
"En revanche, les déploiements commencent sur des postes spécialisés pour des commerciaux ou des banquiers. Ces postes là ne disposent que de quelques applications, d'un client de messagerie et d'un traitement de texte. Sur ces postes très simples, les déploiements de Linux commencent sur des tailles de parcs significatifs, de l'ordre du millier de postes. Pour donner quelques exemples de clients européens, je citerais : Mercadona dans la grande distribution en Italie, LVM qui est une société d'assurance en Allemagne, ou encore BPU une banque italienne", ajoute Franz Meyer.
| La gestion et l'administration de parc sous Linux désormais au niveau des exigences des entreprises |
Plusieurs facteurs expliquent ce nouvel engouement pour Linux. Tout d'abord, les outils d'administration et de gestion de parc ont profondément évolué ces trois dernières années. Ils s'appellent ZenWorks chez Novell, Pulse chez Mandriva, Kick Start et Red Hat Network, OCS Inventory ou GLPI, et proposent des fonctions de télédistribution, d'inventaire, de prise en main à distance, voire de gestion des images système chez Red Hat Network par exemple.
Mais outre les solutions Open Source, les grands éditeurs se sont également mis à l'heure du système d'exploitation libre, que ce soit chez Tivoli d'IBM, Patrol de BMC, Altiris, TNG ou CA. "Avant, ces outils ne s'occupaient que de la mise à jour du système. Maintenant, ils gèrent aussi bien la configuration, que l'installation, le provisionning, le monitoring ou le reporting", remarque Franz Meyer.
Le bureau de travail Linux a également bien changé depuis ses débuts, passant avant Windows et Mac OS à la navigation 3D grâce à XGL (lire l'article Linux en avant garde sur le poste client ? du 04/09/2006). Cette touche esthétique contribue à casser l'image d'un système réservé aux informaticiens, mais les vrais progrès sont ailleurs.
"Le support du matériel a évolué sous Linux. Depuis la version 2.4 du noyau et plus encore depuis la version 2.6, le matériel récent est bien reconnu, notamment les périphériques extérieurs en Firewire ou en USB. La configuration d'un réseau WiFi est très simple et la plupart des pilotes sont intégrés sur une distribution comme Ubuntu par exemple. La communauté sur cette distribution est d'ailleurs très dynamique et réactive en cas de problème", explique Michel-Marie Maudet, directeur général adjoint de Linagora.
| En cas de conflit, la résolution manuelle exige toujours une certaine connaissance technique |
Plus besoin non plus de passer par des fichiers de configuration ou des lignes de commande pour installer ces applications. La plupart des manipulations simples comme la configuration d'imprimantes, d'un réseau, d'Internet ou le changement d'un thème de bureau, passe désormais par un processus d'installation automatique à la souris.
En cas de conflit, cependant, la résolution manuelle exige toujours une certaine connaissance technique, mais elle fait alors intervenir les administrateurs systèmes et réseaux.
"Nous réalisons un travail de fond année après année sur les drivers, la gestion de l'alimentation et la veille, en plus de la robustesse et de la solidité du noyau Linux qui demeurent ses principaux atouts, avec la sécurité. Nous travaillons par exemple avec Intel sur son projet IAMT qui vise à faciliter l'activation de PC éteints à distance, et donc la gestion de parc", déclare de son coté François Bancilhon, P-DG de Mandriva.
La montée en puissance des applications Web, des connexions à distance et de la mobilité tend à effacer les différences entre les systèmes d'exploitation. Le poste de travail redevient un outil, une plate-forme d'accès vers des solutions indépendantes de la couche matérielle.
D'autre part, les applications Linux pour le poste client ont atteint un degré de maturité suffisant dans plusieurs domaines : Firefox comme navigateur, Thunderbird comme client de messagerie, OpenOffice comme suite bureautique. Les éditeurs tiers se rallient petit à petit à cette plate-forme, à l'image d'Adobe qui porte ses solutions PDF et Flash, ou de RealPlayer de l'éditeur RealNetworks.
| Les éditeurs propriétaires portent petit à petit leur offre poste client vers Linux |
Les grands ERP proposent également leur progiciel, que ce soit SAP, Oracle ou Cegid. Sur le marché des antivirus, des éditeurs comme Kaspersky, BitDefender ou McAfee ont déjà porté leur produit sur Linux.
La compatibilité des applications entre le monde Windows et Linux a d'ailleurs bien changé suite aux initiatives des formats ouverts demandés par les clients. OpenOffice avec son format ODF ou Samba pour l'échange de fichiers, peuvent recevoir indifféremment du contenu en provenance de l'un ou de l'autre système. Ne reste plus alors qu'à mener un projet de conduite du changement en entreprise.
"Les gens sentent bien qu'il y a une évolution du marché, et qu'il faut créer une alternative car leur cur de métier peut être mis en péril par la domination de Microsoft sur le poste client. Cela se vérifie avec Windows Vista où Microsoft se lance sur le marché des antispywares et des pare-feu personnels", analyse Franz Meyer (Red Hat).
Selon un sondage lancé par le site LinuxDesktop.com (association regroupant les industriels du logiciel informatique pour développer le poste client sous Linux) et ayant recueilli 15 000 votes, la distribution poste client la plus populaire en 2006 est Ubuntu avec 29,2% des votes.
Dans son sillage, elle aperçoit son proche parent Debian (12,2%), puis OpenSuse et Novell SLED (13%). Derrière ce trio de tête, Gentoo réalise un beau score (9,6%), Red Hat est à la traîne avec RHEL et Fedora (9%), Mandriva perd du terrain (4,8%), et Linspire (1%) et Xandros (0,8%) restent en retrait.
Ces résultats semblent assez parfois assez éloignés de la perception que pourrait avoir le grand public, étant donné le caractère assez technique de distributions comme Debian ou Gentoo, pourtant créditées d'un bon score.
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