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Gestion
de projet : forfait, régie ou... une 3e voie ? |
Face au duo des prestations en régie et au forfait,
le centre de services prend son essor. La régie demeure cependant le mode fourniture
préféré des sociétés françaises.
(16/02/2007)
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Qu'elles soient proposées en mode régie ou au
forfait, les prestations des sociétés de services
informatiques tendent à répondre au plus grand
nombre des besoins de clients internes par la mise à
disposition de ressources humaines immédiatement opérationnelles.
Mais dans cette inlassable course à l'efficacité
auxquelles participent directions métiers et informatiques,
ces deux modes de fourniture de prestations répondent
cependant à des préoccupations bien distinctes.
"Si
la régie ne s'oppose pas directement aux prestations au forfait,
le recours à l'offshore ou au nearshore poussent les
grandes entreprises vers davantage de forfait, bien que les
besoins en termes de proximité et d'assistance soient mieux
couverts en recourrant aux prestations en régie", estime
ainsi Renaud Gruchet, directeur business consulting de la SSII
Sopra.
Alors que le mode régie s'adressera plus naturellement
aux entreprises qui ne disposent pas d'un degré de maturité
particulièrement élevé en termes de gestion
de projet informatique, le mode forfait, lui, se destinera a
priori davantage aux entreprises rodées aux (fâcheux)
aléas de la gestion de projet.
"Lorsque l'entreprise dispose de directions des achats
structurés, elle s'orientera plus facilement sur une logique
au forfait où la notion de livrables nécessite une plus
grande formalisation de l'engagement que dans le cadre des prestations
en régie", poursuit Renaud Gruchet.
"40%
du marché des services informatiques s'effectue
en régie" (Dominique Raviart
- Ovum) |
"Les entreprises font généralement appel
au forfait lorsqu'elles travaillent sur un sujet dont l'ampleur
et le coût sont difficiles à estimer, ou quand les demandes
des clients en interne sont floues et changeantes", note
de son côté Dominique Raviart, consultant senior
au sein du cabinet Ovum.
Mais il serait toutefois un peu cavalier de penser que le mode
de fourniture de prestations au forfait s'impose sans conditions
au détriment de la régie. "Si la tierce maintenance
applicative et le développement applicatif ont tendance à passer
en forfait, n'oublions pas que 30% à 40% du marche des
services informatiques français correspond bien à
du travail en régie", rappelle le consultant.
Pourtant, au-delà de l'éternel clivage entre régie
et forfait, un inattendu mode de fourniture de prestations séduirait
en masse les entreprises. Le centre de services, tel est la
dernière tendance en matière de fourniture de
prestations informatiques ayant pour volonté de réunir
le meilleur des deux mondes et poussée - principalement
- par les grandes SSII.
"La tendance à venir s'inscrit dans la fourniture de prestations
en centre de services permettant d'un côté aux
prestataires d'industrialiser leur production et de l'autre
aux clients de poser des barrières en termes de partage des
responsabilités et de respect des délais de livraison",
annonce Sonia Boittin, directrice associée chez KLC.
"Le
centre de services implique une meilleure réactivité
qu'avec la régie ou le forfait" (Philippe
Launay - Sodifrance) |
Et de poursuivre : "avec cette troisième voie, comparable
à une sorte de contrat cadre, l'entreprise tente de trouver
un juste milieu entre le forfait et la régie dans la mesure
où elle raisonne désormais en termes d'unités d'uvre et non
plus de jours-hommes".
Un autre avantage d'un tel mode de fourniture des prestations
est qu'Il permet, par exemple, de prendre à la fois en
considération les problématiques en termes de
compétences humaines dédiées aux projets,
et de gommer dans le même temps les contraintes liées
aux infrastructures informatiques qui les sous-tendent.
"La particularité d'un centre de services est de mettre
à disposition les compétences humaines répondant à des besoins
multiples pour mener à bien les projets, mais également de prendre
en charge la gestion et la surveillance de l'infrastructure
technique de façon à part entière, en allouant notamment des
salles serveurs dédiées", complète
Philippe Launay, responsable des offres au sein de la société
de services Sodifrance.
Et le responsable de préciser : "le fonctionnement
en centre de services implique une meilleure réactivité que
dans le cadre de la régie ou du forfait car le client a désormais
accès en temps réel au suivi des projets, à la documentation,
ou aux copies d'écran, sans attendre la tenue des comités de
pilotage ou de suivi".
Tandis que le centre de services apporte sa griffe en matière
de gestion de projets, ses promoteurs ne doivent pas oublier
de cerner les évolutions des besoins des clients internes
désormais orientés vers une logique de résultats
plus que de moyens.
Pour autant, ce nouveau mode de fourniture se prête-t-il
légitimement à tous les types de projets ?
"Si l'approche centre de services constitue un terrain
de dialogue propice au rapprochement des parties prenantes et
à la compréhension de leurs enjeux réciproques, il n'en
reste pas moins qu'il se révèle plus adapté pour
des projets standardisés que pour du spécifique", tempère
ainsi Sonia Boittin.
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