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Les PME : le prochain marché de l'offshore ?
Après les grands comptes, les PME françaises pourraient se lancer dans l'externalisation lointaine de leur informatique. C'est en tout cas ce qu'espèrent les sociétés de conseil en offshore, qui tentent de lever les dernières barrières.   (08/03/2007)
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En France, le Syntec informatique estime que moins de 2,5% des contrats d'externalisation concernent des pays offshore. Cette part de marché, encore marginale par rapport à des pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, pourrait toutefois passer à près de 5% en 2010 estime le syndicat professionnel des SSII. Or, si une marge de croissance existe toujours chez les grands groupes, l'avenir du marché de l'offshore passe aussi par les PME selon les sociétés de conseil.

"Sur les 2,5% de projets externalisés reconnus, ne sont concernés que les grands comptes ou presque. Dans l'esprit des informaticiens, l'offshore est encore synonyme de grandes SSII comme Accenture, de grands comptes et de projets faramineux qui demandent des moyens aussi faramineux", analyse Michel Brock, gérant de la société de conseil en prestations offshore, MB Conseil.

Plusieurs facteurs expliquent cet état de fait. Les grandes SSII se sont appropriées le marché et ont confisqué les plus grands plateaux offshore dans le monde. Les acteurs locaux ont donc adapté leur offre pour répondre à un marché de masse, laissant peu de place aux petits projets des PME. D'autre part, les PME se montrent plus réticentes à faire appel à l'offshore en raison des premiers échecs des grands groupes.

Les SSII de taille moyenne ou modeste n'ont, en règle générale, pas essayé de s'accaparer ce marché, déjà trop occupées par leurs contrats en France. Certains acteurs disposent pourtant de filiales à l'étranger dans des pays à bas coûts, mais la concrétisation d'une offre offshore dédiée aux PME tarde à venir. Les pure players de l'offshore, eux, s'engouffrent dans la brèche d'autant plus que les PME ne sont pas encore autant sensibilisées que les grands comptes aux règles de l'externalisation, et que les grandes SSII ont remporté le marché des grands comptes et ne leur laissent que des miettes.

"En France, les PME sont très peu préparées à l'externalisation. Dans 95% des cas, elles ne disposent pas de cahier des charges ou alors elles rédigent des documents insuffisamment détaillés. Elles ne sont pas non plus organisées en interne pour traiter ce type de projet, et rédiger ce genre de spécifications. Avant de penser externalisation en espérant gagner 60 à 70% tout de suite, il faut penser spécifications", estime Alexandre Lemaire, gérant du cabinet de conseil Externalisation-Offshore.

Le choix du sous-traitant : une étape délicate à gérer pour les PME
L'offshore les attire cependant à l'occasion de projets ponctuels de développements où, soit elles ne disposent pas du temps nécessaire, soit elles ne possèdent pas les compétences suffisantes. Leurs clients grands comptes les poussent d'ailleurs à s'informatiser massivement pour être compatibles avec leur système d'information, entraînant des projets parfois coûteux et très structurants qui se prêtent assez bien à l'externalisation.

Un autre défi à relever pour passer à l'offshore concerne le choix du sous-traitant, selon les cabinets de conseil. "Pour les grandes entreprises, le choix se passe généralement entre les SSII de taille mondiale. Pour les grandes PME en revanche, c'est souvent le bouche à oreille qui permet de savoir quel prestataire est sérieux ou pas. Les dirigeants n'ont souvent pas le temps d'évaluer ce critère", explique Alexandre Lemaire.

Pour y faire face, les cabinets de conseil se pose en intermédiaire, assurant la gestion de projet et l'organisation tout en laissant la communication directe s'installer entre le client et le sous-traitant. "Nous les rassurons sur la qualité des prestations et les délais. Au lieu de démarrer sur des gros projets, nous leur conseillons de partir sur des petits projets pour évaluer le prestataire", ajoute Alexandre Lemaire.

Une autre solution consiste à sortir des modèles imposés par les grands groupes, à savoir CMMI ou les normes de qualité ISO, souvent inadaptés à des projets à taille humaine. Les cabinets de conseil recommandent plutôt de s'en tenir aux méthodes traditionnelles de gestion de projet, tout en insistant auprès du sous-traitant sur les priorités de l'entreprise et son cœur de métier.

Une autre solution pour vaincre la peur de l'échec consiste à partir sur de nouvelles destinations offshore, loin des gros centres de développement. "Je dis aux patrons de PME : n'allez pas empiéter sur le marché des gros qui travaillent en Inde, en Chine et demain en Europe de l'Est ou au Maghreb. Vos projets s'adressent à de petites sociétés, et emploieront généralement moins d'une dizaine de personnes pendant 18 mois. Les gros sous-traitants ne sont pas taillés pour répondre à votre demande", insiste Michel Brock.

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Le dirigeant de MB Conseil préconise notamment de rester sur des pays francophones, ou tout du moins disposant d'une culture proche de la culture française, par exemple les Iles Maurices ou Madagascar. Le décalage horaire est également une donnée à prendre en compte, de même que le droit international appliqué sur les contrats d'externalisation.

Les grands comptes pourraient également trouver leur compte dans ces nouveaux projets offshore, pour externaliser leurs petits projets qui ne trouvent généralement pas preneurs, ni en interne, ni auprès des grands sous-traitants habituels.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire DSI
 
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