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Jérôme Carpentier
PDG
AMD France |
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Jérôme Carpentier
"Notre ambition 2008-2009 est d'atteindre 30% de parts de marché au niveau mondial, tous segments confondus"
Concurrence, partenariats, rachats, positionnement de la gamme et des prix : Jérôme Carpentier, PDG d'AMD France a répondu aux questions des internautes sur la stratégie du fabricant de micro-processeur.
15/06/2006 |
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Que va faire AMD face à la nouvelle menace Intel avec les Core 2 Duo ?
Jérôme Carpentier. Ce n'est une nouvelle menace puisque AMD est présent sur le marche du multicoeur depuis plusieurs mois et sur plusieurs segments de marché. L'avenir pour AMD se situe dans une évolution vers le multi coeur. Le dual core est présent sur le marché des serveurs et des desktops depuis déjà plusieurs mois.
Intel a deux produits coté serveur, Xeon et Itanium, et vous un seul. Est-ce que vous auriez intérêt à sortir un nouveau produit ?
AMD prône la compatibilité évolutive 32/64. Opteron est présent aussi bien en entrée de gamme avec les séries 100 qu'en haut de gamme avec les Opteron series 800 : donc une couverture suffisante pour ne pas nécessiter de nouveau produit pouvant semer la confusion auprès de nos clients.
Qu'en est-il de votre stratégie dans le double coeur et au-delà ?
La stratégie d'AMD est le multi coeur : le double coeur actuellement présent sur le marche n'est qu'un début et l'évolution future nous conduira certainement vers le quadri coeur à moyen terme.
Quelles sont les grandes manoeuvres d'AMD à venir ?
La stratégie d'AMD repose sur 3 axes : maintien de nos positions dans le domaine du grand public (+50% en moyenne au niveau mondial), continuer la pénétration du segment "entreprise" initié grâce au succès de l'opteron (+ ou - 20% en 3 ans), tout en maintenant nos produits desktop et portables. Enfin, contribuer à l'accès à Internet pour le plus grand nombre par notre initiative baptisée 50x15, soit 50% de la planète connectée avant 2015.
L'accord avec Dell, est-ce un aboutissement pour vous ?
Un début..... On commence par les serveurs 4p "haut de gamme" en principe livrable fin 2006. L'expérience avec nos autres clients OEM stratégiques montre que les portefeuilles produits se sont toujours développés par la suite.
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 Avec Dell, nous commencons par les serveurs 4p haut de gamme en principe livrable fin 2006" |
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On a vu pas mal de changements au niveau des constructeurs qui basculent d'un partenariat Intel vers AMD (ex : Dell), qu'en pensez vous et quels sont vos objectifs ?
Notre vocation est de prendre en considération les demandes de nos clients -les constructeurs- et des "clients de nos clients". Nous leur amenons une différentiation par rapport à la compétition et une valeur ajoutée certaine en termes de performance/watt, sujet prioritaire des directions informatiques.
Un partenariat avec un acteur des semi-conducteurs est-il envisageable ? Avec un autre acteur qu'IBM pour minimiser les coûts de fabrication ?
Ce n'est pas d'actualité. Notre capacité de production actuelle et à venir, y compris dans un contexte de gain de parts de marché, nous permet d'envisager l'avenir avec sérénité.
Vous êtes le n°2 mondial des microprocesseurs. Comment allez-vous faire pour passer 1er ?
Continuer sur notre lancée tout en restant humble ! Plus sérieusement en associant innovation et réponse aux problématiques de nos clients (performance, coût de possession optimisé, retour sur investissement, évolutivité, plate-forme ouverte, partenariats....). L'ambition 2008-2009 est d'atteindre 30% de part de marché au niveau mondial et tous segments confondus.
Confirmez-vous la baisse des prix de vos produits pour faire face aux nouveaux produits d'Intel ?
Non. Notre politique de prix ne repose pas sur un calendrier pré-établi. Nous ne sommes pas favorables à une surenchère en la matière. Nous préférons apporter de nouvelles solutions, de nouvelles technologies dans un cadre de prix maîtrisé plutôt que de surenchérir à la baisse.
AMD remonte dans les bénéfices. A votre avis, pour combien de temps ?
A la fin du 1er trimestre 2006, nous étions pour l'activité processeurs (hors mémoires flash - Spansion-) au 11ème trimestre consécutif de croissance sur le revenu et la marge. L'entrée en bourse de Spansion (filiale consacrée aux mémoires flash) en décembre 2005 a donné au marche une image très claire de la performance des processeurs AMD.
Quelle est votre stratégie sur le front des supercalculateurs ?
Le marché des supercalculateurs a été l'un de ceux où le succès de l'Opteron a été le plus rapide (nombre de références dans les universités et centres de recherche). L'exigence de ce marché en terme de ratio prix / performances et performances / watts a ensuite permis une entrée notable dans le marché de l'entreprise.
Qu'en est-il de vos relations avec Sun ?
Très bonnes aussi bien au niveau du siège aux Etats-Unis que dans chacune des régions géographiques. Nos équipes respectives sont présentes ensembles chez les clients, les partenaires, les ISV et Sun voit en Opteron un moyen d'attaquer de nouveaux marchés sur lesquels ils étaient auparavant absents.
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Notre avenir dépend du maintien de l'équilibre entre les OEM internationaux, locaux et le channel" |
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Qu'envisagez-vous de faire pour soutenir le channel français ?
Le channel (le marché de la distribution) représente une part importante des revenus d'AMD et le seul moyen d'accéder à un plus grand nombre de clients. Notre avenir dépend du maintien de l'équilibre entre les OEM internationaux, locaux et le channel. D'ailleurs AMD France dispose d'une équipe et de moyens dédiés à ce canal.
Comment fixez vous vos prix ? Par rapport à Intel ?
Par rapport à la valeur qu'apportent nos produits à nos clients. Notre technologie doit répondre à leurs préoccupations : architecture ouverte, compatibilité ascendante 32-64 bits, multi-coeurs... toutes ces évolutions sont créatrices de valeur : c'est ce qui compte pour l'utilisateur qu'il soit côté grand public ou côté entreprise.
Combien de temps vous faut-il en moyenne pour rentabiliser un nouveau processeur ?
Il n'y a pas de moyenne. Ce qui compte, c'est l'outil de production qui en permanence doit évoluer pour supporter les innovations technologiques (200mm 300mm pour les wafers), passage de 90 à 65nm, puis de 60 à 45nm. AMD investit en permanence sur son outil de fabrication : Dresde en Allemagne où sont fabriqués tous les processeurs AMD64 a reçu des investissements de 8 milliards de dollars depuis 1999, date de la première implantation. C'est la capacité d'investissement qui traduit la volonté d'innovation de l'entreprise.
Comment fixez-vous vos prix entre le channel français (si vous souhaitez le soutenir) et les brands ?
On ne communique pas sur notre politique de prix afin de préserver nos relations avec nos partenaires respectifs, et ce quelques soient les canaux de vente concernés.
Henri-Richard, vice-président d'AMD à laisser entendre qu'AMD pourrait se lancer dans le marché lié aux calculs physiques dans les jeux 3D. Avez-vous des détails ?
Nous sommes présents sur ce marché via des partenariats avec des acteurs comme ATI, Nvidia, SIS, VIA. C'est l'avantage d'une architecture ouverte - hyper transport - que de pouvoir établir de tels partenariats. Les fondamentaux d'AMD restent centrés autour du processeur X86.
AMD c'est combien de salariés en France et dans le monde ? Y a-t-il des opportunités d'emplois en France ?
Une trentaine en France et un peu plus de 11 000 dans le
Monde. AMD France embauche effectivement.
Jérôme Carpentier : Merci à tous et allez la France !
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Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Jérôme Carpentier, est PDG d'AMD France.
2003-2006 Directeur commercial EMEA chez AMD France
2000-2003 Directeur Europe du Sud chez Vitria Technology
1996-2000 Directeur de division chez CA
Et aussi diplômé de l'Institut supérieur de commerce
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