CHAT 
 
Jean-Michel Franco
Directeur des Solutions
Business & Decision
Jean-Michel Franco
"Il manque aux offres de BI Open Source le soutien de grands acteurs"
Avec le rachat d'Hyperion par Oracle, le créneau de la Business Intelligence poursuit sa consolidation. A l'occasion de ce chat, le nouveau directeur des solutions de la SSII a détaillé sa vision des solutions et des méthodes pour bien aborder un projet décisionnel.
08/03/2007
 
Comment réagissez-vous au rachat d'Hyperion par Oracle  ?
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 Business & Decision
Jean-Michel Franco La nouvelle n'est pas surprenante en soit, car on sentait le marché se consolider. C'est plutôt bien joué de la part d'Oracle, d'une part parce qu'il renforce sa plate-forme avec des solutions de gestion budgétaire, consolidation et planification budgétaire. C'est aussi une acquisition qui le rapproche des fonctionnels, notamment du côté des directions financières.

Quels seront les impacts de cette opération sur les clients Hyperion ?
Il est encore trop tôt pour se prononcer, dans la mesure où Oracle n'a pas dévoilé ses plans. Mais, Oracle, avec sa stratégie "application unlimited" a montré qu'il savait écouter les clients des sociétés qu'il rachète. Oracle cherche à mon sens dans cette opération à acquérir une base clients plus encore qu'une technologie, ce qui est plutôt rassurant pour la base installée.

Pensez-vous que SAP va réagir au rachat d'Hyperion, et de quelle manière ?
C'est difficile à dire, car SAP n'a pas pour habitude d'acquérir des entreprises pour sa base client. Or, il dispose d'une technologie et d'une gamme d'applications décisionnelle déjà étoffée, qu'il vient du reste de renforcer avec l'acquisition de Pilot Software. Ce qui est probable c'est que SAP renforce sa structure commerciale autour de la business intelligence et ses partenariats, de manière à protéger sa base installée.

Que pensez-vous des outils BI de Microsoft ?
Nous réalisons de plus en plus de projets autour de cette offre, souvent des projets d'assez grande envergure chez de grands clients. L'infrastructure est puissante et bénéficie des environnements .NET pour développer le back office du système décisionnel.

La partie outil a été récemment renforcée et l'offre Microsoft Office PerformancePoint sort dans la seconde partie de l'année. Nous testons actuellement de très près la composante d'élaboration budgétaire. Aujourd'hui l'offre est complète et assez bien intégrée

   
  Nous regardons ce qui se passe autour de l'Open source, mais restons prudents"
Quelle est l'avenir de l'Open Source dans la business intelligence ?
Les première offres arrivent tout juste sur le marché. Il leur manque à mon sens le soutien de grands acteurs pour en garantir la pérennité, comme dans le monde des systèmes d'exploitation, des bases de données ou des environnements de développement. Dans le domaine de la BI, ce soutien est nécessaire, car une offre BI doit s'adosser à un existant très hétérogène, notamment en termes de systèmes sources.

Il faut donc développer et faire vivre de manière permanente des connecteurs, des adptateurs, etc, pour pérenniser le système décisionnel. En définitive, nous regardons ce qui se passe autour de l'Open source, mais restons plus prudents pour les adopter massivement que dans le domaine de l'e-business ou nous réalisons déjà beaucoup de projets sur les technologies LAMP.

D'un coté l'open source de l'autre la concentration, comment va s'organiser le marché ?
Le marché va s'organiser d'abord autour de plates-formes décisionnelles fédératrices, proposées par des acteurs généralistes, par un ou deux spécialistes, et peut être par une infrastructure open source. Sur ces plates-formes, seront proposées des solutions technologiques complémentaires, mais aussi et surtout des applications métiers.

Ces applications métiers seront proposées par les éditeurs de plates-formes, par des éditeurs tiers, ou seront développées en spécifique par des intégrateurs ou par le client lui-même.

Aujourd'hui, où en est précisément l'offre BI pour les PME ?
Il y a deux types de besoin ; le premier correspond aux PME qui disposent d'un existant homogène, un ERP ou une solution complète pour son secteur. Ces PME souhaiteront alors que la BI soit embarquée dans des solutions transactionnelles et soient pré configurées par leur éditeur d'ERP ou par un intégrateur spécialisé sur leur secteur.

A l'opposé, les PME qui disposent d'un existant hétérogène utilisent la BI comme un pivot stratégique pour unifier leur système d'information. Elles sont prêtes alors à investir un peu plus dans la conception et la mise en oeuvre de leur système.

Quels sont les derniers projets que vous avez signés ? Dans quel sens va le marché ?
Dans les grands comptes, la business intelligence devient un pilier du système d'information, alors qu'elle était jusque là développée pour enrichir celui-ci. On voit donc des projets de taille plus importante, qui visent à installer la business intelligence dans l'entreprise. Par exemple, nous avons signé aux Banques Populaires un contrat de centre de service : nous accompagnons la constitution d'un centre de compétence BI, structure permanente dédié à la gestion des systèmes décisionnels à l'échelle de l'entreprise.

Ce que la banque attend de nous c'est d'accompagner ses initiatives Business Intelligence en nous adaptant à la demande en termes de ressources, dans le cadre de contrats de service bien définis. Deuxième exemple, ce que nous réalisons chez Canal+. Ici, nous sommes dans un projet CRM complet, dont la dimension Business Intelligence est prépondérante. Il est intéressant de voir que les clients mettent donc de plus en plus la BI au coeur de leurs enjeux ; ce n'est plus la cerise sur le gâteau.

   
  Les dirigeants ont une très forte attente vis-à-vis de l'informatique dans cette capacité à délivrer les indicateurs dont ils ont besoin"
Où se situe votre offre par rapport à des concurrents comme Micropole Univers ?
Nous nous définissons comme multi-spécialiste, avec des spécialités sur la BI, bien sûr, mais aussi sur le CRM, l'e-business, la gestion des risques et des mises en conformité, ou les applications sectorielles (sciences de la vie, banque...).

Dans le cadre de ses spécialités, nous avons l'ambition de gérer l'ensemble d'un projet, depuis le conseil en management (au travers de notre filiale Infineo), la gestion du projet proprement dit, mais aussi la gestion du changement ou l'hébergement.

Ceci nous permet par exemple de proposer des offres "on demand" pour la gestion de la consolidation financière et statutaire, combinant étude des besoins, paramétrage et hébergement.

Vous faites, c'est votre site qui le dit, de la TMA, pour, notamment, aider les collectivités à mettre en œuvre l'administration électronique. pouvez-vous nous en dire plus sur cette activité ?
Notre offre e-business a effectivement développé une activité dédiée aux collectivités locales. Comme je viens de l'indiquer, sur cette offre comme sur les autres, nous pouvons combiner conseil, hébergement, TMA, etc. Sur les collectivités territoriales nous sommes par ailleurs engagés sur l'initiative Open Source Web CT, et sur des initiatives comme achat-ville.com, qui permettent aux commerçants d'une ville de faire des affaires en ligne.

Comment sensibiliser une direction générale aux approches BI / pilotage de la performance ? Par la formation ? Par du concret ?
Un dirigeant est par nature sensible au principe de pilotage de la performance. Par contre, il est encore sceptique sur la capacité des systèmes d'information à y répondre. Le Cigref, avec McKinsey, avaient d'ailleurs mis en évidence ce décalage.

Les dirigeants ont une très forte attente vis à vis de l'informatique dans cette capacité à délivrer les indicateurs dont ils ont besoin, mais ils estiment que leur système d'information n'y répond pas encore. Le challenge est donc de convaincre les dirigeants que l'on est désormais en mesure de fournir des systèmes d'information complètement alignés sur leurs enjeux et qui mettront la technologie au service de ceux-ci, pas au premier plan.

Je suis en charge d'une force de vente de 500 personnes et nous avons encore des fichiers Excel pour faire nos reporting, cela prend un temps fou, que me conseillez-vous comme première étape ?
Au vu de la dimension de votre équipe, je ne doute pas que les informations sur les ventes et sur le pipeline figurent dans un système d'information transactionnel. Dans ce cas, est-il complexe d'en extraire les informations et de commencer une première initiative, même légère pour les rendre disponible à vos commerciaux ?

   
  Nous commençons à réaliser en offshore des projets décisionnels avec des technologies moins répandues"
Quelle place tient l'offshore dans le modèle et la stratégie de Business & Decision ?
Business et Decision a une vocation internationale, et nous avons d'ores et déjà des implantations organisées pour l'Offshore, notamment en Afrique du Nord, aux Iles Maurice, ou en Inde (pour l'activité ERP).

Nous réalisons des projets Offshore pour les développements spécifiques e-business (Java, PHP, etc.) et commençons à réaliser des projets décisionnels avec des technologies moins répandues, comme récemment avec Informatica et Microstrategy.

Sur certaines activités "répétables", comme par exemple les montées de version de plates-formes BI ou CRM, nous considérons par ailleurs que l'offshore est un bon moyen d'industrialiser nos offres, et de limiter les coûts sur certaines parties d'un projet.

Pensez-vous que la consolidation du marché va se poursuivre ? Quelle va par exemple être la stratégie de BO dans les prochains mois ?
Oui, la consolidation va se poursuivre et les spéculations ont déjà commencé. La question désormais, c'est de savoir qui vont être les quatre ou cinq acteurs qui vont fédérer le marché autour de leurs plates-formes.

Les candidats sont Microsoft, IBM, SAP, Oracle et peut être HP en ce qui concerne les généralistes ; pour les spécialistes, on pense à Business Objects, Cognos, et SAS. Il n'est pas exclu qu'un des trois derniers soit acquis par les cinq généralistes cités. Il n'est pas non plus exclu que ces trois acteurs décident d'en acquérir d'autres pour renforcer leur offre ou distancer leurs pairs.

 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Jean-Michel Franco a rejoint Business & Decision en janvier 2007. Il était auparavant responsable marketing produits chez SAP. Avant de rejoindre SAP, Jean-Michel Franco a entre autres travaillé chez EDS déjà sur les problématiques de Business Intelligence. Il est d'ailleurs l'auteur de deux ouvrages sur les entrepôts de données.

   
 
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