EMPLOI
L'insourcing, contrepoids à l'offshore ?
Selon des analystes américains, l'offshore et la globalisation des marchés mondiaux auraient permis de développer un mouvement parallèle, porteur de création d'emplois, l'insourcing. Explication.  (19/11/2004)
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Dossier Externalisation IT
En marge de l'offshore et de la poursuite de la fuite d'emplois des Etats-Unis à l'étranger, des analystes américains commencent à étudier un phénomène qui tend à s'affirmer, l'insourcing.

Mais qu'appelle-t-on insourcing ? En France, le terme (internalisation) désigne le forfait d'exploitation, ou le fait pour une entreprise de confier à un tiers la gestion de tout ou partie d'un site, mais à la différence de l'outsourcing, la gestion s'effectuant sur les lieux mêmes de l'entreprise, sans reprise d'actif ni de personnel, le prestataire installant ses propres équipes dans les murs de son client. Aux Etats-Unis, le terme qualifie davantage la création de filiales et d'emplois sur le sol américain par des entreprises étrangères.

Et les analystes commencent à spéculer sur le point de savoir si ces emplois entrant pourraient compenser les emplois high-tech qui sont exportés vers l'étranger.

Matthew Slaughter, professeur à Dartmouth (Etats-Unis) a réalisé une étude intitulée Insourcing jobs: making the Global Economy Work for America qui décrit l'impact de l'emploi de travailleurs américains par des sociétés étrangères sur l'économie américaine. Ces dernières emploieraient 5% des employés du privé (contre 3% en 1987) et auraient déboursé pas loin de 307 milliards de dollars en terme de salaires, 6% de plus que la totalité des salaires du secteur privé aux Etats-Unis. "L'outsourcing s'est globalisé, indique Matthew Slaughter, mais il est important de comprendre comment les entreprises étrangères peuvent également contribuer à l'économie américaine".

La création par des sociétés informatiques étrangères de filiales aux Etats-Unis est, selon les analystes, une conséquence directe de la globalisation et de l'interdépendance croissance des marchés mondiaux. D'ailleurs, nombre de ces entreprises que embauchent des salariés américains sont basées en Inde, pays qui est en même temps la première destination offshore des emplois informatiques américains.

Le phénomène est confirmé par une étude émanant de Bruce Bartlett, directeur d'études au sein du NCPA (Centre Nationale d'Analyse Politique) de Dallas. Selon lui, les emplois créés par les entreprises étrangères auraient même progressé à des taux plus élevés que ceux supprimés du fait de l'offshore. Il y aurait 82% d'augmentation des emplois "insourced" comparés à la croissance de 23% de ceux "outsourced".

D'après l'étude de Slaughter, les filiales emploieraient environ 5,4 millions d'américains et les rémunèreraient 31% de plus que les sociétés américaines. Mais selon Stan Lepeak, vice président du Meta Group et cité par le journal Itmanagement, "l'insourcing ne va pas équilibre l'outsourcing. Les emplois IT deviennent globalisés et le résultat c'est qu'un grand nombre d'emplois vont être déplacés".

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Les emplois qui seront créés et ceux qui sont réalisés en offshore ne sont pas les mêmes, la plupart des emplois offshorisés sont des tâches simples alors que ceux créés par les sociétés étrangères sont davantage des postes de managers et de commerciaux. Cela expliquant les disparités de salaires.
 
 
Laëtitia BARDOUL, JDN Solutions
 
 
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