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Georges Planelles
Fondateur, consultant
Kelyos |
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Georges Planelles
"Un recruteur m'a dit : à votre âge, vous êtes foutu pour l'informatique, il faut vous recycler !"
Licencié à 49 ans, après 22 ans d'expérience, cet ancien DSI a passé 18 mois à chercher un autre poste dans l'informatique. Il a fini par créer sa propre société de services.
08/11/2004 |
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Emploicenter. Quand avez-vous été en situation de recherche d'emploi ?
Georges Planelles. En 1990, j'ai rejoint une société de services, Green Informatique, en tant que directeur informatique et technique. L'entreprise qui ne comptait arlos que 4 employés a atteint 350 collaborateurs à mon départ. Quand elle a été rachetée par la SSII Focal, le poste de directeur technique était déjà occupé dans la maison-mère, j'ai donc été licencié. J'ai ainsi débuté ma recherche d'emploi fin octobre 2002.
Quelles démarches avez-vous mises en place pour retrouver du travail ?
Durant les neuf premiers mois, j'ai répondu à toutes les annonces qui m'intéressaient sur la France entière, mais je n'avais que 10% de retour et en général négatif. Après mes envois, je tentais d'obtenir au téléphone les recruteurs, essentiellement des cabinets de recrutement, mais c'était difficile. Il était compréhensible qu'ils ne pouvaient pas répondre à tous les candidats.
En général, la réponse qui m'était apportée était que d'autres profils correspondaient davantage. Je postulais essentiellement à des postes de direction informatique ou de projets. J'ai également utilisé mon réseau, rebondissant de contact en contact mais sur les 150 personnes que j'ai dû rencontrer, je n'ai eu qu'un entretien pour un poste qui finalement n'a pas été pourvu.
Quelles sont, selon vous, les raisons pour lesquelles vous n'étiez pas retenu ? Pensez-vous que ce soit lié à vos prétentions de rémunération ?
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 Face à l'insuccès de mes recherches, j'ai décidé de créer ma propre société" |
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J'avais revu à la baisse mes prétentions, d'environ 30%. Je touchais 450 KF et j'étais prêt à descendre à 300. Mais je ne pense pas que ce critère soit en cause, puisque lors des deux entretiens que j'ai obtenu, le salaire n'a jamais été évoqué. Il s'agissait à chaque fois du premier entretien, le sujet n'était donc pas abordé. Je n'aurais pas pu être jugé sur ce point.
On m'indiquait à chaque fois que d'autres profils étaient plus adaptés sans me donner de précision. J'ai appris que la plupart du temps, les cabinets de recrutement avaient des cahiers des charges résumant les profils souhaités et que l'âge limite demandé était en général de 40 ans, parfois 45... Je me souviens qu'un recruteur m'a dit un jour au téléphone :"à votre âge vous êtes foutu pour l'informatique, il faut vous recycler !".
Qu'avez-vous entrepris par la suite ?
Face à l'insuccès de mes recherches, j'ai décidé de créer ma propre société. Grâce à mon réseau, j'avais rencontré des DSI et plusieurs m'ont indiqué qu'ils n'avaient pas de place pour moi en tant que salarié mais que mes compétences étaient susceptibles de les intéresser sur des missions ponctuelles, de quelques jours à quelques mois. Les démarches entreprises pour trouver un travail m'ont servi pour la prospection commerciale, j'avais appris à prendre contact avec des gens que je ne connaissais pas pour obtenir des rendez-vous. J'ai pris ma décision en mai dernier et monté une SARL en septembre.
Globalement, que pensez-vous de la situation pour les "seniors" dans l'informatique en France ?
Elle est sinistrée, les gens ont intérêt à bien s'accrocher à leur poste. Avec les prochains départs en retraite, on dit que de nombreux postes vont être disponibles mais à mon avis ils vont être comblés par le bas, par les plus jeunes. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'opportunités pour les seniors dans le secteur sauf pour les managers de haut niveau.
Pour ma part, compte tenu de mon âge et de la situation du marché, je n'avais que deux possibilités : me recycler et partir sur autre chose, ou tenter de créer ma propre structure. Mon métier me plaît et je ne vois pas pourquoi je devrais en changer pour de simples raisons d'âge ou de surcompétences. Je préférais tenter l'expérience et me mettre à mon compte. |
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Propos recueillis par Laëtitia BARDOUL, JDN Solutions |
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