INTERVIEW 
 
Olivier Cerbeland
Responsable France des offres de conseil HCM (gestion du capital humain)
IBM Business Consulting Services
Olivier Cerbeland
"Il faut enregistrer la connaissance avant qu'elle ne disparaisse"
Le DSI joue un rôle clé dans les dispositifs d'analyse des compétences à retenir et des savoir-faire à sauvegarder. Le lien avec les retraités doit également pouvoir être conservé.
07/10/2005
 
Enquête Papy Boom
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IBM Global Services
JDN Solutions. Comment appréhendez-vous la question du papy boom ?
Olivier Cerbeland. En préambule, je crois qu'il est important de dire que les directions des systèmes d'information ne sont pas véritablement impactées par ce phénomène. La population y est assez jeune, les technologies évoluant vite. Les recrutements de jeunes salariés sont réguliers, on ne vieillit pas dans une DSI !

Le problème est plus large, il est à considérer au plan mondial. Il concerne tous les pays industrialisés, à l'exception de l'Inde et de la Chine. Une étude des Nations Unies indique que le pourcentage de personnes de plus de 60 ans sera de 21% en 2050, alors qu'il était de 10% en 2000 et de 8% en 1950. Le ratio entre les personnes âgées de 15 à 64 ans et celles de plus de 65 ans était en 1950 de 12 pour 1 et, en 2000, de 9 pour 1. Il sera de 4 pour 1 en 2050 !

Quelles sont dès lors les stratégies à mettre en place par les entreprises ?
Les mesures sont simples. J'en vois principalement six. La première est de modifier leur site de recrutement. Il faut désormais penser au recrutement de personnes plus âgées. Les sociétés parlent toujours de recruter des jeunes, il y a un changement de culture à opérer.

La deuxième est de retenir les employés à valeur ajoutée. Il ne faut retenir que les bons, ceux dont les compétences sont rares et critiques. Les modalités de travail qu'on leur propose sont à revoir, de nouveaux fonctionnements sont à utiliser, comme le temps partiel, le travail à distance, le statut de free lance, etc. Tout cela sort du travail 5 jours 7, "x" heures par semaine.

Il faut ensuite enregistrer la connaissance avant qu'elle ne disparaisse. Si on arrive à transférer la compétence vers d'autres personnes, on a rempli sa mission. Il faut également mettre à jour les compétences des employés en continu, tout au long de leur parcours. Les technologies de knowledge management, de travail collaboratif, de messagerie instantanée sont là pour le permettre.

  Il est important de réfléchir à la coexistence multigénérationnelle"
Derniers points : il faut réfléchir à la façon dont on facilite la coexistence multigénérationnelle. L'écart type entre les générations s'accroît, les modes de fonctionnement et de communication ne sont pas du tout les mêmes, ce qui peut s'avérer compliqué. Enfin, il faut s'assurer que les employés âgés soient capables d'utiliser les nouvelles technologies : leur vue, leur motricité, l'accessibilité aux applications, etc. sont des questions à aborder.

Sur quels points technologiques la coexistence multigénérationnelle peut-elle par exemple achopper ?
Prenez l'e-learning. Les jeunes sont tout à fait preneurs de réunions sur Internet, en chattant, alors que les plus de 60 ans préfèrent le présentiel, pendant 3 jours, au vert.

Il est important, pour cerner ces aspects, de créer des matrices d'analyse servant à définir les populations et identifier les différents styles présents dans l'entreprise, dans le but de bien gérer les personnels et surtout de les motiver. Réaliser une cartographie des connexions dans l'entreprise, des réseaux sociaux et des faiseurs d'opinion - ces derniers intervenant dans certains processus de vente ou de production de service - est également importante.

Quand vous parlez de mise à jour des compétences en continu, quels moyens envisagez-vous ?
Au-delà des personnes clés et des bonnes ressources qu'il faut retenir, l'entreprise doit aussi identifier quelles connaissances il lui faut absolument garder en son sein. Cette approche - très technologique - se décline en termes de gestion des connaissances mais aussi en termes de stratégie de formation.

Sur ce point, notre approche est de dire que le futur de la formation est de savoir injecter de la formation au bon moment, comme par exemple de permettre à un salarié de charger un contenu de formation sur un PDA, pour lui permettre de suivre un quart d'heure de formation avant un entretien ou un rendez-vous, ou dans le but de résoudre un processus critique de production.

Quels autres défis voyez-vous en termes de formation ?
Former les nouvelles générations, c'est-à-dire beaucoup de gens en même temps, peut entraîner des longueurs dans les programmes et dans la logistique de formation.

  Il faut créer des communautés de compétences"
Pour une grande banque française, nous nous sommes par exemple récemment aperçus que nous ne pouvions techniquement pas délivrer tous les jours de formation initialement prévus. Nous avons donc transformé les contenus, en y injectant de l'e-learning et en développant le "distanciel" par rapport au présentiel.

Quid des technologies anciennes mais encore bien présentes comme les mainframe ou le langage cobol ?
Il faut créer des communautés de compétences, pour garder le contact avec les personnes maîtrisant ces technologies, pour pouvoir les utiliser quand c'est nécessaire.

Au moment de la tempête en France, on a vu France Telecom et EDF aller rechercher des retraités. C'est ici le même principe, il faut garder le contact. Encore une fois, de nouvelles modalités de travail - comme le temps partiel ou le statut de free lance - sont à créer entre l'entreprise et ces personnes âgées.

Quel est le rôle du DSI dans tout cela ?
Il faut intégrer système d'information et directions opérationnelles. Le rôle du DSI est un rôle d'intégrateur, pour améliorer l'efficacité de tous ces projets, en identifiant les bonnes technologies permettant aux directions opérationnelles de ne pas avoir de rupture de charge. Et de même que les DRH sont au comité de direction, pour s'aligner avec la stratégie, les DSI doivent également y être.

Nous travaillons beaucoup en proposant des outils de plus en plus intégrés, comme le On Demand Workplace : c'est un poste de travail proposant une entrée unique sur tous les systèmes de l'entreprise.

Enquête Papy Boom
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IBM Global Services
Cela procure d'importants gains de temps aux utilisateurs, pour qu'ils soient plus productifs mais aussi pour qu'ils puissent trouver l'information plus rapidement. Le DSI a un rôle fondamental à jouer en termes de technologies, de KM et de management.

 
Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Olivier Cerbeland est titulaire d'un DEA de finance et d'une maîtrise d'économétrie.

1996 Il rejoint Price Waterhouse Coopers Consulting comme manager.
2002 Il intègre IBM BCS lors de la fusion de l'entité consulting de PwC avec IBM, en tant que partenaire associé HCM.
2004 Il devient conseiller d'affaires dans l'entité HCM EMEA West Region.
2005 Il est nommé responsable des offres de conseil HCM.

   
 
 
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