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| Gilles Bismuth (Net2S) : "On ne crée pas une filiale espagnole avec une culture française" |
| Le directeur général de Net2S France a créé ex-nihilo la filiale espagnole de la SSII, passant de 5 à 140 personnes en deux ans. Son équilibre familial n'en a pas pour autant trop souffert.
(27/01/2006) |
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Directeur général de Net2S France, Gilles Bismuth est aussi directeur général de Net2S Espagne et de Predixio, filiale dédiée à la Business Intelligence. Son expérience espagnole est riche d'enseignement, à tous points de vue. Il nous la relate.
JDN Solutions. Quelle est votre expérience de l'étranger ?
 Gilles Bismuth. J'ai été directeur général de Net2S Espagne à partir d'octobre 2002.
Nous étions alors cinq collaborateurs. Nous sommes aujourd'hui plus de 140. Avant cette expérience, j'avais été directeur commercial France de Net2S à partir de 2000.
Quand nous étions cinq, en Espagne, la question était de savoir si nous continuions ou pas. Un des facteurs clés de succès a été le modèle de Net2S, un modèle basé sur la capacité à créer et développer une activité. C'est l'aspect "entrepreneurship".
Autres éléments clés de succès : l'envie et la motivation, qui passent notamment par l'équipe en place. Pour faire progresser les effectifs de cinq à 140 personnes, nous n'avons proposé que des CDI, à des gens qui nous ont fait confiance. Et nous avons développé cette entreprise, pour en faire la première filiale en Espagne du groupe et la première filiale au sein du groupe.
Enfin, on ne crée pas une filiale espagnole avec une culture française. Tous les collaborateurs qui composent la filiale - même si le modèle est celui de Net2S - sont tous espagnols. Il est en effet strictement interdit de recruter un Français, même si cette personne a la même culture que soi et parle la même langue. Cet aspect des choses est une vraie valeur ajoutée.
Quelles satisfactions, mais aussi leçons, en retirez-vous ?
Bien entendu, le fait de réussir de zéro est une satisfaction. Tout comme le fait d'avoir, aujourd'hui, construit une équipe solide, capable de recruter des talents et de participer activement à la vie économique de Madrid.
| "Il faut faire attention à l'éloignement et au... divorce" |
Il faut cependant faire attention à l'éloignement. J'ai vécu à Madrid pour monter cette filiale mais je n'y étais que pendant la semaine. Je crois sinon que je serais allé directement vers le divorce. Ce genre de situation est en effet difficile à gérer pour l'entourage.
J'ai une culture internationale forte, à l'image du groupe, ayant eu précédemment une autre expérience, en Afrique, avec la Société Générale. C'est un mode de vie, mais c'est compliqué. Après la première année passée en Espagne, j'ai espacé mes venues. Je crois que c'est une autre des valeurs de l'entrepreneurship : on ne crée pas pour devenir responsable hiérarchique.
Quels conseils donneriez-vous à un candidat à l'étranger ?
Passer par la case étranger est un véritable moyen de monter dans les grands groupes du CAC 40. L'ouverture internationale offre une ouverture d'idée qui permet de faire avancer les choses. Vous acquérez de bonnes pratiques que vous pouvez ensuite faire basculer d'une filiale à l'autre.
En revanche, celui qui se pose la question de savoir s'il a envie d'aller à l'étranger ou pas n'est pas fait pour l'étranger, même si cela peut vous tomber dessus, sans crier gare. Mais je crois fondamentalement que c'est aussi - et surtout - une envie. Et que ce soit une réussite ou un échec, c'est toujours une bonne expérience, qui apporte une ouverture d'esprit tant professionnelle que personnelle, ce qui est d'autant plus importante.
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