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Lionel Neveux
Consultant
Attitudes - Talent'Up |
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Lionel Neveux
"Je regarde de très près les durées des missions en SSII"
La qualité des missions réalisées et la formation reçue - ou acquise par ses propres moyens - font partie des principaux éléments analysés par le recruteur.
10/03/2006 |
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JDN
Solutions. Comment abordez-vous un profil possédant des expériences en SSII ?
Lionel Neveux. Les SSII sont un bon tremplin pour les candidats car elles leur permettent de multiplier les expériences. Mais il y a un risque de dérapage. Un recruteur qui voit sur un CV un passage en SSII regardera les durées des missions de très près, pour détecter les missions de deux à trois mois ou même celles de cinq à six mois.
En tant que recruteur, nous aimons en effet avoir une visibilité sur des missions de huit à dix mois minimum. Il faut que le candidat ait été réellement intégré dans les projets. Les compétences fonctionnelles sont très importantes, au-delà des compétences techniques qui sont considérées comme un prérequis. Or, les compétences fonctionnelles ne peuvent s'acquérir que sur des missions de huit à dix mois minimum, sinon il y a risque de survol.
Quels autres critères regardez-vous par rapport aux passages en SSII ?
Ce qui est également important, c'est de vérifier que les SSII ont une méthodologie rigoureuse et qu'elles forment leurs consultants. Dans certaines SSII, il n'y a pas de formation, c'est fait de bric et de broc. Dans d'autres, il existe des universités internes dispensant des formations aussi bien techniques que fonctionnelles.
Il est donc important d'avoir en tête que la montée en compétence ne se fait pas seulement sur le terrain, mais aussi en parallèle. Et si la SSII n'entreprend rien en termes de formation, nous regardons ce que le candidat a réalisé par lui-même.
Certains de nos clients accordent en effet une énorme importance à la sensibilité du candidat à la formation, qu'elle soit interne ou externe, au CNAM, en cours du soir, etc. Cela peut par exemple faire la différence par rapport à des candidats issus des meilleures écoles d'ingénieurs.
Quid de l'enchaînement des missions réalisées en SSII ?
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 Il est vrai qu'il est parfois délicat pour les consultants de refuser certaines missions" |
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Il faut bien entendu qu'il y ait une cohérence globale, qu'il y ait un aperçu de projet de carrière. Mais il est vrai qu'il est parfois délicat pour les consultants de refuser certaines missions proposées par leur hiérarchie.
Il faut donc, autant que possible, qu'il y ait une vraie démarche personnelle dans le parcours. Les consultants ne doivent pas prendre tout ce qui passe car, au sein des plus grosses SSII et des clients finaux, cela ne présente aucun intérêt.
Le fait d'avoir travaillé sur telle ou telle technologie est-il important ?
Bien sûr, les technologies .Net, VB, VB.Net, C#, l'architecture Java / J2EE, ainsi que le domaine des systèmes / réseaux et de la supervision - avec Tivoli ou Patrol notamment - paient toujours très bien.
Mais au-delà des technologies qui marchent et qui sont recherchées, nous regardons l'implication du candidat. Nous cherchons à savoir quelles sont les applications qui a pu piloter activement ou qu'il a pu approcher via des cas pratiques ou des intercontrats, au cours d'appels d'offres par exemple ou de formations.
Il est fondamental que les candidats ne restent pas inactifs lors de leurs intercontrats, qu'il participent à des projets en interne, qu'ils continuent de monter en compétences, qu'ils se forment. Il leur faut pour cela aller solliciter les commerciaux et les directeurs techniques.
Comment gérer une mission moyennement intéressante et qui dure plus longtemps que prévu, comment faire bouger les choses ?
Une des caractéristiques générales des missions, c'est l'isolement. Les consultants en mission n'ont pas accès à l'information comme leurs collègues du siège, ils n'ont en outre aucun sentiment d'appartenance et n'ont qu'une seule envie : passer en fixe, c'est-à-dire rejoindre le client final.
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Ne pas hésiter à prendre des missions à contraintes, dans des environnements complexes" |
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Si un consultant prend une mission qui ne lui convient qu'à moitié, il faut d'entrée de jeu qu'il se manifeste, afin d'indiquer sa réticence à prendre cette mission. Une fois en mission, il lui faut se montrer très actif - quitte à en devenir pesant - auprès des commerciaux pour changer d'environnement.
Si aucune réponse ne vient, il faut se mettre sur le marché. Je suis beaucoup moins choqué par cette démarche que par une personne qui reste trop longtemps sur une même mission. De plus en plus de SSII prennent cependant conscience de cet aspect des choses et adoptent une démarche de fidélisation de leurs consultants pour ne pas les voir partir.
Quels conseils donneriez-vous aux candidats tentés par les SSII ?
Je leur dirais de ne pas hésiter à prendre des missions à contraintes, dans des environnements complexes. Les recruteurs aiment les profils qui ont dû se dépêtrer de certaines situations pas forcément faciles.
Autre conseil : mettre en avant les responsabilités exercées dans le cadre de missions au forfait où les délais et les budgets à respecter sont importants. Mettre en avant cet aspect là des choses montre que l'on sait ce que représentent les coûts, les jours / hommes, ce qui est plus impactant que la régie, même si certaines SSII en font avec des contraintes très élevées.
Ne pas oublier non plus les compétences linguistiques, très importantes, l'anglais étant la langue la plus importante. Il ne faut pas hésiter à se former sur Internet ou en externe. Il faut toujours avoir en tête que les SSII cherchent des compétences qu'elles traduisent en facturation...
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Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions |
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