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Interviews

Mouloud Dey
Directeur des stratégies
et des nouvelles technologies
SAS Institute

Le text mining a pour but de classifier l'information textuelle pour mieux l'analyser
          

Dans le petit monde des fournisseurs de progiciels décisionnels, rares sont ceux qui montrent une offre aussi étendue que celle de SAS Institute. Au terme de 25 années d'expérience depuis ses premières solutions mainframes, l'éditeur a construit la plupart des éléments qui composent séparément les offres de ses concurrents. Ainsi, SAS Institute couvre tout le processus décisionnel, offre plusieurs méthodes d'analyse, multidimensionnelle ou prédictive, et propose un reporting adapté à différents périmètres de diffusion. Ses applications packagées se déclinent selon les fonctions de l'entreprise, et suivant les secteurs pour la partie CRM. Et quelle que soit la solution choisie, ses connecteurs la relient vers de nombreux progiciels et bases de données.

Depuis l'an dernier, l'éditeur a développé de nouvelles briques, comme son portail décisionnel, l'outil Strategic Vision pour les balanced scorecards (tableaux d'évaluation), ainsi qu'un moteur de text mining. A la mode SAS, son directeur des stratégies et nouvelles technologies Mouloud Dey modélise le futur au présent.

Propos recueillis par François Morel le 04 juillet 2001 .

JDNet Solutions: Existe-t-il des secteurs où la demande des entreprises est prédominante ? Combien veulent des infrastructures complètes ?
Mouloud Dey: Tous les secteurs ont besoin d'une informatique décisionnelle. Les récents projets laissent penser que la banque est plus motrice, mais selon moi il s'agit plus d'une raison conjoncturelle en ce début d'année. Aujourd'hui, les plus gros projets réclament des infrastructures complètes. L'utilisateur en a assez du best-of-breed avec le meilleur outil pour chaque élément de la chaîne, car il est difficile de les assembler. Or, nous sommes assez bons sur l'ensemble avec notre offre modulaire. Si la tendance n'est plus d'aggréger les meilleurs outils, c'est pour des raisons de coûts et d'interfaçage. Les différentes applications cohabitent souvent mal car il faut des connecteurs performants, et les coûts liés à leur développement peuvent être très importants.

Votre offre modulaire s'appuie-t-elle sur une architecture spécifique ?
Nous n'avons pas d'architecture spécifique. En revanche, nous avons vocation à définir l'architecture qui convient avec le client. Nous sommes présents sur tous les systèmes d'exploitation, et nous définissons les architectures optimales qui peuvent être 3-tiers, n-tiers ou autres. A partir du moment où nous sommes certains de respecter les protocoles de communication pertinents sur le marché, la définition de l'architecture ne rallonge pas forcément les projets. Aujourd'hui, le besoin principal est de pouvoir servir des clients légers à travers le monde, et tout est possible.

Vous êtes présents sur tous les systèmes d'exploitation... quelle est votre force de frappe en R&D ?
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A une époque, nous sommes passés de la version 5 à la 6 et nous avons estimé la longueur du code à 4 millions de lignes. Aujourd'hui, nous n'avons pas moins d'un millier de développeurs qui élaborent nos produits, depuis ceux qui travaillent sur les couches basses, jusqu'à ceux qui manient le langage SAS sur les couches supérieures. Nous avons aussi des programmeurs Java, et cet ensemble donne une idée de l'importance du produit en terme de maintenance. Cela implique aussi la spécification de toutes les plates-formes. Nous sommes présents sur mainframe, sur Windows, sur tous les Unix, et la solution Linux RedHat vient juste de sortir. A présent, nous envisageons un portage vers les distributions SuSe et Mandrake. Les BSD, nous n'y sommes pas encore, mais nous pouvons porter un SAS sur un environnement et ne jamais le sortir. Nous avons développé le produit pour qu'il soit portable et nous ne le sortons que si le marché est assez mature.

A quoi correspond le langage SAS ?
SAS est un langage de 4ème génération (L4G) qui a 25 ans d'existence. Depuis, nous avons notamment décliné son orientation objet. Aujourd'hui, vous ne pouvez pas imaginer à quel point les utilisateurs arrivent à redévelopper des applications innovantes à partir de ce langage. Le produit Mix, par exemple, qui doit aujourd'hui faire partie du catalogue de Computer Associates, a été développé entièrement à partir de SAS. Toute la pérennité du langage entre en ligne de compte, et une preuve de sa robustesse est que nous avons des utilisateurs qui en sont vraiment passionnés.

Pour apporter quelques exemples, SAS peut décoder une structure complexe comme les écrans verts des mainframes. La gestion des données est aussi un aspect important, puisqu'elle nous permet de nous passer d'une base de données relationnelle. Sur un marché où Oracle est prédominant, notre stratégie n'est pas de les concurrencer, mais dans bon nombre de cas notre base de données est plus que satisfaisante et parfois supérieure à ce que peuvent fournir d'autres éditeurs. Si nous associons à cela des technologies de communication élaborées, nous obtenons globalement une infrastructure technique à toute épreuve. 

Etes-vous aussi éditeur d'une gamme d'outils de développement qui peut être utilisée en dehors de vos solutions décisionnelles ?
Nous fournissons un atelier de développement qui intègre SAS, Java, et qui a pour vocation de permettre aux utilisateurs de développer leurs interfaces selon leurs propres besoins spécifiques. Nous pouvons imaginer que l'atelier soit utilisé en dehors, même si celui-ci n'est pas indépendant de notre solution. Mais nous ne visons pas le marché des outils de développement car il en existe suffisamment à l'heure actuelle. Et aussi, le langage implique que vous ayiez SAS car il nécessite le noyau de base pour le faire tourner. Dans SAS, un superviseur éxécute les applications SAS, de même que pour faire tourner Oracle, il faut un moteur Oracle. Mais si vous voulez développer en Java, c'est autre chose. Et cela fait 3 ou 4 ans que celui-ci est intégré à notre atelier de développement.

Parlons un peu de vos dernières solutions en date. Que représente votre portail ?
Nous avons développé un composant qui permet à une entreprise de personnaliser l'accès à l'information via une page web, et ceci à partir de composants SAS. Il existe d'autres portails, mais nous avons la volonté de couvrir tout. Ceci dit, si quelqu'un veut utiliser SharePoint, nous pouvons lui acheminer les informations avec un protocole de type WebDav de Microsoft, qui commence à devenir notre standard. En fait, notre volonté est aussi bien de construire le portail SAS que de collaborer avec d'autres portails.

Qu'en est-il de votre dernier outil consacré au "text mining" ? Ces technologies sont-elles arrivées à maturité ?
Nous disposons d'une telle offre dans notre toute dernière version. L'idée consiste à analyser des textes et à en tirer des modèles explicatifs, prédictifs ou tout simplement des qualifications. Le principe est de déterminer à l'intérieur d'un texte des similitudes et d'essayer d'en tirer des conclusions. C'est une composante de notre offre de data mining car nous voyons le besoin émerger de traiter des données non structurées. Ensuite, les applications sont variées. Mais tout dépend de la nature du texte.

Ces deux nouvelles composantes témoignent-elles d'une transition vers la gestion des connaissances ?
Nous y sommes un petit peu à travers l'aspect du portail. Et nous avons entamé des partenariats avec d'autres éditeurs plus spécialisés dans la gestion des connaissances, comme Intraspect avec lesquels nous avons mis en oeuvre une interface il y a deux ans. En fait, nous avons vocation à collaborer avec les acteurs de ce marché où nous retrouvons aussi Microsoft et Lotus.

Quant au text mining, il s'agit moins de gestion des connaissances sur un plan opérationnel que d'analyse décisionnelle. Par exemple, si vous recevez des centaines de messages par jour, il vous faut des outils pour analyser ces textes. Parfois il peut s'agir de messagerie, mais aussi de plaquettes commerciales. Le text mining a pour but de classifier pour analyser l'information textuelle. Le module figure dans notre toute dernière version de Enterprise Miner.

Avez-vous également des outils qui peuvent produire une vision réellement unifiée pour des décideurs à très haut niveau ?
Nous avons une infrastructure technique en bas du produit, puis des offres métiers, et au dessus nous avons une offre de balanced scorecard qui permet de modéliser et de formaliser la stratégie au jour le jour. Cette offre hérite des informations financières, de celles qui émanent de la gestion de la relation client, et notamment des ressources humaines. Elle constitue ainsi le chapeau de la pyramide. Il s'agit de notre produit Strategic Vision qui en est aujourd'hui à la version 1.2. Aujourd'hui, il faut aller plus loin que les indicateurs financiers et aller aussi vers l'image de marque. Tout est classifié en perspectives, et nous le modélisons dans un produit.

Quelles sont les technologies à la base de ce produit : analyse multidimensionnelle et moteur de règles ?
Cela va au delà du multidimensionnel, car nous produisons des indicateurs raffinés comme le taux de pénétration. Ce sont des indicateurs qui pourraient être saisis par une assistante dans certaines entreprises peu informatisées. Les 20 ou 30 indicateurs clefs d'une entreprise sont forcément liés dans un modèle unique. Il convient de tracer les liens entre ces indicateurs, car il n'est par exemple pas possible d'avoir une bonne image auprès des clients si les employés ne sont pas fidèles.

Quant au moteur de règles, il constitue un système expert et nous n'allons pas jusque-là. Nous fournissons davantage un outil de modélisation de la pensée qui aboutit à un schéma de type diagramme cause à effet. En général, il suffit de reprendre une trentaine d'indicateurs mais guère plus. Il existe par ailleurs dans SAS des tableaux de bord communs à différentes directions de l'entreprise. Pour en revenir à Strategic Vision, nous l'avons lancé il y a quelques mois et il commence à se vendre. Nous ne l'avons pas encore vendu en France, même s'il existe quelques projets initialisés. Car la demande et le besoin existent.

Pour terminer, quels sont vos principes de tarification ?
SAS est en redevance locative. Le prix dépend des composants choisis et de la puissance de la plate-forme sur laquelle le produit est installé. Une solution complète dédiée à la gestion de la relation client comprend 7 ou 8 modules, ce qui représente de l'ordre de 1 million de francs sur un gros serveur. Mais nous avons aussi des clients PME qui dépensent 50 000 francs pour acheter une simple copie ou un ensemble de copies Windows. Le principe de redevance locative annuelle apporte deux avantages. L'utilisateur peut arrêter à tout moment, et nous mettons l'accent sur la qualité du service. La redevance intègre la maintenance avec les nouvelles versions du produit. Nous avons aussi des consultants de la hotline qui peuvent se déplacer. Car l'installation de SAS nécessite aussi des efforts spécifiques entre autres en matière de formation et documentation. Tout cela fait que nous préservons nos clients, car ils peuvent arrêter la location.

Entré chez SAS il y a 15 ans, dans les toutes premières années de l'implantation de l'éditeur en France, Mouloud Dey y a démarré sa carrière comme consultant technique. Il a ensuite occupé les fonctions de directeur technique puis de directeur avant-vente. Depuis la fin de l'année 1996, il occupe le poste de directeur des stratégies et nouvelles technologies, et est considéré aujourd'hui comme le gourou technologique français de SAS Institute.

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