|
Interviews |
|
René White
|
Vice-président
strategic marketing |
Tibco Software
|
"La
majeure partie de nos revenus vient de projets d'EAI et non
d'intégration B to B" |
|
A l'origine éditeur d'un "bus logiciel" pour
véhiculer les messages inter-applications, Tibco a su
développer son offre pour devenir l'un des grands de
l'EAI
(Enteprise Application Integration). A
l'heure où ces acteurs se pressent vers l'intégration B to B,
nous avons demandé au reponsable marketing de l'éditeur de préciser
son positionnement. |
Propos recueillis par Cyril Dhenin le 27 juillet
2001
. |
Tous
les acteurs de l'EAI - vous compris- ont fort opportunément
ajouté un pan "intégration B to B" à
leur offre. Aujourd'hui, comment se ventilent vos revenus entre
les projets EAI et B to B ?
René White:
Je n'ai pas de chiffre exact en
tête mais, sans hésitation, je peux vous affirmer
que la majeure partie de nos revenus proviennent de chantiers
d'EAI. Nous sommes plutôt satisfaits de cette situation,
notamment au regard de l'évolution des places
de marché publiques. Certains de nos concurrents
qui ont centré leur stratégie sur l'essor de ces
places ne vont sans doute pas être très à
l'aise dans les mois qui viennent...
Une
allusion à webMethods, je présume. Mais l'intégration
B to B ne se résume pas au places de marché publiques.
Les entreprises n'exploitent pas vos technologies pour soutenir
des projets de rationalisation de leurs relations B to B ?
Les
clients viennent d'abord vers nous pour résoudre des
problématiques d'EAI lourdes. Mais nous avons aussi aidé
certains à mettre en place des places de marche privées.
A titre d'exemple, nous travaillons beaucoup avec Intel pour
les aider à automatiser leurs relations B to B avec leurs
fournisseurs et partenaires.
Les
entreprises viennent-elles vers vous dans une logique de type
"Best of breed" ou avec le souci de trouver une solution
globale à leurs problèmes d'intégration
?
Dans le cadre d'un projet
de gestion de la relation client, vous pouvez vous permettre
d'agréger des briques d'origines diverses afin de disposer
d'outils performants pour chaque besoin. Dans le domaine de
l'EAI, c'est radicalement différent: les entreprises
ne cherchent pas un produit mais une infrastructure, ce qui
les conduit plutôt à s'en tenir à une seule
solution. Nous estimons que sans l'EAI, 60 % de la valeur
d'un logiciel reste en quelque
sorte "piégée" dans l'application même.
Quels
sont les concurrents que vous rencontrez le plus souvent? Nous
évoquions webMethods précédemment...
webMethods, reconnaissons-le, a fait un beau travail sur le
terrain marketing, en arrivant au bon moment avec le bon discours.
Comme je vous l'ai dit, nous verrons comment ils vivent le coup
de froid que subissent les places de marché... En fait,
ce ne sont pas eux que nous rencontrons le plus. Nous croisons
bien plus souvent un IBM qui tente de capitaliser sur la base
installée de son middleware orienté message MQ-Series
Justement,
Rendezvous, votre technologie historique, concurrence directement
MQ-Series. Quelle est la proportion de vos clients qui, optant
pour l'une de vos solutions, décident aussi d'exploiter
RendezVous ?
C'est le cas de la majeure partie de nos clients. Cela dit,
il faut être pragmatique: une entreprise qui a investit
dans MQ-Series ne va pas s'en débarrasser du jour au
lendemain. Il arrive ainsi que certains de nos clients décident
de faire cohabiter les deux systèmes.
Quelle
est votre position face aux développements des standards
comme J2EE, SOAP, ebXML ?
Sur ce sujet, nous sommes agnostiques. Nous regardons simplement
la demande des clients et la maturité des technologies
en question. S'il semble un peu tôt pour se prononcer
sur ebXML, pour J2EE en revanche, le doute n'est plus vraiment
permis. J2EE fait désormais partie du paysage. Nous pensons
aussi que l'architecture ".net" de Microsoft mérite
notre attention.
Ne
craignez-vous pas que les logiciels d'EAI risquent de suivre
le même chemin que celui des serveurs d'application :
celui d'une banalisation qui baisse leur valeur marchande ?
L'émergence de standards comme Java Connector Architecture
pourrait y contribuer...
Franchement, je n'y crois pas et pour une raison simple: il
y a une grosse différence entre intégrer des applications
et intégrer une infrastructure sur l'ensemble des couches
du système d'information. On pourra sans doute standardiser
des choses pour intégrer les applications ; en revanche,
intégrer une infrastructure complète demande des
technologies et des compétences que l'on acquiert pas
du jour au lendemain.
|
|
|
|
|
|