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Interviews |
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Olivier Ezratty
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Directeur
de la division développeurs .Net
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Microsoft
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"Notre
stratégie .Net est un moyen de masquer la complexité de
XML" |
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Dans le sillage de .Net, Microsoft ré-invente l'ensemble
de ses logiciels et introduit de nouveaux services comme
Passport. Explication de texte avec le directeur de la
division "développeurs .Net".
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Propos recueillis par
Cyril Dhenin le 17 septembre
2001
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Comment
résumer le rôle de la plate-forme .Net dans
l'architecture des systèmes d'information ?
Olivier Ezratty:
".Net"
c'est un moyen de masquer la complexité qui est
sous-jacente aux Services Web . Contrairement à
ce que l'on pourrait croire, l'exploitation de XML, de
ses dérivés et des protocoles des Web Services
comme Soap est une affaire complexe. Notre stratégie
.Net consiste donc à fournir les outils et les
services nécessaires pour bâtir une infrastructure
de Web Services tout en garantissant une bonne productivité
dans la mise en oeuvre.
Aujourd'hui
sur quels produits s'appuie .Net ?
Une bonne partie de l'édifice repose sur Visual
Studio.Net dont la version finale française sera
disponible dans le courant du printemps 2002. Ce logiciel
est fondamental car il ne s'agit pas seulement d'un outil
de développement: il comprend aussi le "framework"
(l'architecture), la mécanique générale
donc, qui permet le déploiement des Web Services.
Et surtout, comme l'a fait Visual Basic avec les applications
Windows, Visual Studio.net va baisser le ticket d'entrée
des Web Services, notamment en garantissant la productivité
des développeurs.
Quels
sont les autres produits qui participent à .Net
?
En fait, toutes nos familles de produits s'inscrivent
dans le sillage de .Net. Fin 2002 par exemple, une nouvelle
mouture d'Office - Office.net- sortira qui tiendra compte
de ces technologies. Vous verrez aussi apparaître
Windows.net, la version serveur de Windows XP qui sera
lui-même disponible le mois prochain et qui intègre
la technologie Passport.
Quel
est le lien entre .Net, Passport et ce que vous appelez
Hailstorm ?
Passport représente un service de base pour faciliter
le développement des Web Services puisqu'il donne
aux fournisseurs de services un moyen d'externaliser la
mécanique d'authentification et de login des utilisateurs
en s'appuyant sur une plate-forme de services mutualisés.
Quant à Hailstorm (dorénavant nommé
".Net My Services"), c'est en quelque sorte
la version complète de Passport puisqu'il ne concerne
pas seulement les données d'authentification mais
l'ensemble des informations qu'un utilisateur peut avoir
besoin de partager en ligne (agenda, base de contacts,
etc.). Avec cette infrastructure, un utilisateur pourra
maîtriser les données qu'il est prêt
à partager avec des services en ligne.
Vu
la la masse de données personnelles que Microsoft
va concentrer, on comprend que les associations de défense
des libertés individuelles s'inquiètent...
Primo, Microsoft s'est engagé avec l'Union européenne
à respecter le "Safe Harbor Act". Je
vous rappelle que cet accord nous impose des contraintes
qui vont par exemple au-delà des demandes de la
Cnil : tout usage des données personnelles de l'utilisateur
doit en effet passer par son consentement explicite alors
que la Cnil demande pour l'heure un consentement implicite.
Secundo, la monétisation de Hailstorm est très
claire puisque c'est l'utilisateur qui paiera en fonction
du niveau de service (types de données à
partager par exemple) qu'il souhaite. Toute monétisation
indirecte, via par exemple la revente des informations,
est exclue.
Dans
le domaine logiciel, les Web Services ne représentent
pas la seule tendance forte. La poussée du logiciel
libre commence aussi à modifier le paysage...
Je crois qu'il faut cependant garder en tête quelques
ordres de grandeur. Aujourd'hui les revenus de l'éco-système
du logiciel libre représente 0,5% des revenus de
l'éco-système du logiciel en général...
Cela dit, cet engouement pour le libre montre les attentes
des utilisateurs sur des sujets comme le partage des sources
ou encore les standards. Sur ces sujets-là, Internet
a indéniablement créé une nouvelle
donne. Nous y sommes sensibles et nous nous efforçons
d'en tenir compte.
Avec
le "Shared Source Program" ?
C'est un programme qui n'est pas nouveau mais que nous
avons étendu. Un plus grand nombre d'universités
et surtout un plus grand nombre d'entreprises, celles
grosso modo qui ont plus de 1000 postes de travail, peuvent
avoir accès aux sources de Windows. Nous proposons
même des formations pour aider à exploiter
ces sources. Dans la même logique, le code source
de PocketPC sera accessible aux écoles d'ingénieurs.
On
est loin de la licence GPL...
Et nous nous en tiendrons distant. Le Libre peut être
dangereux pour l'édition logicielle. Faire du logiciel
est un métier, le nôtre, et nous entendons
bien le préserver. Et ne soyons pas naïf:
bâtir des infrastructures logicielles robustes demandent
des moyens énormes. Certains considèrent
qu'une partie de ces logiciels devrait être considérée
comme un bien public et libre d'accès. C'est une
idée. Je remarque juste que je continue à
payer l'eau, les autoroutes et les chaînes TV publiques...
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Olivier Ezratty a déjà une longue carrière
au sein de Microsoft. Il y a pris récemment la
direction de la division développeurs .Net, après
trois ans à la direction marketing et communication,
et huit ans dans le marketing développeurs, les produits
réseaux, la formation, les grands comptes et les partenaires.
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