Rechercher :         

Sociétés Prestataires Carnet Formations Progiciels Encyclo Fonds Guide d'achat Téléchargement
Interviews

Eric Havette
Vice-président Europe du Sud
Storm Telecommunications

"Avec Ethernet, plus besoin de commutateurs et de routeurs..."
          

Fondé en 1997 sous la forme d'une joint-venture entre le scandinave Telenor et l'opérateur américain Clarion, Storm Telecommunications avait pour objectif de fournir des services de transit de la voix aux autres opérateurs. Lors des tractations de fusion du premier avec Telia en 2000, le second cherchant à se recentrer sur son propre marché national, les deux co-actionnaires ont décidé de revendre leurs participations au fonds Soros et au cabinet Merryl Lynch, pour une somme de 200 millions de dollars. Au cours des trois premières années de son existence, Storm s'est concentré sur l'achat de fibre noire et le déploiement d'équipements Sycamore.

A la fin 2000, la société décide de réorienter sa stratégie, en appui sur 9 500 kilomètres de réseau fibre sur la partie nord de l'Europe dont la France. Avec un chiffre d'affaires d'environ 80 millions de dollars l'an dernier, Storm emploie 170 personnes et a réussi l'exploit de lever 35 millions de dollars en août dernier. Son vice-président Europe du Sud, Eric Havette, revient sur la nouvelle stratégie de l'entreprise et aborde quelques-unes des problématiques fortes qui secouent le marché des réseaux et télécommunications.

Lire le Questions/Réponses sur les protocoles réseau

Propos recueillis par François Morel le 01 octobre 2001 .

JDNet Solutions: pouvez-vous nous définir votre positionnement ?
Eric Havette: Cette année, nous sommes en cours de déploiement de 5 500 kilomètres supplémentaires de fibre optique. Nous nous étendons vers l'Europe du Sud et nous avons terminé la partie transatlantique vers les Etats-Unis. En terme de marché, nous étions positionnés comme opérateur de services ou ISP jusqu'à l'année dernière. En 2001, notre stratégie consiste à ouvrir nos services vers le principe de la bande passante et de la voix pour les opérateurs et les entreprises.

Nous rencontrons un besoin ciblé de fort débit et nous mettons en avant notre technologie optique commutée. Sur une base de coûts faibles, nous pratiquons la qualité de service avec des fonctions dynamiques de "mesh rerouting" (à chaque noeud de réseau deux chemins sont proposés au minimum, ndlr).

Votre offre de transit s'étend-elle à l'IP avec MPLS pour le routage dynamique ?
Non. Nous ne proposons pas de transport IP d'un point à un autre d'Internet et nous n'avons pas implémenté MPLS (Multiprotocol layer service) au niveau de la couche de reroutage. Nous sommes positionnés sur la bande passante. Pour l'instant, nous n'avons pas d'offre sur IP mais cela fait partie de ce que nous envisageons. Nous préférons nous développer sur l'Ethernet.

Vous intéressez-vous aux réseaux métropolitains ?
Nous n'avons aucune intention d'aller sur la couche métropolitaine en dehors des réseaux MAN (Metropolitan area networks) en fournissant de la bande passante avec Ethernet en dessous. Pour l'instant, une dizaine de villes sont concernées. Qu'il s'agisse de voix ou de bande passante pour les opérateurs, notre technologie optique commutée est située à l'inverse du SDH (Synchronous digital hierarchy). Sur ce segment, il ne reste plus personne en France à part nous et LDCom, puisque 360Networks s'est retiré. A l'avenir, nous en verrons émerger d'autres certainement. Mais en ce qui nous concerne, nous avons levé 35 millions de dollars et août et nous ne faisons pas partie de ceux qui dépensent une telle somme tous les mois.

Quel est l'avantage de votre technologie sur les protocoles SDH/Sonet ?
La technologie SDH est non seulement lente et coûteuse, mais elle nécessite aussi une intervention humaine à chaque changement de route. En ce qui nous concerne, notre technologie optique commutée intelligente nous permet de rerouter automatiquement à partir du moment où l'opérateur en fait la demande. Pour cela, nous avons constitué un réseau maillé optique grâce aux technologies MPLS et OSPF (Open shortest path first). Sur la question du coût, nous pouvons intervenir à distance sans technicien à l'aide de MPLS.

Quelle est la répartition de votre activité en terme de voix et de données ? Allez-vous vous orienter davantage vers les besoins des grandes entreprises ?
En 2000, nous réalisions plus de 90 % de notre chiffre d'affaires sur la voix. Aujourd'hui, nos prévisions tournent plutôt autour de 60 à 80 %. A l'égard des grandes entreprises, nous avons en effet prévu de développer notre offre de services, qui comprend désormais de l'Ethernet point à point pour des réseaux locaux étendus et du VPN/Ethernet (VPN pour réseau privé virtuel). En plus, nous apporterons une couche supplémentaire de sécurité avec une offre de type firewall.

Les entreprises que nous ciblons ont des besoins internationaux en terme de haut débit. Ce sont plutôt de grands comptes à majorité dans les secteurs de la finance et des médias. Concernant les banques, par exemple, il est hors de question de leur vendre de l'hébergement puisqu'elles préfèrent avoir en interne les équipes pour gérer les routeurs et les équipements sur site.

Et donc, que leur proposez-vous ?
Aujourd'hui, la complexité et l'évolution des besoins rendent difficile le fait de tout gérer. Nous répondons donc à un besoin de niche. Prenons l'exemple d'un grand groupe qui dispose de quatre centres informatiques géographiquement éloignés à Paris, Londres, Francfort et New-York. L'ensemble de groupe a aussi 90 sites. Chacun d'eux a besoin d'applications spécifiques et combine par exemple au fur et à mesure des fonctions à son application de trading. Avec Ethernet, nous réalisons un réseau local étendu en permettant l'interconnexion avec un seul responsable informatique qui intervient sur les quatre sites.

Notre Routing Optical Center (centre de routage optique) offre de la qualité de service, de la performance et de la flexibilité sur une base de coûts intéressante. Souvent, les entreprises ne savent pas si elles vont avoir besoin de 2 Mbps ou plus. Dans ce contexte, nous nous positionnons comme un opérateur de services au niveau pan-européen. Ethernet répond à ce besoin de 2 Mbps ou au dessus en permettant de s'affranchir des contraintes du réseau WAN (Wide area network) de l'opérateur. Et en plus d'une meilleure qualité de service, la simplicité de nos technologies permet de déployer facilement certains sites clients et les réseaux locaux. Avec Ethernet, le client n'a plus besoin de commutateurs et de routeurs. Il se connecte directement sur son site.

Avez-vous conclu ou prévoyez-vous de signer des accords avec d'autres opérateurs ?
Nous avons une volonté de partenariats avec d'autres qui sont sur le même positionnement que nous. En France, par exemple, s'associer avec un opérateur de transport national a tout son sens pour aller chercher le client au plus près de son emplacement géographique. Cela peut nous permettre de proposer réellement un service de bout en bout à nos clients. L'intérêt est aussi réciproque. Les opérateurs nationaux sont autant intéressés que nous à cet égard. Et de par la conjoncture actuelle, Ethernet est un bon moyen dans une stratégie de développement cohérente d'ouvrir un panel de services à moindre coût.

Participez-vous à des transactions de bande passante sur des places de marché comme Band-X ?
Concernant Band-X, c'est à l'étude. Quant à l'échange de bande passante, nous le pratiquons avec d'autres opérateurs. De toute façon, nous ne pourrons pas ne pas participer aux transactions sur des places de marché de ce type. De plus en plus d'initiatives voient le jour pour créer ces nouveaux lieux d'échanges. C'est un canal commercial que nous ne pouvons pas omettre dans notre stratégie.

Quel sont les caractéristiques de votre nouvelle offre du nom de Lightning ?
Cette offre se destine aussi bien aux entreprises qu'aux autres opérateurs, et s'installe dans un cadre général de liaisons point à point entre 12 villes d'Europe du Nord, dont Paris. Le prix est de 10 000 dollars par route et par mois à un débit minimum de 155 Mbps. Et aussi, nous nous engageons pour un maximum de 16 routes à un prix global de 150 000 dollars par mois.

Dans nos accords standards sur la qualité de service, nous nous engageons à une mise en place en trois semaines à partir de la signature de la commande. A l'intérieur des deux ans prévus dans la durée du contrat, nous offrons la flexibilité à prix constant, ce qui signifie que vous pouvez changer de route au bout de 6 mois sans surcoût. Vous avez 155 Mbps fois 1, 2 ou 3, ou 622 Mbps, et nous pouvons augmenter le débit en deux heures. Le changement de route, quant à lui, intervient en moins d'un mois.


A présent, quelles orientations allez-vous prendre pour l'année à venir ? Hébergement, conseil... ?
Nous n'allons pas développer de composante conseil sauf pour le conseil avant-vente. Peut-être que cela viendra aussi autour des services Ethernet. Quant à l'hébergement, nous étions intéressés mais ce marché est plus que saturé aujourd'hui. En revanche, pour 2002 ou plus tard, nous allons développer un produit situé entre la couche média et la couche haute.

Nous avons aussi sorti une autre nouvelle offre qui porte le nom de Life-Saver. Celle-ci permet d'assurer les clients qui utilisent des réseaux dont les opérateurs sont au bord de la faillite, comme Level 3 ou CarrierOne. Pour une fraction du prix, nous leur mettons à disposition de la bande passante et mettons en route leur nouveau réseau en deux heures. Nous venons pour installer notre équipement et notre bande passante avec une simple reconfiguration.

Depuis juillet 2000, Eric Havette assume la fonction de vice-président Europe du sud chez Storm Telecom. Auparavant, il travaillait pour le compte du groupe Sita-Equant où il a occupé plusieurs postes successifs à partir de janvier 1989. Entré au support technique chez Sita (opérateur de réseau privé pour les compagnies aériennes) comme expert des équipements de niveau 1 (modems...), il devient trois ans après responsable de projet client dans la société commune entre les deux opérateurs. En juillet 1995, il passe chez Equant où il occupe un poste de chargé d'affaires pendant deux ans, avant de devenir directeur des ventes France en 1997, et enfin directeur de services pour les comptes globaux.

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY



Gratuit - L'actualité des technologies
e-business

Toutes nos newsletters
 
 
 
 
 
 
Logiciels libres
Retours d'expérience, panorama, analyses.
Sommaire
 
Failles de sécurité
Vulnérabilités des logiciels & évaluation des risques.
Sommaire
 
 

Les entreprises de l'Internet
Plus de 5000 sociétés référencées

Les prestataires
Plus de 2600 prestataires

Les fonds
Plus de 100 fiches descriptives

Le carnet des managers Internet
Plus de 1500 dirigeants

Guide des solutions
Plus de 310 briques logicielles