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Interviews

Jeffrey A. Miller
Chairman
Documentum

"Les services Web ne sont pas une révolution, mais une évolution"
          

A l'occasion de la conférence annuelle de Documentum, éditeur spécialiste des solutions de gestion de contenu, son Chairman (président du conseil d'administration) Jeff Miller nous a confié sa vision sur l'évolution du marché des technologies Internet dans le contexte de la crise des 'dotcom'. Insistant sur les enjeux actuels de la gestion de contenu, il présente ici la stratégie actuelle de la société - dont l'objectif est pour l'heure d'universaliser l'accès à ses applications, tout en poursuivant la mise en œuvre d'un plan commercial au niveau mondial.

Propos recueillis par Antoine Crochet Damais le 05 octobre 2001 .

JDNet Solutions : Au vu de la crise de la Net économie, comment considérez-vous l'évolution actuelle de la gestion de contenu ?
Jeff Miller: Il faut distinguer la crise des 'dotcom' de la technologie Internet en elle-même. Les dotcom ont été créées de toutes pièces, souvent sans modèle de revenu clair, et par conséquent sans beaucoup de chance de tenir dans la durée. Les investisseurs ont suivi le mouvement en misant sur la nouveauté de ce marché émergent et les revenus potentiels qu'il était susceptible de générer. Chez Documentum, elle n'aura pas entraîné de conséquences majeures sur nos résultats, les jeunes pousses ne représentant qu'une petite part de notre clientèle.

Et la généralisation des technologies Web dans les entreprises ?
En effet, le mouvement des start-up a également servi de catalyseur aux technologies de l'information. Grâce à cette première expérience du marché, l'ensemble des secteurs d'activités sont aujourd'hui sensibilisés à l'énorme potentiel que constitue Internet. Ce nouveau paradigme entraîne une manière différente de travailler et de concevoir les systèmes. Il implique un changement profond des mentalités.

Mais, ce mouvement ne s'est pas fait sans heurts ?
C'est juste. Même si les start-up ont joué un rôle positif d'évangélistes, leur influence n'a pas été bonne pour tout. Elles ont également poussé les sociétés -notamment américaines- à s'engouffrer sur ce nouveau terrain, souvent sans réfléchir. Vente en ligne dans tous les domaines, cybermarketing systématisé, etc. Dans une vision tactique à court terme, certaines grandes entreprises sont allées jusqu'à développer une centaine de sites Web afin de structurer leur communication de marques. Elles ont très vite fait face à de gros problèmes de gestion et de coordination de contenu. Pour ces sociétés, l'enjeu principal est aujourd'hui de rationaliser les chaînes de traitement sous-jacentes. Un mouvement qui passe souvent par la refonte de l'existant.

En est-il de même côté européen ?
L'Europe s'est lancée quelques mois après dans la course. Et au vu de ce qui se passait de notre côté de l'Atlantique, les grandes entreprises européennes ont su penser beaucoup mieux leur positionnement sur Internet et leur processus métier.

Aujourd'hui, quels sont les projets prioritaires autour de la gestion de contenu ?
Je remarque deux types principaux d'initiatives dans ce domaine.
- D'une part, le développement d'interfaces clientes plus compréhensibles. La problématique principale étant la réalisation de canaux de diffusion de contenus plus cohérents -que ce soit en terme de marques, que de produits.
- D'autre part, l'optimisation des processus métier. Une démarche qui passe par la mise en relation des différentes étapes de la gestion de contenu (création, classification, validation, etc.). Jusqu'ici déconnectées, ces tâches, qui s'appuient sur un référentiel de base de données unique, peuvent dès lors s'intégrer dans des chaînes de traitement jusqu'à la publication finale sur un site Web. Un processus de production qui se décline et/ou implique de nombreux départements de l'entreprise (marketing, achats, ventes, etc.).
Publiées en temps réel sur un portail, ces informations sont accessibles en interne, mais également par les clients, les fournisseurs et les partenaires. Partie prenante du système, ces acteurs sont à la fois émetteur et récepteur d'informations. Un tel projet implique d'articuler avec une base de données centrale les applications et des systèmes (internes ou externes) à la fois de back office (SAP, etc.) et de front office (Siebel, etc.).

Comment sont gérés les déploiements ?
Dans le monde des grandes entreprises industrielles, qui constitue notre coeur de cible, les processus de gestion de contenu sont des tâches réellement critiques. Chez Airbus par exemple, ils assurent le traitement de produits dont les spécifications techniques sont infiniment complexes.

La criticité de telles applications oblige la plupart de nos clients à procéder étape par étape. Un projet de gestion de contenu commencera souvent par être déployé pour gérer les caractéristiques techniques d'un produit particulier (ce peut être le cas d'un médicament dans le monde pharmaceutique). Dans un deuxième temps, notre plate-forme sera étendue à l'ensemble de la chaîne de traitement industrielle, avant d'adresser les données marketing, puis les sites Web. Enfin, ce seront au tour des partenaires d'être impliqués. Ainsi, dans le domaine pharmaceutique, un laboratoire sera amené à générer des liens avec des sites de voyagistes afin d'informer les internautes des vaccins recommandés lors de déplacements dans des pays à risques. Au total, le système de gestion de contenu deviendra une solution d'infrastructure centrale dans le système d'entreprise.

Ces déploiements doivent également prendre en compte les dimensions humaines des entreprises ?
En effet, cette démarche par étapes ne doit pas dénigrer les ressources humaines des sociétés. Les processus de gestion de contenu informatisés constituent une changement profond dans la manière de travailler. Souvent les salariés sont habitués à certains outils, et les faire évoluer n'est pas toujours facile. Par conséquent, il est important d'initier une dynamique de changement en montrant les bénéfices des nouveaux outils, et sur cette base une stratégie d'implémentation graduelle des solutions est aussi un plus.

Pensez-vous que les Services Web entraîneront la prochaine révolution du secteur des Technologies de l'Information ?
Les Services Web ne sont pas une révolution, mais une évolution. Dans notre domaine, ils faciliteront l'utilisation des systèmes de gestion de contenu par d'autres applications. Reposant sur une couche de standards, ils n'impliquent pas une refonte de l'existant, ce qui rend d'autant plus aisé leur mise en oeuvre. En attendant, il est clair que les premières expériences client pèseront un poids important dans la sensibilisation à cette nouvelle technologie... et sa généralisation.

Quels sont aujourd'hui vos secteurs cibles ?
Documentum s'est positionné initialement sur le segment de la GED (Gestion électronique de documents), qui se caractérise par la prise en charge de la chaîne documentaire exclusivement en interne. En 1999, nous avons effectué un virage vers le Web. Une évolution qui nous a amenés à proposer des produits couvrant à la fois la gestion de contenu interne et externe. Comme je l'ai dit, ceci nous conduit aujourd'hui à concevoir nos solutions comme une brique centrale de l'entreprise dont le fer de lance serait un référentiel doté d'une couche de gestion des processus, et autour duquel graviteraient l'ensemble des applications d'entreprise. Pour assurer ces processus, portails internes et Services Web côté client sont couplés à une intégration de la chaîne de traitement aux autres systèmes d'entreprise.

Quels sont les enjeux actuels de Documentum  ?
En terme de produits, l'architecture de notre application est en train d'être structurée en composants Web (voir l'article sur le sujet). Et ceci pour la rendre accessible en temps que Web Services. Quant à notre stratégie marché, l'objectif est aujourd'hui de se doter d'une démarche commerciale globale. Documentum effectue déjà 40 à 45% de son chiffre d'affaires en dehors des Etats-Unis. Nous sommes présents en Asie, mais également en Europe avec au total 250 personnes. Après l'Angleterre (Londres), la France (Paris) et l'Allemagne (Munich), l'Italie et l'Espagne sont également des zones sur lesquelles nous gagnons des appels d'offres.


Après plus de 20 ans d'expérience dans l'industrie des hautes technologies, Jeffrey A. Miller est aujourd'hui le président du conseil d'administration de Documentum. Fondateur de la société, il en est resté le PDG jusqu'en juillet 2001, date à laquelle il décide de passer la main à Dave De Walt.
Après avoir débuté sa carrière chez Intel, Jeff Miller occupe plusieurs positions dominantes chez le constructeur de cartes périphériques Adaptec, où il passe par la fonction de vice-président. Avant de se lancer dans l'aventure Documentum, il dirige une division importante chez Cadence Design Systems: un fournisseur de logiciels pour l'automatisation des chaînes de production d'électronique.

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