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Interviews |
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Marc Langlois
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délégué
général |
EDI
France
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"La
complexité d'ebXML n'est qu'apparente; il faut dédramatiser
ce sujet" |
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Encore inachevé, ebXML est déjà présenté
comme le futur standard des échanges électroniques
B to B. S'il est directment élaboré sous
la tutelle de l'Oasis et de l'UN/CEFACT (United Nations
Centre for Trade Facilitation and Electronic Business),
ebXML implique aussi d'autres organisations. Parmi elles,
EDI France, association 1901, qui tente de sensibiliser
les différents secteurs professionnels à
la dématérialisation des échanges.
Avec la norme EDIFACT bien entendu mais aussi désormais
avec ebXML. Un standard avec lequel EDI France espère
réussir là où EDIFACT a échoué:
répondre aux besoins et contraintes des PME.
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Propos recueillis par
Cyril Dhenin le 30 novembre
2001
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Quel
rôle joue EDI France dans l'élaboration de
ebXML ?
Marc Langlois: Nous
assurons la représentation des entreprises françaises
au sein des groupes de travail qui élaborent ebXML.
Nous analysons les spécifications proposées,
nous les traduisons, nous tentons de les appliquer à
des cas concrets et, éventuellement, nous recommandons
des modifications. Pour suivre pas à pas les travaux,
nous avons calqué nos groupes de travail sur ceux
de ebXML.
Oasis,
UN/CEFACT, EDI France... La définition d'ebXML
rassemble beaucoup d'acteurs. Quel est le rôle de
chacun ?
Ce
partage des rôles a été clarifié:
l'UN/CEFACT s'occupe de définir les processus métiers
et les données; l'Oasis pour sa part se charge
de l'infrastructure technique, des protocoles de communication
et de la sécurité. Pour résumer,
disons que l'UN/CEFACT s'occupe du fonctionnel et l'Oasis
du technique. Enfin, EDI France fédère à
l'échelle française les initiatives des
différents secteurs et représente un terrain
d'entente pour tout ce qui concerne l'inter-sectoriel.
Récemment,
dans nos colonnes, le
vice-président Europe du consortium Rosettanet
estimait avoir deux ans d'avance sur ebXML. Que pensez-vous
de cette concurrence ?
C'est
vrai, le projet Rosettanet a débuté très
tôt à l'initiative de grands acteurs de l'industrie
informatique. Toutefois, je ne pense pas qu'il existe
sur le fond une opposition fondamentale entre ebXML et
Rosettanet. Leurs méthodes sont très proches
et le schéma d'interopérabilité est
d'ailleurs très simple. En fait, je trouve les
deux projets plutôt complémentaires: Rosettanet
représente en quelque sorte une application sectorielle
de ebXML.
EDIFACT
s'est avéré trop coûteux et trop complexe
pour intéresser les PME. ebXML ne prend-t-il pas
les mêmes travers ?La norme semble vraiment difficile
à appréhender...
En
apparence seulement. Il est vrai qu'ebXML introduit dans
le domaine des échanges électroniques B
to B des choses nouvelles: la modélisation objet
et la notion de processus d'affaires. En outre, ebXML
s'apparente à un framework qui couvre des initiatives
éclatées. Bref, il faut sûrement en
passer par une sorte de révolution culturelle pour
l'assimiler. Mais je crois qu'il faut dédramatiser
ce sujet. Le modèle semble complexe mais son implémentation
se révèle plus simple qu'on ne le croit
de prime abord.
A
l'attention des PME, quels efforts particuliers déployez-vous
?
Nous
avons repris dans le cadre d'ebXML le projet "EDI
light". A cette fin, nous travaillons avec les éditeurs
de progiciels de gestion pour permettre simplement la
mise en oeuvre d'échanges conformes à ebXML
à travers leurs produits. Au sein d'EDI France,
c'est l'un de nos dossiers les plus critiques.
En
fonction des secteurs, quel regard portez-vous sur la
mobilisation autour de ebXML ?
C'est
très variable. De façon générale,
on peut dire que les secteurs les plus engagés
sur EDIFACT, comme la grande distribution ou l'automobile,
avancent moins vite que d'autres comme par exemple le
transport ou la banque. Cela dit, il m'est difficile de
suivre les travaux de tous les groupes sectoriels.
Pour
ebXML, quel est le prochain grand rendez-vous ?
La
réunion de Barcelone qui se tiendra au mois de
mars. A cette occasion, les groupes soumettront leurs
travaux pour agrément. Ce sera une grande étape
dans le chantier ebXML.
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Avant de prendre des responsabilités au sein
d'EDI France, Marc Langlois a occupé des postes
d'ingénieur en chef et de directeur du développement
chez des éditeurs de progiciels de gestion tels
que CCMC, Saari, Business Soft et dans des SSII (Answare,Sligos).
En 1982, il entre comme conseiller technique au sein de
Gencod (organisme de concertation industriellle dédié
à l'amélioration de la chaine industrielle)
puis, en 1992, crée une société notamment
spécialisée dans les technologies EDI. La
"migration" vers EDI France fut donc assez naturelle.
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