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Interviews |
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Alain Beauvieux
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Directeur
général |
Go
Albert France
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"Les
moteurs de recherche booléens sont au bout du rouleau" |
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Editeur
d'une suite de solutions de recherche, Albert
a reçu le prix de la meilleure start-up lors des
"Trophées
de la nouvelle économie"
de Montpellier. A cette occasion,
le directeur de la filiale française de la société,
Alain Beauvieux, revient sur les origines et les évolutions
du projet. |
Propos recueillis par
Antoine Crochet Damais le 14
décembre 2001
. |
JDNet
Solutions. Sur quels concepts Albert fonde-t-il son positionnement ?
Alain Beauvieux.
La société
a été fondée en mars 1999 par un
chercheur français, un développeur suisse et un
franco-suisse originaire du monde de la finance. Au centre
de cette initiative :
la conviction qu'il devenait nécessaire de repenser
entièrement les modes traditionnels de recherche
d'informations électroniques, notamment au vu de
la croissance des contenus -à la fois Internet
et intranet. Partant de ce constat, l'équipe initiale
d'Albert a commencé par effectuer une étude
comportementale et cognitive afin de mieux cerner les
besoins ainsi que les pratiques et modes d'organisation
dans ce domaine. Cette première phase a finalement
conduit à s'intéresser avant tout aux centres
d'intérêts des demandeurs. Au sein d'une
même entreprise -une banque par exemple-, on constate
en effet que le contenu d'une requête sera très
différent selon qu'il est composé par un
trader ou un informaticien par exemple.
Ce
qui a abouti à votre positionnement actuel ?
Pour répondre à
cette problématique, nous avons développé
une couche applicative qui se charge de traduire les requêtes
dans un langage compréhensible par le
module d'indexation sous-jacent. Et ceci en fonction
d'une base d'intérêts propres à chaque
utilisateur et s'enrichissant automatiquement au fil des
demandes effectuées. Notez que notre application
est compatible avec les moteurs de Verity et de Lotus.
Nous proposons aussi notre propre moteur.
Bref, nous nous positionnons là où Verity
se plaçait il y a quatre ans avec la génération
des solutions à base sémantique. Aujourd'hui,
les moteurs de recherche booléens sont au bout
du rouleau. Beaucoup d'acteurs sont en train de prendre
conscience de la limite de cette approche. Sans remettre
en cause leur performance, la question est maintenant
de savoir comment mettre à la portée de
tous ce type de produit.
Avez-vous
également conduit des tests grandeur nature ?
Les tests ont commencé
début 2001 sur plusieurs sites, dont le portail
du fournisseur d'accès Free.
Cette étape visait à valider
les comportements définis lors de l'étude
préalable, et notamment le constat selon lequel
les requêtes utilisateur sont le plus souvent des
concaténations de concepts (termes et expressions)
et non des demandes en langage naturel. Sur ce plan, les
observations ont conduit à affiner la différenciation
entre intranet et Web. On n'a en effet constaté
dans le premier cas une forte tendance à l'utilisation
de groupes nominaux, alors que le second demeurait le
terrain privilégié des mot(s) clef(s). Autre
élément au programme : la mesure de
la performance des algorithmes. Même s'ils sont
souvent beaux intellectuellement, on remarque que l'application
de certains d'entre eux peut créer des problèmes
de montée en charge. Au final, nous avons donc
décidé de bloquer l'application des algorithmes
problématiques au delà d'un certain volume
de demandes.
Quant
à la phase de commercialisation ?
Elle débute début
2001 avec l'ouverture de filiales aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne
et en France. Albert possédait déjà
une activité commerciale en Suisse. Quant à
l'action commerciale, elle se concentre sur un programme
de "Try and Buy". Concrètement, il s'agit d'offrir
à nos prospects de tester gratuitement nos solutions
grandeur nature pendant une période de 20
jours. L'un de nos
ingénieurs se déplace gratuitement pour
installer et paramétrer le produit. Si la société
désire se procurer la licence, le passage en phase
de production réelle ne demande la plupart du temps
que quelques heures d'intervention.
Notre
chiffre d'affaires se découpe de manière
à peu près équivalente entre des
projets d'intranets et des projets Internet.
Parmi nos principaux clients figurent France Télécom,
l'un des sites des Nations Unies et le réseau RFO.
Quels
sont les principaux axes d'évolution prévus
autour du produit ?
Nos centres de recherche et
développement (Lausanne et Montpellier) travaillent
activement à l'optimisation du processus de modélisation
des profils d'intérêts. Ils se focalisent
également sur l'ouverture du produit à d'autres
plates-formes de recherche, mais également sur
l'ajout de Windows (au côté de UNIX) au chapitre
des systèmes d'exploitation possibles.
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Docteur en informatique (thèse d'intelligence artificielle),
Alain Beauvieux a été chef des départements "services
en linguistique appliquée" et "vente et supports" chez
IBM durant 10 ans avant de prendre la responsabilité de
la zone Asie Pacifique pour les produits voix. Il a ensuite
intégré IôDP, une société spécialisée dans l'imagerie
médicale. Avant de rejoindre Albert, Alain Beauvieux était
directeur commercial et marketing pour la France chez
LexiQuest. |
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