JDNet
Solutions: Qu'apportez-vous de nouveau avec Five.Two
(5.2), la dernière
version de votre solution ?
|
|
Olivier Faugère:
Five.Two est
en fait le nom générique que nous avons
donné à l'ensemble de notre offre. Tous
nos produits sont à présent regroupés
en une plate-forme complète dédiée
à la gestion dynamique de la chaîne de
valeur. Nous avons procédé à plusieurs
acquisitions ces deux dernières années,
et nous avons élargi notre spectre au delà
du Supply chain planning et management (planification
et gestion de la chaîne logistique). Les orientations
que nous avons prises, par exemple, correspondent au
SRM (Supplier relationship management) pour aider l'entreprise
à collaborer avec ses fournisseurs en ligne,
et au CRM dans le cadre de relations b-to-b.
Nous nous sommes donc retrouvés avec un champ
d'activité très large. Et nous avons décidé
d'intégrer toutes ces applications entre elles
pour donner les moyens à l'entreprise d'optimiser
son activité à l'intérieur de ses
quatre murs mais aussi à travers toute la chaîne
de valeur. Par celle-ci, nous entendons principalement
ses relations avec ses clients et ses fournisseurs.
Nous avons acquis entre autres des applications des
les domaines du SCM, du CRM et du SRM, et nous avons
construit un ensemble qui fonctionne de façon
intégrée avec la technologie d'I2 basée
sur le Web. Cette intégration a porté
sur le fait de resserrer les liens entre toutes ces
applications, mais aussi avec le monde extérieur
et les systèmes existants des entreprises, comme
les ERP.
Pourquoi
avez-vous décidé de vous élargir
hors de votre positionnement initial : le SCM (gestion
de la chaîne logistique) ?
O.F.: Nous constatons
que les entreprises ont réalisé des économies
importantes grâce au SCM. Pour donner quelques
exemples: des réductions de stocks de 25 à
60 % selon les industries, une amélioration
des capacités de production de 10 à
20 %, et des prévisions de vente en hausse
de 25 à 80 %. Partant de ces observations,
nous avons construit une offre qui permet à l'entreprise
d'étendre l'optimisation
en dehors de ses murs, à travers ce que nous
appelons la "supply chain" étendue.
Jusqu'à présent, les optimisations étaient
réalisées au niveau de chaque fonction,
avec comme image probante celle des silos équipés
d'ERP. Mais le plus souvent, une optimisation concurrente
de chacun des silos ne correspond pas à une optimisation
globale. Peut-être que l'entreprise achetait bien
suivant ce principe, mais cela avait une répercussion
sur les stocks car les achats doivent être plus
importants pour baisser les prix. Nous nous sommes donc
rendus compte que le besoin se tournait à présent
vers l'optimisation de la chaîne de valeur en
même temps à l'intérieur et à
l'extérieur de l'entreprise. Le résultat
se nomme I2 Five.Two. Il s'agit désormais de
notre famille de produits et services qui fournissent
la capacité à traiter de gros volumes
tout en étant fiables et faciles d'utilisation,
et qui offrent des fonctionnalités pour améliorer
toute cette chaîne de valeur.
Il
y a un an, vous étiez alliés avec Ariba
et IBM, et aujourd'hui l'Alliance est rompue. Aujourd'hui,
vous débordez aussi sur le domaine historique
d'Ariba : l'e-procurement.
Avec le recul, quel commentaire apportez-vous là-dessus
?
O.F.: Aujourd'hui,
il existe un débordement clair de l'offre de
I2 sur celle d'Ariba. A l'époque, nous avions
monté une alliance car nous avions déjà
notre vision sans toutefois disposer de solution pour
gérer les achats indirects. Or, Ariba était
un acteur de niche et avait cette solution. Il s'avère
que nous avons monté pas mal de projets ensemble,
comme WorldWide Retail Exchange, et cette dernière
a migré entre temps de Ariba Buyer vers I2 eProcurement.
Mais la raison pour
laquelle nous avons décidé de rompre est
d'abord liée au fait que Ariba n'a pas voulu
rester dans le domaine de l'e-procurement, et a souhaité
rentrer dans le SCM. Ils ont déclaré qu'ils
voulaient racheter Agile, et nous leur avons répondu
que s'ils le faisaient, nous reprendrions leur concurrent
RightWorks. Tandis qu'ils ont raté leur opération,
nous avons acquis la meilleure solution sur le marché,
et nous avons arrêté nos relations avec
Ariba. Maintenant, nous avons notre propre offre qui
s'intègre à nos autres composantes. Je
pense que nous avons eu raison d'investir dans ce domaine,
ce qui nous apporte aujourd'hui une couverture importante
des applications e-business. Et aujourd'hui, RightWorks
est complètement intégré à
Five.Two.
Pour
approfondir sur l'e-procurement, les technologies comme
le RoundTrip de Commerce One et son équivalent
Punch Out chez Ariba ont prouvé leur efficacité.
Fournissez-vous cela vous aussi ?
Philip Crawford:
Le nom de notre produit spécifique est eProcurement,
et la solution permet notamment de procéder à
des allers-retours sur les sites des fournisseurs. Mais
notre plate-forme est beaucoup plus large, puisque nous
offrons aussi bien du SCM, que du CRM et du SRM. Or,
nous fournissons ces capacités ensemble. Bien
sûr, les acheteurs dans les entreprises peuvent
accéder à d'autres places de marché
publiques et privées à partir d'une place
de marché équipée d'I2, mais cela
représente juste une petite part de l'équation
aujourd'hui.
Quelle
est la plus grande part pour l'entreprise, si nous suivons
votre raisonnement ?
P.C.: Nous avons
récemment signé un contrat avec HP, qui
dépensent 20 milliards de dollars en approvisionnements.
Mais la problématique de HP était très
importante. Et devinez où ils gagnent le plus
à présent ? La collaboration avec
leurs fournisseurs. Ce travail s'effectue aussi bien
sur des places de marché publiques que privées.
Avec l'e-procurement seul, il économisaient moins
de 1 % sur leurs dépenses. Aujourd'hui,
avec la collaboration dans le cadre du SRM, ils en économisent
20 %.
Cette collaboration s'est d'abord étendue au
design des produits, entre des ingénieurs qui
se sont mis à concevoir des parties en commun,
ce qui a eu pour effet de réduire le nombre de
pièces. Après cela, ils ont réalisé
une économie énorme dans la collaboration
autour de la demande en terme d'inventaire. En utilisant
leur vieux système ERP, il leur a fallu seulement
6 semaines pour pouvoir communiquer avec leurs
fournisseurs. HP revendait ses imprimantes et anticipait
la demande sur des mois. Nous avons réduit cette
estimation à 6 semaines d'inventaire en
flux continu dans la chaîne logistique avec des
possibilités de requête instantanée.
En comparaison, Dell obtient les informations sur ses
fournisseurs en plusieurs heures. Et en utilisant le
même système en ayant accès au même
logiciel, le fournisseur n'investit plus dans un inventaire
qui n'est plus requis par HP. C'est ce principe de communication
temps réel qui permet 20 % d'économie.
Lorsque
l'on évoque la planification de la chaîne
logistique, l'on pense tout de suite à I2. Mais
êtes vous aussi un acteur de la "supply chain
execution" ?
O.F.: Avec Five.Two,
l'autre nouveauté tient dans le fait que nous
proposons en même temps les fonctions de "supply
chain planning" et de "supply chain execution".
Nous n'offrons pas seulement les outils de décision,
mais aussi ceux qui permettent la mise en pratique.
Et en cela, nous marchons sur les plates-bandes des
éditeurs de progiciels de gestion intégrés.
Mais à la différence des ERP, nous ajoutons
les couches d'optimisation qui permettent à l'entreprise
de faire des économies. Notre démarche
est de proposer des applications très modulaires
qui peuvent être mises en oeuvre de façon
incrémentale. Par rapport aux éditeurs
d'ERP, nous avons des solutions plus simples à
mettre en oeuvre, plus faciles à utiliser et
évolutives.
Mais
si l'on regarde ces mêmes éditeurs d'ERP,
leurs progiciels sont aussi modulaires. N'êtes-vous
pas en train de fabriquer un super ERP pour l'e-business
comme ce que tentent d'autres acteurs tels SAP ?
O.F.: Les modules
SAP, il faut voir en combien de temps l'on arrive à
les mettre en oeuvre. En ce qui nous concerne, il nous
suffit de deux ou trois mois au maximum pour l'implémentation,
et nous dégageons des résultats tout de
suite. Même les premiers modules de l'ERP, sans
aller très loin, prennent plus de temps à
intégrer. La raison pour laquelle Siemens nous
a choisi est qu'ils ont plus de 300 instances SAP
qui ont toutes les difficultés à communiquer
entre elles. Et nous leurs offrons la capacité
d'optimiser la chaîne logistique à travers
toutes ces divisions. Notre force est de permettre l'optimisation
de la chaîne de valeur et la collaboration entre
des entreprises qui ont de multiples divisions, branches
ou activités. Et seule notre technologie sait
faire ça aujourd'hui .
A
travers une couche additive EAI, je suppose... ?
O.F.: Pour les progiciels
de gestion intégrés, il est clair qu'il
faut une couche EAI. Du reste, en ce qui concerne les
ERP, une même marque ne sait le plus souvent pas
s'intégrer toute seule à l'intérieur
d'elle-même. De notre côté, notre
offre apporte d'abord de la visibilité à
travers de multiples instances de systèmes dans
différentes branches et à des étapes
diverses de la chaîne logistique étendue.
Par dessus cela, nous avons des outils qui permettent
de prendre des décisions plus rapidement. et
c'est la visibilité dans l'obtention des informations
qui permet de prendre les meilleures décisions.
Or, nous arrivons à résoudre de multiples
questions comme: que faut-il acheter, où et quand ?
Où faut-il le fabriquer ? Quel produit lancer
sur le marché et quand le lancer ? Faut-il externaliser
tout ou partie de ce que l'on fabrique ? Comment positionner
l'offre ? A quel prix ? Et que substituer si le produit
n'est plus disponible ? Qu'est-ce qui est en stock,
en interne et chez les fournisseurs ? Comment promettre
un délai de disponibilité fiable ?
Et encore beaucoup d'autres...
Proposez-vous
d'étendre cette partie décisionnelle avec
des outils d'acteurs de la business intelligence, comme
SAS qui propose notamment une offre verticalisée
"supply chain" ?
P.C.: Nous entretenons
des relations avec SAS dans le cadre desquelles nous
fournissons des connecteurs vers leur solution. Mais
nous disposons surtout d'un partenariat avec Business
Objects qui est beaucoup plus fort.
O.F.: Nous avons aussi nos propres outils de
reporting, et nous avons Business Objects qui est totalement
intégré aux solutions d'I2. Ici, la valeur
que nous offrons est la façon dont nous l'avons
intégré. Ce qui fait que nous proposons
de multiples solutions pour le reporting. A partir du
moment où l'on peut croiser les rapports, l'on
offre une visibilité qui permet déjà
une certaine forme d'optimisation. Pour aller plus loin,
Business Objects est inclus dans beaucoup de nos offres.
A
partir de maintenant, quelles vont être vos grandes
orientations, entre autres sur le plan technologique
? Travaillez-vous avec des éditeurs comme Microsoft
ou Oracle dans le domaine des Web Services ?
O.F.: En terme de
"business", nous ne voulons plus nous focaliser
uniquement sur les grands comptes, et dès aujourd'hui
nous travaillons avec des entreprises dont le chiffre
d'affaires est compris entre 250-300 millions d'euros
et 1 milliard d'euros. Nous mettons aussi en place
une nouvelle organisation en fonction des territoires
géographiques et non plus par industries verticales.
A court terme, nous allons diffuser une annonce majeure
à ce sujet. D'autre part, beaucoup de nos logiciels
sont à présent disponibles sous forme
de souscription. Les clients peuvent y souscrire et
obtenir un service de notre part. Par exemple, nous
avons de nombreuses bases de données que nous
leur mettons à disposition à travers le
Web.
A propos des Web Services, nous travaillons peu avec
Microsoft mais beaucoup avec tous les autres. C'est
lié à la compétition sur le marché:
ils ne font pas de SCM et travaillent avec nos concurrents.
Mais avec tous les autres: HP et Compaq, Sun, IBM, BEA...
Quant à Oracle, c'est un concurrent mais nous
ne les voyons pas beaucoup en face de nous.
P.C.: Dans
le domaine des Web Services, BEA sont ceux avec qui
nous travaillons le plus. Dans leur serveur Weblogic,
ils ont toute une architecture dédiée.
Mais aussi, notre propre architecture est conçue
pour accepter des Web Services de n'importe quel fournisseur.
Sur le plan technologique, un autre domaine auquel nous
nous intéressons est le MRP (Material requirements
planning, qui détermine les pièces à
fabriquer et leur ordre de fabrication en fonction d'une
date précise, ndlr). Ces progiciels sont en général
beaucoup plus lents que ceux dédiés au
SCM. La plupart du temps, ils font partie des ERP, mais
ils constituent un bloc de la chaîne logistique
auprès des fournisseurs. Il s'agit d'optimisation
d'usine. Et nous allons définir quelle stratégie
adopter à cet égard.
|