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Interviews

Patrice Poiraud
Directeur marketing France, Belgique et Luxembourg
IBM Software Group

"Xperanto ? L'étape au dessus de la fédération des bases de données..."
          

En rachetant Informix, la division IBM Software Group a enrichi son offre de SGBD (Solutions de gestion de bases de données) d'un catalogue impressionnant de produits: IDS, RedBrick, MetaCube, XPS, UniVerse... Aujourd'hui, la base de données relationnelle standard de Big Blue, DB2 UDB, n'en reste pas moins le produit phare de l'éditeur pour la gestion des données, avec la deuxième part de marché toutes plates-formes confondues derrière Oracle. Du coup, la question se pose de savoir quel avenir est réservé aux gammes Informix. Une question qui en soulève d'autres dans la foulée, notamment en terme d'intégration, et auxquelles le directeur marketing de IBM Software Group, Patrice Poiraud, tente de répondre. Au passage, nous en avons profité pour l'interroger sur Xperanto, un tout nouveau middleware pour visionner et requêter des données relationnelles en XML. Sans oublier la pénétration de DB2 sur les plates-formes Linux dans lesquelles le géant investit considérablement. Un tour d'ensemble s'imposait. Le voici.


Propos recueillis par François Morel le 21 décembre 2001 .

JDNet Solutions: allez-vous continuer à développer les gammes de SGBD Informix à l'avenir, ou plutôt résumer votre offre à DB2 ?
Patrice Poiraud: Aujourd'hui, nous ne résumons pas notre offre de SGBD à DB2 puisque nous continuons à soutenir les bases Informix déjà installées. Comme promis, nous avons annoncé il y a deux mois la version 9.3 de IDS à nos clients. Il est vrai aussi que nous allons aussi chercher une certaine convergence vers DB2 aux alentours de 2003, mais pour la plupart de ces produits, IBM continuera à les maintenir sous ce nom ou un autre, en continuant à fournir de nouvelles versions tout au long de l'année 2002.

Avant la fin 2003, il est probable que leur dénomination ne sera plus typée Informix, mais DB2, et c'est en ce sens que nous voyons la convergence. Car il n'est pas question de les faire disparaître. Nous avons une longue tradition de ce point de vue et nous n'allons pas changer notre façon de fonctionner. Nous avons la volonté de respecter les clients d'Informix, ce qui se répercute sur notre réseau de partenaires que nous continuons d'informer de façon à ce qu'ils puissent bénéficier des dernières évolutions. Pour nous, le maître mot est celui de la continuité.

Soit, mais maintenir et répercuter des mises à jour est une chose; assurer la promotion des gammes pour toucher de nouveaux clients en est une autre. Est-ce aussi votre ambition pour les produits Informix ?
Pour l'instant, il existe un certain nombre de différences entre les bases de données Informix et DB2, entre autres sur le plan fonctionnel. Et selon sa demande, le client sera orienté vers un produit ou un autre. Nous suivons une seule et même direction qui assure les ventes, qu'elles soient Informix ou DB2. Et nous avons l'ardente obligation de développer notre clientèle avec les produits de notre catalogue. Dans le cadre de ses projets, l'entreprise peut retrouver chez nous des compétences techniques plus axées dans un sens ou dans l'autre, et le commercial dispose de tous les produits dans son porte-feuille, ce qui évite tout problème.

Avez-vous développé les API nécessaires pour faire dialoguer les deux gammes, c'est-à-dire les interfaces apparemment très attendues par vos clients ?
Dans la version 9.3 d'Informix IDS, il est possible d'effectuer des échanges avec DB2. Il ne s'agit pas forcément d'un set d'outils complet, mais ces possibilités sont déjà offertes depuis deux mois. Concernant les autres bases de données Informix, pour l'instant nous n'avons rien sorti à ce sujet. IDS était la plus représentée et c'est donc celle vis-à-vis de laquelle nous avons porté nos efforts en premier. Maintenant, les prochaines versions des autres bases verront aussi leurs lots de nouveautés. Celles-ci feront donc l'objet d'annonces au cours de 2002 et des années suivantes, en fonction de critères dont je n'ai pas vraiment la maîtrise. Mais si certains clients présentent plus de besoins que d'autres, il paraît logique que leurs demandes soient prises en compte de façon prioritaire.

Début décembre, IBM a annoncé l'ajout d'extensions analytiques (OLAP, data mining) à DB2. De quel type d'extensions s'agit-il ? Cela ouvre-t-il la voie à une version multi-dimensionnelle de DB2 ?
Cette version existe déjà. Il s'agit de DB2 OLAP qui intègre le moteur EssBase. Mais multi-dimensionnel veut dire deux choses. Dans un cas, il s'agit de stockage et de restitution, et là DB2 UDB s'en tire très bien. Dans d'autres cas, l'on utilise OLAP pour faire pivoter des données sur plusieurs axes. Dans cette optique, DB2 OLAP est livrée gratuitement avec un starter kit pour prendre connaissance de cette technologie et la tester dans le contexte d'un nombre d'accès limité. Tous les produits DB2 sont d'ailleurs disponibles en téléchargement gratuit. Concernant DB2 OLAP, le serveur comprend un moteur DB2 à l'intérieur, mais il s'agit d'une offre distincte de UDB. Quant à la connectivité à d'autres sources de données, elle fonctionne aussi bien sur Informix que toutes les autres à travers les drivers ODBC du marché.

Quel est le propos de Xperanto ?
Xperanto est le nom de code d'un projet de recherche et développement chez IBM, et qui constitue l'étape au dessus de la fédération des bases de données. Il s'agit de pouvoir écrire des données dans des formats différents (à l'aide de XML, ndlr). Quel que soit le format, le but est de faire croire à l'application qu'elle peut l'utiliser, en aboutissant à un serveur d'intégration de l'information, de la même façon qu'une application A parle avec une application B dans le domaine de l'EAI. Mais c'est plus que de l'ETL car nos outils peuvent aussi bien traiter des données structurées que non structurées. Et je ne suis pas sûr que, par exemple, les autres éditeurs puissent traiter des signaux électriques, de la voix, des images et des textes comme des données.

Maintenant, Xperanto correspond à quelque chose que nous n'avons pas annoncé officiellement. Nous rentrons dans la possibilité de traiter tout type de données, par exemple le fait de regarder comment se comportent les lignes téléphoniques lors de l'envoi de signaux. Mais aussi, dans le domaine des sciences de la vie, il faut pouvoir observer des données en provenance du génôme humain ou des données biophysiques sur le comportement de certaines molécules, voire des images médicales. Tout ceci constitue des montagnes de données complexes qui doivent être traitées rapidement par un serveur d'intégration de l'information. Ces technologies sont en laboratoire, mais je ne suis pas responsable de la recherche pour vous donner plus de détails sur leur avancée.

A quoi correspond le concept de bases de données fédérées ?
Il s'agit de projets en cours, et qui correspondent à nos travaux actuels en terme de bases de données hétérogènes. Quand nous insérons DB2 dans un système d'information, nous essayons de dialoguer avec tous les systèmes en lecture et en écriture. Et un développeur peut avoir besoin de voir les autres bases de données en faisant abstraction qu'elles font partie d'un réseau, pour pouvoir y lire et écrire de façon transparente. Nous pouvons créer les jointures entre bases de données distantes et hétérogènes. Déjà, l'optimiseur de DB2 prend en compte cette jointure, bien que le développeur voie les données comme locales. Et dans le commerce, c'est le seul produit qui permette de faire cela.

Dans un récent discours, Larry Ellison vantait en apparence les mérites de Outlook pour souligner que les e-mails pouvaient être stockés dans sa base de données Oracle ? Proposez-vous un pont entre DB2 et Lotus, par exemple, pour faire de même ?
A terme, il est probable que Notes s'appuie sur DB2. Mais les bases Notes n'ont ni la même taille, ni la même utilisation que DB2. Nous pouvons qualifier de bases documentaires les bases de messagerie collaborative. Mais nous ne retrouvons pas les très grands volumes dans ce contexte. Aujourd'hui, nous proposons déjà pour une utilisation spécifique de DB2 la gestion de contenu à travers des outils qui permettent de gérer ces aspects. Il s'agit de Content Management for Domino qui permet d'indexer et d'archiver les contenus dans DB2. Et dans SAP, nous retrouvons aussi beaucoup de documents, que nous pouvons traiter de la même façon avec Content Management for SAP.

Pour changer de sujet, quel est le taux de pénétration de DB2 sous Linux ?
Nous fournissons DB2 pour tous les environnements du marché, et je ne connais pas par coeur les taux de pénétration. Mais sur la totalité du parc DB2, le chiffre Linux ne dépasse pas 5 %. C'est un marché qui nous intéresse. Le marché se développe, mais sa progression n'est pas aussi rapide que nous aurions pu l'espérer. Evidemment, quand on part de rien, le taux de croissance est forcément très important, mais par rapport aux autres plates-formes, il faut relativiser. En attendant, nous n'avons pas constaté aujourd'hui de recul de la demande.

D'un environnement à l'autre, les taux de croissance plus ou moins importants sont liés à différents choix. Si DB2 connaît une forte croissance dans l'ensemble, c'est en grande partie parce que nous travaillons beaucoup avec des éditeurs comme PeopleSoft, SAP et Siebel. Voilà pourquoi nous pouvons parler de dépendance aux environnements. Sur Linux, le taux de progression est à peu près équivalent à celui de Windows, mais je n'ai pas encore vu d'entreprises déployer les progiciels de ces trois acteurs sur ce système d'exploitation. Et même s'il est deuxième aujourd'hui en terme de parc installé, ce n'est pas encore Linux qui gère les applications critiques de l'entreprise.

Vous proposez beaucoup de logiciels à télécharger gratuitement sur votre site, dont DB2 et des outils satellites. Prévoyez-vous, dans une prochaine étape, de livrer les sources de logiciels IBM ?
Nous avons commencé à le faire il n'y a pas longtemps, par une donation à Eclipse, qui est une organisation dont le rôle sera de servir de socle au développement applicatif en général. Il s'agit d'un socle commun entre différents acteurs comme IBM Software, Mercury et Rational. Les logiciels concernés font partie du domaine Open Source puisqu'ils sont utilisables et améliorables par toutes les communautés imaginables. Pour nous, cela a représenté un effort de 40 millions de dollars. Du coup, la question est de savoir si nous espérons en retirer du bénéfice. Et à cela, je répondrais "oui et non". Non, car il s'agit d'un don. Oui, car nous espérons jouer sur une diffusion la plus large possible de ces outils, de sorte que chacun puisse y avoir accès librement et les magnifier.

Maintenant, cela fonctionne différemment pour des entreprises ou des entités qui souhaitent avoir en face d'elles un interlocuteur pour prendre en charge leurs projets. Nous avons ici un modèle à trois étages: l'Open Source très large, puis le modèle commercial qui s'appuie sur cet étage, et enfin le modèle qui satisfait toutes les parties, et où l'on retrouve IBM. Au dessus d'Eclipse, le produit WebSphere Studio Development est concerné par certaines demandes. Et ce, qu'il s'agisse de personnes faisant partie de l'organisation ou chacun des développeurs qui souhaitent l'utiliser le long du cycle de conception et des phases consacrées au développement, aux tests, etc. Au dessus de cette plate-forme, chaque entreprise pourra bénéficier d'offres commerciales. Même les plus petits éditeurs se sont mis à développer des versions commerciales au dessus de leurs offres.

L'Open Source rassure car il donne l'impression d'être pérenne: dans une communauté, une personne peut penser que son investissement sera fructifié. Et le commercial rassure, car l'entreprise a besoin de savoir à qui s'adresser et que la version "n plus un" du produit qu'elle a acheté sera prise en compte.


Avant d'être nommé directeur marketing de IBM Software Group pour la France, la Belgique et le Luxembourg, Patrice Poiraud, 46 ans, a enrichi une bonne partie de son expérience chez Big Blue. Entré comme ingénieur commercial, il a ensuite été responsable d'un projet de réingénierie de la force de ventes d'IBM, avant d'être chargé du lancement de WebSphere dans la zone couvrant les trois mêmes pays. Titulaire d'une maîtrise de physique et de mathématique, et diplômé de l'Institut d'administration des entreprises, il a démarré sa carrière chez Unilever comme adjoint de direction dans la filiale Agrigel axée sur la distribution de produits surgelés.

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