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Solutions. MGN a été racheté à
EADS par Prosodie en 2001. Les orientations de votre
entreprise ont-elles changé depuis ?
Pierre Lombardy.
La stratégie de l'entreprise n'a pas changée,
confortée d'ailleurs par l'évolution du
marché. Avec notre nouvel actionnaire, nous avons
développé des synergies naturelles, la
première d'entre elles étant la fourniture
d'une offre de services d'accès à l'information
via différents canaux (à partir
d'un PC, d'un PDA, d'un téléphone). On
peut citer des synergies métier, également.
Vous
insistez depuis longtemps sur votre offre "à
valeur ajoutée", non limitée à
l'hébergement pur, mais axée sur l'infogérance
applicative. Aujourd'hui, fournir de tels services est
presque une nécessité pour un hébergeur.
Comment vous positionnez-vous désormais dans
ce contexte ?
Le paysage de l'hébergement a
effectivement changé. Ce changement concerne
les acteurs, mais aussi la nature des besoins des clients.
S'il y a beaucoup moins de projets Web qu'auparavant,
en revanche, les technologies IP sont en progression
dans les SI des entreprises: ERP évoluant vers
Java par exemple. De ce point de vue, MGN, en tant qu'infogéreur
d'applications IP, est à même de s'occuper
de l'infrastructure comme des applications. Par ailleurs,
si certains autres hébergeurs vont dans le même
sens que nous, ces derniers le faisait déjà
hier (Atos, IGS), à l'exception de quelques acteurs
plus petits.
Pour trouver notre place aujourd'hui,
nous mettons l'accent sur deux choses. D'une part sur
ce que nous appelons une offre "multi-sourcing":
nous développons des partenariats avec des intégrateurs
et concepteurs d'application afin de construire une
chaîne de valeur ajoutée - pour le client,
ce type d'offre est mieux adaptée en termes de
prix. D'autre part, nous ciblons notre clientèle:
il n'est pas question de s'attaquer au mainframe, mais
plutôt de mettre en avant notre très forte
compétence Java, par exemple.
La
tendance ne semble pas être à l'externalisation
applicative, notamment en matière de bases de
données client. Comment réagissez-vous
à cela ?
Il faut prendre en compte une donnée
fondamentale: les entreprises n'externalisent que ce
qui marche, pas les applications en pleine construction.
Si l'on prend les ERP, par exemple, l'externalisation
- après une phase d'appropriation en interne
- est de plus en plus fréquente. Les bases CRM,
à l'inverse, sont conservées dans l'entreprise,
également pour des raisons de confidentialité.
Quelle
part de votre CA est réalisée par l'hébergement
mutualisé ?
Cette part est en décroissance
forte, et ne représente aujourd'hui que 5 ou
6% de notre CA. Nous nous concentrons sur de gros projets,
et ne visons pas les petites PME, ce qui explique en
partie ce chiffre.
Quels
sont les projets marquants menés par MGN ces
derniers mois ? S'agit-il plutôt de projets d'infrastructure
ou applicatifs ?
Nous travaillons généralement
en deux temps avec nos clients: d'abord sur l'infrastructure,
puis, une fois que la confiance s'est installée,
sur de la gestion d'application et de la tierce maintenance.
Quant aux types de projet mis en place, il s'agit surtout
d'applications Intranet/Extranet, de quelques projets
Internet tout de même, mais aussi de réalisations
comme la refonte du système de billeterie de
l'Opéra de Paris par exemple. D'une manière
générale, les projets impliquant des services
sur plusieurs canaux vont se développer: on assiste
déjà à la montée en puissance
du couple Internet / SMS, et nous anticipons celle du
multi-canal au sens large (PDA, mobile...), mais pas
avant quelques mois.
Et
le multimedia ?
A moyen terme, des projets d'e-learning
vont se concrétiser, mais dans ce domaine, c'est
moins la technologie que la production des contenus
qui pose problème. Certains de nos clients s'intéressent
aux applications de réparation / maintenance
sur mobile ou PDA, mais il faut attendre la montée
en puissance du haut débit.
Lors
de l'interview que vous nous accordiez en janvier 2001,
vous évoquiez la possibilité d'assortir
des contrats d'assurance à vos prestations. Qu'en
est-il aujourd'hui ?
Nous mettons en place des outils (comme
la supervision réseau, système et serveur)
qui nous permettent d'obtenir une vision analytique
de la qualité de service. Nous sommes par ailleurs
en train de lancer une application de "tableau
de bord" pour nos clients, actuellement au stade
expérimental. Pour ce qui est des contrats d'assurance,
nous y réfléchissons toujours, en particulier
en complément à certains projets déjà
signés.
L'autre
grande préoccupation des entreprises en matière
d'hébergement est bien sûr la sécurité.
Comment adressez-vous ce problème ?
Nous disposons de divers outils utilisés
en cascade, mais ce sont surtout les hommes qui font
la différence: notre équipe sécurité,
qui veille 24H/24, est en mesure d'améliorer
en permanence notre dispositif et de réagir à
la moindre anomalie. Jusqu'à présent nous
n'avons connu aucun incident de sécurité,
mais on n'est jamais à l'abri. C'est un combat
permanent.
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