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Interviews

Alan Fustec
Président du directoire
Sys-com

"Nous sommes au début d'une deuxième vague d'e-transformation de l'entreprise"
          

Il n'est pas toujours facile pour un DSI, dans la conjoncture économique actuelle, d'obtenir le budget qu'il souhaite. Alan Fustec, président du directoire de Sys-com, nous livre son point de vue sur l'impact de l'e-business sur l'organisation de l'entreprise, et le rôle que le DSI doit y jouer.

Propos recueillis par Serge Descombes le 22 juillet 2002 .

JDNet Solutions. La transformation des SI vers l'e-business impose t-elle aux DSI une remise en question de leurs méthodes ? Si oui, en quoi ?
Alan Fustec. Aujourd'hui, l'e-business entraîne une modification substantielle de l'organisation de l'entreprise. Il devient nécessaire d'intégrer l'information avec les autres activités de l'entreprise. On devrait donc assister à un rapprochement des DSI avec leurs "clients" (les gens avec qui ils travaillent au sein de l'entreprise). La relation entre maîtrise d'œuvre et maîtrise d'ouvrage est peu fluide, il s'agit parfois même d'un fossé. Il est important de résorber ce fossé. Dans le cadre de l'e-transformation d'une entreprise (l'alignement de l'entreprise sur le modèle e-business), les DI doivent se sentir impliqués et se rapprocher des utilisateurs, c'est à dire les directions opérationnelles de l'entreprise.

Avant que la bulle de la net économie n'explose, la notion d'e-transformation y était très présente. On a beaucoup glosé sur les processus de réorganisation des systèmes existants. Malheureusement, la bulle a explosé avant que le travail ne soit réellement amorcé. Depuis deux ou trois ans, il ne s'est pas passé grand chose dans l'entreprise, mais aujourd'hui nous nous situons au début d'une deuxième vague e-business. Si la première vague avait l'allure d'une déferlante (grosse activité, explosion rapide et disparition), la deuxième prend plutôt la forme d'une houle, plus longue, moins rapide mais beaucoup plus durable. Sa montée en puissance est indéniable, les DSI doivent absolument se préparer à ce processus inéluctable, complètement différent des mouvements de la première vague.

Pouvez-vous décrire les spécificités de ces vagues e-business "pré-krack" et "post-krack" ?
La première vague était caractérisée par des développements rapides et déconnectés de l'information de l'entreprise ; il n'y avait pas de lien entre produits et services en ligne, par exemple. Les Web agencies n'étaient pas prêtes. Parties trop fort, elles possédaient en plus un savoir faire technologique trop léger.
La nature des projets de deuxième vague est différente. Il sont plus complexes et sophistiqués, plus intégrés au SI existant. Les Web Agencies ont cédé la place à des SSII mieux préparées, avec notamment un savoir faire technologique bien plus important. Le mouvement d'intégration front-back (des applications intégrées et greffées sur des SI existants) produit une technologie hybride (par exemple, une base de données DB2 avec des applicatifs développés en Java). On a tendance à reprendre l'existant et à l'adapter au marché. On en se contente plus, comme lors de la première vague, de créer des services orienté clients (vente en ligne de tout et n'importe quoi). Il s'agit aujourd'hui de rénover le SI, avec des nouvelles technologies et de façon plus globale dans l'entreprise.

Comment justifier dans le contexte actuel les investissements technologiques vitaux vis à vis des DG et DF ?
Les DSI ne sont pas bons pour ça et ne l'on jamais été. Aujourd'hui, les DG en ont assez de lancer des projets qui ne créent pas de valeur. La justification peut se jouer, non pas sur des calculs de création de valeur, mais sur des calculs de rentabilité différentielle. En comparant les systèmes utilisés dans une entreprise et le nouveau système à adopter, un DSI a des arguments tout trouvés. Le SI actuel coûte cher (notamment au niveau des modifications et du développement). Le nouveau SI coûtera moins cher à maintenir. On compare dépense actuelle et dépense future. Les moyens de calculs traditionnels échappent aux DSI car ils sont concentrés dans les services de marketing. C'est une raison de plus pour essayer de se rapprocher des utilisateurs internes du SI.

Comment le DSI peut-il initier les changements stratégiques liés à la technologie ?
Les DSI doivent prendre deux aspects en compte. Tout d'abord, il est nécessaire d'effectuer une bonne veille technologique, afin de mieux préparer et sélectionner les bonnes technologies. Cette activité représente un poids marginal dans le budget annuel (à peine 3%) et elle permet de mieux vendre son projet en interne. L'autre aspect, complètement nouveau pour les DSI, est la prépondérance de la communication financière. Les années 90, époque du "tout nouveau, tout beau" sont terminées. Les évolutions pré-Internet, du type client-serveur, ont subi des échecs cuisant. On a voulu aller trop vite, trop loin et trop fort. Les DG ne veulent plus des arguments relevant de la facilité d'utilisation, de l'esthétisme, du fun… Elles en ont marre de dépenser de grosses sommes d'argent sans résultat tangible : elles veulent de la rentabilité. Combien ça coûte ? combien ça rapporte ? Quand est-ce que ce sera opérationnel ? Voilà le genre de questions auquel le DSI doit se préparer à devoir répondre. L'an 2000 et l'Euro, ajoutés aux débordements de la première vague, ont coûté cher aux entreprises. Le DSI devra se montrer compétent, pour justifier ses choix technologiques, et rompu à la technique de communication financière, pour convaincre la DG.

Quelles préoccupations doivent être les plus importantes pour un DSI aujourd'hui: est-ce l'e-business, la sécurité, la gestion des données, les réseaux, l'intégration... ? Pourquoi ?
Pour le domaine qui me concerne, c'est à dire le domaine tertiaire financier, le secteur e-business n'est pas la première, ni la dernière préoccupation du DSI. En tête, je citerais plutôt les grands mouvements transformationnels des entreprises, comme par exemple la réduction des SI au Crédit Agricole. Toutes les opérations de fusion, réorganisation, filialisation, ou éclatement des SI (le tout à très grande échelle) pour réduire les coûts sont extrêmement importantes. Le but est, comme je l'ai déjà dit, d'introduire l'informatique dans la maîtrise d'ouvrage. Il ne faut pas oublier que l'objectif de tout cela est la réduction des coûts, et à court terme, bien sûr.

Les enjeux technologiques majeurs comme les serveurs d'application, les web services ou les logiciels libres sont-ils bien perçus par les DSI ?
Ils sont bien évidemment considérés avec le plus grand sérieux. Mais les montées en puissance des nouvelles technologies, dans le cadre de la deuxième vague, ne sont plus aussi rapides qu'auparavant. De plus, le domaine tertiaire financier (domaine dans lequel j'évolue) est un secteur relativement lent à ce niveau.

Les évolutions technologiques entraînent-elles un changement dans la manière de gérer les équipes et les projets ?
Les évolutions technologiques comme le Web ne représentent pas véritablement un problème. Elles sont récurrentes et régulières, environ tous les deux ou trois ans. L'intégration d'une nouvelle technologie engendre une courbe d'apprentissage naturelle, l'activité de l'entreprise est ralentie le temps de l'adaptation des utilisateurs.
Les DSI n'ont pas pour habitude de mesurer leur activité. Cependant, le processus de production gagnerait à être professionnalisé. L'objectif est de rendre l'activité indépendante de la technologie. Aujourd'hui, la maîtrise d'un processus est plus importante que la nouveauté de la technologie, qui comporte de forts risques de dérapages. Les DSI ont plus intérêt à s'inscire dans des gestions de projets que dans du technologique. Ainsi, ils gèreront mieux leur équipe et ils convaincront leur DG.


Alan Fustec a 40 ans, il est docteur-ingénieur agronome de formation. Après un début de carrière en informatique chez Cap Gémini, il rejoint la Société Sys-com, groupe de conseil et d¹ingénierie en informatique, en 1989. Il y occupe la fonction de directeur général de 1994 à 1998 puis celle de président du Directoire de 1998 à ce jour. Il en est l¹un des actionnaires importants.

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