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Solutions. Siebel 7.5 supporte le protocole SOAP et
donc les Web Services. Comment voyez-vous l'articulation
entre une solution intégrée comme la vôtre,
et l'intégration sous forme de Web Services,
qui par sa souplesse "menace" d'un certain
point de vue l'approche progiciel ?
Laurent Carrière.
Je ne considère
pas qu'il y a opposition. Au contraire, les solutions
intégrées et les Web Services présentent
une bonne complémentarité, même
s'il est vrai que peu de "packages" les supportent.
Notre offre applicative est très modulaire, et
ouverte sur l'extérieur. La relation client est
notre champ de compétence, et pour adresser d'autres
domaines applicatifs, nous misons sur l'interopérabilité
en offrant un maximum de flexibilité.
Mais
justement, vous mettez l'accent avec cette nouvelle
version sur l'ERM (Employee Relationship Management).
N'est-ce pas éloigné du CRM ?
Non. Du point de vue "business",
l'ERM revient à répondre à la question:
"Comment une organisation s'aligne-t-elle sur ses
objectifs ?" sachant que la difficulté,
pour l'entreprise, est non seulement de faire comprendre
ces objectifs, mais aussi de mettre en mouvement leur
réalisation. D'un point de vue "processus",
il s'agit donc d'informer, d'organiser et de supporter
le travail en groupe. Philosophiquement, cela est très
proche du CRM. Et cette proximité se retrouve
d'un point de vue applicatif, au travers d'outils de
portail, de gestion de contenu, de workflow. De plus,
aussi bien le CRM que l'ERM sont des véhicules
de conduite du changement.
Vous
insistez également sur les aspects analytiques.
Comment vous comparez-vous avec des acteurs spécialisés
dans ce domaine ?
Nous disposons d'une couche analytique
progicialisée, mais dont les capacités
permettent d'envisager de véritables projets
décisionnels: il ne s'agit pas seulement d'un
outil de restitution, mais bien d'analyse "temps
réel", prenant en compte à la fois
les données en datawarehouse, et les données
transactionnelles, ce qui est unique. Par ailleurs,
le produit s'adresse à tous les types d'utilisateurs:
pas seulement des DG. Enfin, il ne délivre pas
uniquement des rapports, mais aussi des "alertes"
de manière multi-canal.
L'offre de Siebel est très
verticalisée. Comment cela se traduit-il d'un
point de vue technologique ?
Nous proposons des applications préparamétrées
et des outils de "customization" (Siebel Tools)
pour les différents secteurs que nous adressons.
Malgré la souplesse ainsi offerte, de moins en
moins de clients ont besoin de personnaliser nos solutions
qui sont de plus en plus verticales. L'essentiel de
la R&D de Siebel est aujourd'hui consacrée
à Siebel Tools, non au noyau de la solution (hors
nouveautés majeures comme les Web Services ou
le "connection pooling" des bases de données,
par exemple), ce qui nous permet de de fournir des "pré-packages"
de plus en plus ciblés.
Tous
les secteurs ne font pas le même usage des fonctionnalités
de Siebel. Je pense notamment aux aspects multi-canal
ou encore d'ERM, par exemple. Quels sont les secteurs
les plus concernés ?
L'ensemble des secteurs est concerné
par le multi-canal, principalement sur des projets de
centre d'appel et de plate-forme Web/SMS. Je citerais
toutefois plus particulièrement la banque/finance,
qui utilise l'ensemble des canaux, ou les sciences de
la vie, et notamment le secteur pharmaceutique caractérisé
par beaucoup de mobilité.
Sur l'ERM, les grosses entreprises sont généralement
les plus demandeuses, non que les problématiques
leurs soient propres, mais parce que la gestion devient
difficilement gérable à partir d'une certaine
taille.
Vous
proposez ce que vous appelez des "best practices".
Comment se traduisent-elles ?
Siebel 7.5 est livré avec un ensemble
d'environ 200 processus métier documentés.
Ceci répond aux demandes des clients, désireux
de l'introduction de processus en conformité
avec les meilleurs pratiques. On peut citer par exemple
le processus de prévision commerciale, grâce
auquel le vendeur est naturellement conduit dans sa
démarche. D'avantage d'automatisation peut revêtir
un caractère plus directif, mais rend le workflow
véritablement efficace et garantit un ROI plus
rapide. Les solutions de CRM sont traditionnellement
orientées bases de données: nous, nous
donnons à Siebel 7.5 une orientation processus
avant tout.
Siebel
7.5 est intéropérable avec J2EE et bientôt
avec .NET. Dans le second cas, s'agit-il d'une anticipation
de la demande, ou même peut-être d'une volonté
d'adresser le marché des PME ?
Oui sur les deux points. Toutefois nous
avons toujours été positionnés
sur les PME. Nous adressons
plutôt le mid-market, soient des entreprises de
100 à 1000 employés, que les TPE, pour
lesquelles Microsoft dispose d'ailleurs de son propre
produit, plus léger.
D'une
manière générale, quel est le niveau
d'intégration de Siebel 7.5 avec les systèmes
d'information, hors Web Services ?
Nous proposons en standard, de manière
progicialisée et bien sûr verticalisée,
un ensemble de composants métier, de cartes de
transformation et de flux d'intégration.
En effet, les solutions de bus applicatif ne dispensent
pas de développer des objets communs, même
si elles fournissent des adaptateurs. Dans le cadre
de l'UAN (Universal Application Network), nous comblons
ce manque, en partenariat avec les principaux acteurs
de l'EAI: Tibco, Seebeyond, IBM, Vitria & WebMethods,
ainsi qu'avec les "Big 5". Ainsi, nous offrons
la possibilité d'enchaînement entre processus
métier et processus (flux) d'intégration.
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