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Fondateur
Mandrake Linux et cofondateur MandrakeSoft MandrakeSoft |
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Gaël
Duval
Nous
nous orientons vers plus de produits et services dédiés
aux entreprises
Alors que la société annonçait
son état de cessation des paiements il y
a presque un an, Mandrakesoft
est parvenue à se maintenir à flots en
2003. Un de ses fondateurs, Gaël Duval, revient sur
cette traversée du désert et sur les perspectives
- plus réjouissantes - de l'an prochain, nouvelles
ambitions et sorties produits à la clé.
09
décembre 2003 |
JDNet
Solutions. Comment s'est comportée l'activité
en 2003 ?
Gaël Duval.
Au cours de cette année 2003, MandrakeSoft a équilibré
ses comptes et a comme objectif de sortir du redressement
judiciaire avec l'arrivée du printemps 2004. Cette sortie
va s'effectuer grâce à la restructuration interne commencée
il y a plus d'un an, sans nouvel actionnaire. La restructuration
a consisté à réduire les
dépenses d'exploitation de façon importante, et
nous avons dû procéder à des licenciements économiques.
Les chiffres officiels de l'exercice 2002/2003 seront
publiés vers la fin mars 2004. Mais les chiffres du
premier semestre 2002/2003 (au 31 mars 2003) sont les
suivants : le chiffre d'affaires consolidé est de 2,10
millions d'euros, en recul de 10% par rapport à
l'an dernier. Cette baisse est en partie imputable à
la faiblesse du dollar américain, MandrakeSoft
facturant près de 60 % de ses ventes dans cette devise.
A taux
de change constant, le chiffre d'affaires consolidé
semestriel s'inscrirait en très légère baisse (-2%).
La perte d'exploitation est de 1,27 million d'euros,
la rentabilité opérationnelle s'améliore donc de 2,4
millions d'euros par rapport au même semestre de l'année
précédente (perte de 3,67 millions).
Quelles
sont les perspectives ?
Les perspectives sont bonnes : les ventes
se portent bien en particulier sur notre boutique en
ligne, grâce au succès de nos deux dernières versions
9.1 et 9.2, et plusieurs "deals" importants qui viennent
d'être emportés.
Notre gamme de produits est par ailleurs maintenant
très complète, allant de la solution Linux personnelle
(Mandrake Discovery) jusqu'à des solutions de calcul
intensif (Clustering). Nous sortons cette semaine notre
version 9.2 "mixte" (desktop/serveur) en version AMD64
(Athlon64 et Opteron).
Enfin, Mandrake rencontre actuellement un succès renouvellé
en raison de l'abandon par Red Hat du support de sa
distribution classique et du rachat par Novell de SuSE.
Allez-vous procéder de nouveau
à un appel à contribution financière auprès de la communauté
?
Non dans la mesure où les comptes de MandrakeSoft sont
équilibrés.
Considérez-vous
le clustering comme un débouché porteur, quelle part
occupe ce marché dans votre activité ?
La marché se situe essentiellement au
niveau des laboratoires de recherche, dans le domaine
de la modélisation et de la simulation. Notre solution
Clustering commence tout juste sa vie mais elle est
déjà reconnue comme étant l'une des plus simples d'utilisation
sur le marché. Sa commercialisation vient à peine de
démarrer et nous cherchons en priorité à nouer des partenariats
avec les éditeurs majeurs d'applications spécialisées
dans le calcul scientifique en cluster.
Quelle est la demande pour votre version 9.2 "mixte"
?
Il y a une demande forte dans le domaine
du serveur Linux et cette nouvelle version AMD 64 de
Mandrake Linux s'inscrit comme une évolution de la version
classique pour Pentium.
Quel est véritablement
l'impact de l'abandon par Red Hat du support de sa distribution
classique ?
Le mouvement est très sensible : il vient
principalement des utilisateurs et petites entreprises
déçus par ces changements brusques de politiques et
qui étaient déjà tentés par Mandrake Linux auparavant,
et aussi tous ceux qui souhaitent continuer à bénéficier
d'un support officiel des mises à jour sans avoir à
payer une version de Linux à un prix exhorbitant.
Quel commentaire vous inspire
le rachat de Suse par Novell ?
Avec l'arrêt par Red Hat du support
de sa distribution classique, c'est une aubaine pour
MandrakeSoft car ces deux événements nous
facilitent la tâche en termes de visibilité sur le marché
Linux, en particulier pour le grand public.
MandrakeSoft s'est toujours positionné comme un acteur
global de Linux. Notre façon de fonctionner et notre
modèle économique - qui reposent pour
l'instant essentiellement sur Internet - ont été pensés
pour pouvoir facilement bénéficier d'une "scalabilité"
importante, même avec les moyens modestes dont nous
disposons actuellement.
Soutenez-vous encore des
projets libres et lesquels ?
Le premier projet libre soutenu est bien entendu Mandrake
Linux qui, avec ses projets dérivés, est notre plus
grande contribution au monde du logiciel libre. Par
ailleurs, nous continuons à soutenir des projets comme
KDE et GNOME.
Quelle est votre vision de
l'avenir, quels types de produits et services allez-vous
lancer en 2004 pour consolider votre situation financière ?
Avant 2004, et pour les fêtes de fin
d'année, nous venons de sortir un nouveau produit, la
"MandrakeMove", une version Mandrake Linux pour la bureautique
et le multimedia qui n'a pas besoin d'être installée
: le système démarre directement depuis un CD et les
données sont enregistées sur une clé USB. C'est un produit
avec une forte connotation "nomade".
Nous sortons également cette semaine une gros pavé : le "Guide Mandrake de A à
Z" pour Mandrake 9.2, une sorte de bible pour tous les utilisateurs de Mandrake.
En
2004, il est probable que MandrakeSoft sorte de plus
en plus de produits et services dédiés aux entreprises,
où la demande est très forte, en particulier en France.
Mais nous consacrons toujours beaucoup de ressources
à conforter Mandrake Linux comme le produit Linux le
plus simple à utiliser. Le Club Mandrake va également
être amélioré pour pouvoir satisfaire les attentes du
plus grand nombre. MandrakeSoft sera donc prêt lorsque
le marché va basculer massivement vers Linux.
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