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Arnault Servole
Directeur général
France
Ibas |
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Arnault
Servole
"La notion
de propriété intellectuelle n'est pas vraiment connue et reconnue"
Spécialisée dans la récupération
de données et la recherche de preuves en fraude informatique,
la société norvégienne Ibas a récemment interrogé
400 professionnels : carnets d'adresses, propositions commerciales
et bases de données clients sont dans le collimateur.
31/03/2004 |
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JDN
Solutions. Selon votre étude, 69.6% des professionnels ont commis lors
de leur départ un vol de propriété intellectuelle auprès de l'entreprise
qui les employait. Quel est votre commentaire ?
Arnault Servol. La notion de propriété intellectuelle n'est pas vraiment
connue et reconnue. Un peu comme dans la photographie où la notion d'auteur
est difficilement valorisable.
Les personnes qui partent avec le fichier clients de leur société
vous diront que, de toutes les façons, les entreprises sont dans l'annuaire
! La seule différence, c'est que le fichier en question contient des contacts
extrêmement ciblés. En France, les entreprises ne sont pas sensibilisées
à cela.
D'un
autre côté, vous ne pouvez pas empêcher quelqu'un d'avoir un
réseau, c'est ce qui fait notamment la valeur de certaines fonctions.
Effectivement, si quelqu'un fait partie d'une association, d'un syndicat professionnel,
il possède de nombreux contacts et la frontière est ténue...
L'argument le plus couramment cité pour justifier un vol de propriété intellectuelle
est que la personne a elle-même créé les documents ou fichiers volés et
qu'elle estime que ces pièces lui appartiennent en partie. Il faut faire passer
le message aux salariés que tous ces documents sont une valeur appartenant à
l'entreprise, ils doivent donc y rester.
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Pour
ne pas laisser de trace, le mieux est encore de ne rien écrire sur le disque
dur !" |
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La méthode la plus couramment employée est l'envoi
de copies électroniques de documents sur un compte de messagerie électronique
personnel. Quid du filtrage ?
Vous pouvez effectivement filtrer les contenus et contrôler les accès
Web, mais vous devez pour cela disposer d'une charte diffusée dans les
règles de l'art auprès des salariés, sinon cela devient de
la surveillance et de l'espionnage du personnel.
Le facteur humain est selon moi le plus important. On ne peut jamais empêcher
les gens de conduire une voiture à 200 kilomètres par heure, malgré
la peur du gendarme et des radars. Il faut changer les comportements, la technologie
ne peut pas tout gérer. Le facteur humain est essentiel, à tous les niveaux, même
au niveau des présidences des grandes sociétés !
Quels outils de dissuasion l'entreprise peut-elle mettre en oeuvre ?
L'élément le plus dissuasif contre le vol de propriété intellectuelle reste la
rédaction d'un acte légal lors de l'entretien de sortie, dans lequel l'employé(e)
déclare expressément ne pas avoir emporté de copie électronique de tout document
ou fichier appartenant à l'entreprise.
Pouvez-vous nous donner un exemple de vol de propriété
intellectuelle ?
Le cas Accenture, en 2000, est un cas typique. Un partner part travailler
chez un concurrent. Au bout de six mois, son activité marche très
bien mais son ancien employeur perd des clients à un rythme soutenu.
L'investigation a consisté en une capture d'un terabyte d'information sur
le serveur de sa nouvelle société. Des propositions appartenant à son ancien
employeur y ont été retrouvées, preuve que cette personne n'était pas partie
sans rien. Les deux sociétés sont tombées d'accord entre elles pour ne pas se
poursuivre sur le terrain judiciaire mais le partner a été remercié.
Est-il possible d'effacer définitivement des
données d'un disque dur ?
Avec la structure actuelle des systèmes d'exploitation, il est pratiquement impossible
d'enlever totalement des informations d'un disque dur. Le système de fichiers
de Microsoft Windows écrit des informations partout, dans des fichiers temporaires.
Les fonctions logicielles format, fdisk et delete ne font
absolument pas disparaître les informations stockées dans votre ordinateur. Elles
altèrent simplement la structure des données enregistrées, laissant intactes la
plupart des informations.
Je suis capable, par exemple, de vous dire que la machine sur laquelle vous tapez,
qui a trois ans, contient un fichier qui a été exporté sur
une disquette il y a deux ans et demi, que ce fichier a vécu à l'extérieur
pendant six mois et qu'il est revenu avec telles et telles données modifiées.
Un conseil : la meilleure façon de ne pas laisser de trace, c'est de ne
rien écrire sur un disque dur ! Ou alors d'utiliser un de nos outils, Expert
Eraser, qui efface définitivement les données en allant dans les couches basses
de votre disque dur. |
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Propos recueillis par Rédaction, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Arnaud
Servole est diplômé d'un DUT d'électronique et d'informatique.
1983 : début de carrière chez AXEL en tant que responsable
technique puis chez Thomson Division Communications Civiles.
1985 : chez Tandberg Data France, Arnaud Servole occupe successivement
les fonctions d'ingénieur commercial, de directeur commercial puis de directeur
général
1999 : directeur du marketing d'Adstore, grossiste à valeur ajoutée dans
le domaine du stockage de données |
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