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Jean-Pierre Laisné
Président
ObjectWeb |
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Jean-Pierre
Laisné
"La nouvelle génération Open Source, c'est le logiciel d'infrastructure"
Le Président du consortium réaffirme
ici l'angle d'attaque d'ObjectWeb : le middleware. Une position unique selon lui
pour faire la différence sur le marché. Explications.
19/05/2004 |
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JDN
Solutions. Où en êtes-vous de la certification J2EE de JOnAS ?
Jean-Pierre Laisné. Nous avons implémenté tout ce qui était J2EE 1.4,
les tests ont démarré et pour le moment, nous disons : "pas
de nouvelle, bonne nouvelle" !
La certification est attendue pour la mi-2004, d'ici septembre nous devrions être
fixés. Nous y travaillons, il y a énormément de tests à passer sachant
que certains tests sont là pour vérifier que vous suivez les spécifications,
donc il peut arriver que vous ne soyez pas prêts. Une fois certifié J2EE,
les utilisateurs vont pouvoir aller rassurer, ou "ré-assurer" leur patron
quant à leur choix !
Fin
2003, vous vous êtes rapprochés de la communauté Apache. Pour
quels apports respectifs ?
Il s'agit avant tout d'une collaboration sur des sujets techniques tels que ASM
(manipulateur de bycode). Nous discutons par ailleurs des stratégies des uns et
des autres : Java, Open Java et J2EE... Nous avons créé un canal de communication
entre nous. Nous n'avons pas les mêmes statuts mais cette collaboration n'a fait
que confirmer des relations amicales que nous avions depuis quelques temps.
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De
fortes complémentarités existent entre nous et Eclipse" |
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ObjectWeb est également à l'origine du redémarrage
du projet Eclipse Web Tools Platform. Pour quelles raisons ?
L'an dernier, nous avons décidé d'aller rencontrer les équipes d'Eclipse,
en sachant que de fortes complémentarités existaient entre nous. Nous sommes en
effet dans le middleware et eux, dans les outils, nous travaillons donc
sans nous marcher dessus.
Nous sommes membres associés et ObjectWeb a clairement été sollicité
pour la partie web tools, sachant par exemple qu'une société
comme BEA n'avait aucun intérêt à y aller alors qu'un consortium tel que
le nôtre pouvait réunir des forces vives. Nous avons le sponsoring
d'IBM, même s'ils nous "manipulent" avec précaution, leur grosse
stratégie technique étant le... middleware. Mais ce n'est pas grave,
IBM est une grosse maison, les équipes de Websphere Studio ne sont pas
forcément les mêmes que celles avec lesquelles nous sommes en contact.
Quelles sont les grandes lignes directrices d'ObjectWeb
pour l'avenir ?
Ce qui nous importe aujourd'hui, c'est de rallier de plus en plus d'utilisateurs.
Le fait que Dassault Aviation et la CNAF (Caisse Nationale d'Allocations Familliales)
nous rejoignent va dans ce sens. Et via Bull et son club d'utilisateurs,
nous allons travailler de plus en plus en contact avec les utilisateurs et les
grosses sociétés de l'industrie.
Nous sommes positionnés à un endroit unique, à la croisée
des chemins de l'industrie et de l'Open Source, personne n'a une vision aussi
focalisée sur le middleware et les composants que nous. Nous voulons devenir
une partie de la chaîne d'approvisionnement des logiciels qui permet la création
de la richesse par dessus.
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Le
modèle de services lié aux logiciels libres est une évidence" |
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Autre point important : nous faisons bien notre métier car nous avons ciblé le
logiciel d'infrastructure. Or, la nouvelle génération Open Source, c'est le logiciel
d'infrastructure. Ce sont des bouts de tuyaux solides, pas forcément très
populaires, mais très utiles. Nous disposons aujourd'hui d'une visibilité
mondiale qui nous permet d'attirer d'autres projets de ce type là.
Quelle est aujourd'hui la situation des SSII spécialisées
dans l'Open Source en France ?
Je pense que le modèle de services lié aux logiciels libres est une évidence.
L'avantage pour les SSII spécialisées dans l'Open Source est qu'elles peuvent
prendre parti dans leurs recommandations alors que les SSII traditionnelles sont
agnostiques (en théorie). Cela dit, après, c'est le même métier...
Il est difficile pour ces SSII Open Source de se différencier vraiment, sauf à
posséder une expertise pointue, mais c'est délicat car si vous voulez bien
connaître un sujet, il faut être contributeur et si vous êtes contributeur, vous
ne pouvez plus faire de service ou alors, vous faites du JBoss, avec propriétarisation
de la ressource humaine. C'est un peu le problème du modèle économique du libre.
Mais dans un contexte général où le service est un peu sinistré, les sociétés
du libre auraient tendance à plutôt bien s'en sortir. De même pour
les éditeurs qui incorporent du libre.
Nous observons par ailleurs attentivement les organisations qui se lancent dans
le libre, notamment en Asie avec le gouvernement chinois et l'industrie japonaise.
Leurs motivations sont claires : légalité et respect des droits du commerce international
mais aussi amélioration des ressources, meilleure éducation des ingénieurs locaux
et création de richesses locales sans dépendance.
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L'Open
Source permet un effet levier." |
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Et chez Bull, où en est la stratégie
Open Source ?
Petit à petit, l'oiseau fait son nid. Nous avons un mainframe sous Linux
et un middleware Open Source, ce qui nous permet d'être concurrentiels.
L'Open Source permet un effet levier. Sur le HPC (tout ce qui touche aux clusters
de grandes machines) par exemple, en travaillant avec des composants livrés sur
une base Linux, nous conquérons des marchés face à HP et IBM.
Mais ce qui est important, c'est la R&D. Chez Bull, nous avons déjà des équipes
de développement, capables de lire et de créer du code, ce qui permet un excellent
relais avec la communauté. Nous venons d'ailleurs de rejoindre OSDL car nous avons
des compétences sur les kernels et sur la haute disponibilité. |
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Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Jean-Pierre
Laisné possède 20 années d'experience dans la définition,
l'organisation et l'implémentation des systèmes d'information dans
différents secteurs d'activité, comme l'assurance et l'industrie.
Il est un fervent partisan de toute initiative visant à introduire l'Open
Source dans l'entreprise. Depuis 2004, il est président (Chairman) du consortium
ObjectWeb.
2001 Arrivée chez Bull pour introduire les meilleures pratiques
Open Source au sein des opérations de la société
2000 Linbox : start-up européenne spécialisée
dans la fourniture de solutions basées sur Linux pour maintenir le réseau
d'entreprise.
1994 Directeur technique chez Pick Systems
Et aussi Depuis 1997, Jean-Pierre Laisné est le cofondateur et membre
de la direction de l'AFUL. |
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