INTERVIEW 
 
Jean-Claude Boutin
DG
Sopra Group
Jean-Claude Boutin
"Notre ambition est d'atteindre le milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2007"
Le directeur général de la SSII expose les axes de sa stratégie, suite notamment au rachat de Valoris en mai dernier.
03/12/2004
 
JDN Solutions. Quels sont les changements intervenus depuis un an et demi chez Sopra (lire l'interview du 24/04/2003) ?
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 Sopra
Dossier SSII
Jean-Claude Boutin. Globalement, pas de gros changement si ce n'est l'acquisition de Valoris qui va peser pour moitié sur notre chiffre d'affaires 2004 et à 100% en 2005. Cela va modifier notre chiffres d'affaires conseil : il va doubler en valeur absolue et devrait représenter 10 ou 11% du total, ramené au groupe.

Quant à notre chiffre d'affaires total, nous avons récemment révisé nos prévisions pour l'année entière : il devrait être de 630 millions d'euros, soit une croissance organique de 9 à 10%, sachant que cela fait 4 ans que nous faisons mieux que le marché et que nous continuons de prendre des parts de marché.

Nous aurons cependant moins de croissance organique cette année dans le conseil car nous avons retravaillé nos offres et leur rentabilité et avons donné une meilleure assise au conseil pour mieux accueillir Valoris.

Qu'en est-il d'Axway, votre filiale spécialisée dans l'EAI ?
Dans le cadre d'un plan sur 4 ans, nous avons procédé au repositionnement d'Axway. Une des étapes consistait à se mettre en positon de distribuer nos produits autour de solutions plutôt verticales. Le réseau de distribution a été réorganisé en conséquence, en se rebasculant dans 4 grands secteurs : banque/finance, santé publique, telcos et e-trade, ce dernier secteur concernant tout ce qui touche à la communication d'informations autour de la logistique, des douanes et du commerce. Ce repositionnement a été largement commencé en 2004 et continuera en 2005.

Deuxième chose ; nous avons beaucoup investi dans la complétude de notre offre, notamment sur le BPM. Cette année a été consacrée à l'avant vente de ce genre de produits, nous avons mobilisé notre attention là-dessus, nous ne nous sommes pas focalisés sur le chiffre d'affaires, la croissance sera donc légère. Mais le cabinet Gartner a d'ores et déjà reconnu notre place sur ce segment.

Ouverture du capital et acquisitions sont envisageables pour Axway"
En 2005 / 2006, nous avons par ailleurs annoncé que nous voulions faire d'Axway l'un des premiers acteurs dans le monde. Nous ouvrirons donc très probablement le capital de cette filiale afin de garantir les clients et les investisseurs qu'elle a un destin mondial. Nous avons également annoncé de potentielles acquisitions.

Revenons à Valoris : quelle est votre stratégie suite à cette acquisition (lire l'article du 10/05/2004) ?

Suite à cette acquisition, nous avons réitéré la stratégie de Sopra, qui est d'être présent sur les pays européens à travers un trépied composé de la France, du Royaume-Uni - où nous employons 200 personnes et où nous regardons les acquisitions potentielles - et en Espagne - 500 personnes employées et des acquisitions potentielles à réaliser également.

L'idée est d'être fort dans quelques pays, technologies ou solutions de sorte que la France puisse apporter son aide de façon pertinente. Nous renforçons pour cela nos offres stratégiques qui sont de véritables vecteurs de croissance : nous avons ainsi connu une progression de 27% de notre chiffre d'affaires sur ces offres sur le premier semestre 2004 par rapport 2003.

L'acquisition de Valoris nous permet de nous renforcer en amont dans le conseil, pour avoir une force de conseil puissante en France, au sein d'une filiale qui va devenir de plus en plus forte, dans l'objectif d'essaimer rapidement sur les deux grands pays cités précédemment.

Nous avons par ailleurs annoncé notre ambition d'atteindre 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2007, avec une marge d'exploitation comprise entre 8 et 10%. Il nous faut continuer à investir - le marché nous le rend d'ailleurs bien -, continuer d'avoir une croissance organique importante pour 2005 et 2006 et nous devrions, via 2 ou 3 acquisitions, atteindre le milliard d'euros de volume d'affaires annoncé.

Quelle place réservez-vous dans cette stratégie à vos centres de service ?
Fin 2004, nous aurons embauché environ 1 500 ingénieurs"
A l'intérieur de nos offres, notre politique est d'implanter et de développer des centres de services : en région et à Madrid. Nous allons également nous implanter dans un pays de l'est. L'idée est de faire bénéficier de notre savoir faire en projets et en TMA, avec des prix qui restent raisonnables. On y mettra des projets anglais et français mais notre volonté est que ces centres puissent se nourrir dans les pays mêmes où ils sont implantés, car ce sont des zones à développement de marché important.

Il faut pour cela être attentif à la valorisation des ingénieurs, afin qu'ils puissent progresser. La partie ressources humaines est essentielle dans nos sociétés, un ingénieur qui serait sur un projet inintéressant ne reste pas, ce sont des populations qui ne demandent qu'à progresser. L'an dernier, nous avons procédé à 1 200 embauches de jeunes ingénieurs qui seront la vitalité de notre entreprise. A la fin de cette année, nous en aurons embauché 1 500 environ.

Percevez-vous une tension sur le marché du recrutement ?
Nos relations étroites avec les grandes écoles, notre notoriété dans les écoles d'ingénieur et notre reconnaissance comme experts nous permettent de ne pas ressentir de tension. Nous travaillons par ailleurs beaucoup sur des projets qui intéressent les jeunes ingénieurs.

Nous avons en outre une politique de recrutement de stagiaires importante ; les gens restent facilement ensuite. Et notre ancrage en région joue beaucoup, nous sommes connus et les ingénieurs se trouvent bien dans une société qui participe à l'essor de leur région.

Et quelle place réservez-vous à la TMA ?
L'outsourcing de production génère une course au gigantisme"
La TMA occupe une grande partie dans nos projets, avec des entreprises de nombreux secteurs d'activité, notamment les administrations, les banques ou des sociétés du secteur telco, etc. Nous allons d'ailleurs terminer l'année avec 170 à 180 millions d'euros de chiffre d'affaires dans ce domaine, avec une offre de TMA extrêmement importante en valeur ajoutée car nous proposons à la fois de la maintenance corrective et évolutive.

Nous avons par ailleurs décidé de ne pas aller dans l'outsourcing de production, pour des raisons de marge et de distanciation des métiers - ce ne sont en effet pas les mêmes -, de fonds propres - car cela équivaut à de la cession d'actifs, ce qui est consommateur en fonds propres. De plus, une course au gigantisme découle de ce genre d'activité, nous pensons au contraire qu'il y largement de la place pour travailler dans les secteurs que nous connaissons bien.
 
Propos recueillis par Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Jean-Claude Boutin, 56 ans, est diplômé de l'INSA.

Directeur de la production bancaire et informatique à la Banque Populaire Val de France, puis DOI et directeur de l'administration et de la logistique au CIC Paris, il devient en 1992 secrétaire général puis directeur central chargé des ressources humaines, de l'informatique et des activités bancaires à la compagnie financière de CIC (Holding du Groupe CIC).

Il a par ailleurs créé et dirigé Cicotitres (filiale de conservation des titres du groupe CIC) et a été président de Crédintrans et de Crédinlog (filiales informatiques du groupe CIC). Il est depuis 1999 directeur général de Sopra Group.

   
 
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